vendredi 29 mars 2013

Joyeuses Pâques 2013


Cette carte postale, imprimée à Paris, a été postée à Lévis et reçue à La Pocatière le 11 avril 1914, quelques mois avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Cette année-là, Pâques tombait le 12 avril. Elle montre une enfant qui hésite à choisir parmi les oeufs colorés contenus dans un grand panier. 

Cette tradition d'offrir des oeufs décorés le matin de Pâques est d'origine orthodoxe. Elle s'est diffusée dans la plupart des pays européens. Dans les pays anglo-saxons, c'est plutôt le lapin qui symbolise la fête de Pâques pour les enfants.

Au Canada français, la tradition était de se lever dès l'aube pour aller cueillir l'eau de Pâques, une eau qui ne se corrompait jamais, du moins c'est ce que l'on croyait, Selon Jean Provencher (Les quatre saisons dans la vallée du Saint-Laurent), on offrait le matin de Pâques aux enfants des oeufs durs décorés ou en sucre d'érable. La coutume voulait aussi que l'on mange le midi des oeufs sous forme d'omelette, un aliment dont on s'était privé pendant le Carême.

Bien sûr, après quarante jours de privations, les crêpes au sirop d'érable étaient à l'honneur quand Pâques coïncidait avec le temps des sucres, comme cette année.

Voir aussi sur Le carnet du flâneur : Pâques selon Fréchette  ; Pâques selon Choquette et Pâques selon Verhaeren.

mercredi 27 mars 2013

L'origine mystérieuse de Marie-Agnès Robineau

L'origine de Marie-Agnès Robineau, fille de Marie de Mouet sauvagesse, demeure un mystère. Elle a épousé Jacques-Philippe Olivier, fils de Louis et de Marie-Madeleine Glerno, en 1727 à Champlain. Le nom de son père n'est pas inscrit dans l'acte.  Un détail important : Marie-Agnès a signé d'une main assurée au bas de l'acte, ce qui signifie qu'elle avait reçu une certaine instruction. 

On n'aura peut-être jamais de certitude quant à son origine, mais j'estime que l'on peut faire deux hypothèse vraisemblables à ce sujet.

Deux hypothèses

1. Marie de Mouet serait reliée à Pierre Mouet (1669-1708), seigneur de l'île Moras à Nicolet, ou à un membre de sa famille

2. Marie-Agnès Robineau, fille de Marie de Mouet sauvagesse, serait reliée à Pierre Robineau (c1654-1729), seigneur de Bécancour, ou à un membre de sa famille. Pierre Robineau avait six frères.

La nature du lien

Trois liens sont possibles avec les familles Mouet et Robineau : celui de la filiation dite naturelle (enfant illégitime), celui de l'adoption et celui de l'esclavage.

- Pour ce qui est des enfants dits naturels, les deux hypothèses énoncées plus haut nous amènent dans la région des Bois-Francs, on dit aujourd'hui Centre du Québec, habitée par les Abénaquis. On retrouvait aussi souvent des Abénaquis sur la rive Nord du Saint-Laurent, notamment à Champlain où Marie-Agnès Robineau s'est mariée. 

- Si Marie-Agnès Robineau avait été adoptée officiellement, les noms de ses parents adoptifs auraient été inscrits dans son acte de mariage, et non pas uniquement celui de sa mère biologique.

- Quant aux esclaves, ils venaient généralement de tribus vivant à l'extérieur de la Nouvelle-France comme les Panis ou les Sioux. Précisons que l'on ne trouve pas de trace des deux femmes dans le Dictionnaire des esclaves de Marcel Trudel, ce qui réduit grandement la probabilité de cette éventualité, mais ne l'exclut pas totalement. Il y a eu des esclaves amérindiens dans la famille Mouet/Moras/Langlade, mais c'était après 1730.  

L'instruction

À ma connaissance, les esclaves ne recevaient pas d'instruction, alors que Marie-Agnès savait écrire. Par contre, il arrivait souvent que des jeunes filles amérindiennes soient prises en charge et instruites par des communautés religieuses, notamment par les Ursulines de Trois-Rivières.


Conclusion

Marie-Agnès Robineau étaient probablement la fille naturelle de Pierre Robineau, seigneur de Bécancour, ou d'un de ses frères. Elle portait le patronyme Robineau parce que cette filiation était de notoriété publique, mais le prêtre qui a célébré le mariage était peut-être réticent à révéler l'identité du père d'une enfant illégitime. Sa mère Marie de Mouet, désignée comme sauvagesse, était probablement elle-même métisse ; le cas échéant, Mare-Agnès Robineau n'avait qu'un quart de sang indien.

mardi 26 mars 2013

Des felquistes au Lac Martel

En 1964, François Schirm, surnommé le Général, dirigeait l'Armée révolutionnaire du Québec (ARQ), le bras armé du Front de libération du Québec (FLQ). En juillet, il a ouvert un camp d'entraînement du FLQ en forêt à Saint-Boniface-de-Shawinigan. Cet ancien militaire français, né en Hongrie, voulait développer la guérilla au Québec. Son armée comptait une douzaine de personnes. 

Le camp du FLQ était situé dans une cabane sur le bord du Lac Martel, au bout du Quatrième rang de Saint-Boniface. C'est le genre de lac peu profond où les orignaux vont se baigner. Il est entouré de montagnes. À l'époque, c'était un endroit très isolé ; il fallait marcher une vingtaine de minutes en forêt pour s'y rendre et descendre une pente abrubte qui menait au lac. Vers 1975, on apercevait encore les ruines de la cabane, notamment des sommiers de lits en métal, sur un promontoire. 

Vue aérienne du Lac Martel

Le 29 août 1964, cinq des membres du groupe ont pris part à un vol d'armes à l'armurerie de l'International Firearms Co de la rue Bleury à Montréal. L'opération a tourné au désastre. Des policiers qui patrouillaient le secteur les ont surpris pendant qu'ils chargeaient les armes dans un véhicule. Deux employés du magasin ont été tués au cours de la fusillade :  le gérant Leslie D. MacWilliams et le commis Alfred Pinisch. Selon les témoignages, le gérant aurait été tué par un jeune homme armé d'une carabine M-1, tandis que le commis aurait été tué par un policier qui l'a pris pour un des voleurs.  Le Général François Schirm, a été blessé d'une balle à une jambe.

Les cinq voleurs étaient François Schirm (32 ans), Gilles Brunet (28 ans), Cyriaque Delisle (26 ans), Marcel Tardif (22 ans) et Edmond Guénette (20 ans), tous de la région de Montréal. Les quatre premiers ont été arrêtés sur le champ, mais le jeune Guénette a réussi à s'enfuir. Une chasse à l'homme a été déclenchée par les différents corps de police pour le retrouver.

Sa cavale aura duré quelques jours seulement. Selon le Shawinigan Standard du 9 septembre 1964, Guénette et huit compagnons ont été arrêtés au Lac Martel par le détachement de Shawinigan de la Sûreté du Québec. Cette arrestation aurait eu lieu le mardi précédant la parution du journal, soit le premier septembre 1964. Une escouade formée de 15 agents de la Police de Montréal, de la Sûreté du Québec et de la Gendarmerie royale du Canada a ensuite effectué des perquisitions dans la région de Shawinigan.

Pourquoi se cachaient-ils à Saint-Boniface, à deux heures de route de Montréal où avaient lieu les attentats ?  Il fallait bien connaître les lieux pour trouver la cachette du Lac Martel. Je suppose qu'un ou plusieurs des membres du groupe étaient du coin. À ma connaissance, les identités de ces huit personnes n'ont pas été mentionnées dans les journaux. Selon le Shawinigan Standard, certains d'entre eux avaient des cartes périmées du Rassemblement pour l'Indépendance Nationale (RIN).

Dans  FLQ. Histoire d'un mouvement clandestin, publié en 1982, Louis Fournier nomme « six campeurs » qui ont été arrêtés au Lac Martel en même temps que Guénette, soit deux travailleurs, Jean-Guy Lefevre (25 ans) et Marc-André Parisé du Saguenay (20 ans), de même que quatre étudiants de Montréal : Claude Nadeau, Yvon Hussereau, Bernard Mataigne et Louis-Philippe Aubert.  Certains d'entre eux étaient des récidivistes. Accusés de conspiration pour commettre un vol, les six ont été libérés, faute de preuve, en janvier 1965. Il semble bien que les deux autres personnes, qui, selon le Shawinigan Standard, ont été arrêtées avec Guénette, n'ont pas été traduite en justice.

Selon Fournier, l'emplacement du camp aurait été révélé par Marcel Tardif, un des quatre felquistes arrêtés à Montréal. De toute façon, ce n'était qu'une question de temps avant que la police ne trouve leur repère. La cachette était bonne, mais leur plan avait une faille majeure : il fallait se rendre au village ou à Shawinigan pour s'approvisionner. Les gens du coin, qui sont très curieux de nature, les voyaient circuler et les auraient tôt ou tard dénoncés à la police. On m'a d'ailleurs raconté que des felquistes faisaient du pouce pour se rendre en ville, un bon moyen de se faire remarquer.

François Schirm et Edmond Guénette ont été condamnés à mort pour les meurtres des deux employés. Leur peine a ensuite été commuée en prison à vie. Guénette a finalement été libéré en 1975 et Schirm, en 1978. La photo suivante montre un groupe de felquistes au pénitencier de Sainte-Anne-des-Plaines en 1975. On aperçoit au premier plan,  Paul Rose à gauche et François Schirm à droite. Le chauve de la deuxième rangée est Edmond Guénette, le jeune homme au fusil M-1 qui aurait tué le gérant de l'armurerie.

Source :Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin. (1982)

Selon Fournier, le camp de Saint-Boniface était approvisionné par une cellule de financement du FLQ qui faisait des hold-up. Trois frères de l'Est de Montréal (Gaston, Serge et Christian Savard) ont été arrêtés pour ce motif.




lundi 25 mars 2013

De choses et d'autres (5)

« À partir du 7 mars 1965, les messes ont cessé d'être dites en latin. Ce changement, décidé lors du concile Vatican II, précède de peu la désertion des églises par les Québécois. Au même moment, l'Église catholique abandonne le sermon du curé et favorise une décoration plus sobre dans les lieux de culte. » (Radio-canada.ca, 7 mars 2013).

La magie du sacré disparaissait. Les fidèles, pas si fidèles après tout, aimaient mieux obéir sans comprendre ce que disait le prêtre. On trouve un clip d'une messe en latin sur le site web de Radio-Canada.

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L'oiseau de Corine, un minuscule Toui Catherine, est mort. Sa mère s'est assise dessus. Ça ne s'invente pas.

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J'ai ajouté un autre cas, celui de Michel Thibault (c1629-1715), à l'article De faux centenaires publié le 14 octobre 2012.

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J'ai ajouté des informations sur le chauffeur de la remorque dans l'article Le déraillement de Yamachiche, publié le 7 mars 2013.

vendredi 22 mars 2013

C'est l'aviron

De 1960 à 1983, la principale vitrine du folklore québécois a été l'émission de télévision Soirée canadienne qui recréait à chaque semaine une veillée d'autrefois. Les participants amateurs interprétaient des musiques, chansons et danses qui étaient, supposément, puisés dans le folklore local.

On peut dire aujourd'hui que Soirée canadienne présentait du vrai et du faux folklore. Le faux était représenté par les reels et les sets carrés (square dance) qui étaient des emprunts aux Irlandais et aux Américains de la Nouvelle-Angleterre, mais ces genres s'étaient tellement bien intégrés à la culture populaire que nous en étions venus à croire qu'ils étaient d'ici.

Le véritable folklore ancien était représenté, notamment, par les chansons à répondre qui ont été transmises par la tradition orale. À Soirée Canadienne, on découvrait de nouvelles versions de ces chansons en passant d'une région à l'autre. C'était là, à mon avis, le principal intérêt de l'émission.

Émission du 10 novembre 1979 à l'Épiphanie

Selon Robert Léger dans La chanson québécoise en question, les premières chansons répertoriées au pays sont des chansons à répondre, fort prisées par les canotiers :
« Dans les premiers temps de la colonie, il n'existe guère de routes carrossables. Au fil du fleuve et des rivières, les canotiers, en pagayant, assurent le transport des personnes et des marchandises. Il leur faut parcourir de grandes distances et, pour se donner du coeur au ventre, ils rythment leurs efforts d'une cadence musicale. La longueur des chansons est donc essentielle pour maintenir une vitesse constante. Les chansons à répondre avec leurs refrains sans cesse repris et le nombre imposant de leurs couplets s'avèrent un format idéal. De plus, pour que le tempo ne soit pas perdu, la chanson à répondre exige une écoute attentive du soliste et une cohésion rythmique de tous les répondants, à l'image du synchronisme exigé des pagayeurs.

Par les chansons qu'il entonne, le chef canotier impose un rythme à sa troupe de rameurs. Plus son répertoire est vaste, plus son énergie de chanteur est communicative, meilleur est le rendement des pagayeurs. Ce maître de choeur sera récompensé si son embarcation arrive rapidement à destination.»
Toujours selon Léger, la chanson à répondre serait l'héritière de la chanson en laisse du Moyen-Âge où les derniers vers d'un couplet étaient repris au début du couplet suivant.

La chanson de canotiers la plus connue est sans doute C'est l'aviron qui nous mène. Norman McLaren de l'Office national du film en a fait cette animation en 1943 :



mardi 19 mars 2013

Patofville et produits dérivés

Il existe sur le web un blog entièrement consacré au clown Patof, un personnage interprété par le comédien et chanteur Jacques Desrosiers à Télé-Métropole dans les années 1970. Le blog s'intitule Bienvenue à Patofville et l'auteur, éminent patofologue, parcourt le web à la recherche d'informations et de documents relatifs à sa marotte.


J'ai trouvé dans mes vieux papiers, un album à colorier intitulé justement Patofville, qui a été publié par Les Éditions Héritage en 1977. Il se vendait 1,49 $. Il y avait aussi une bonne douzaine de disques 33 tours du clown Patof, de nombreux 45 tours, des pyjamas Patof, etc. C'étaient des produits dérivés de l'émission que l'on vendait aux enfants de l'époque. On reprochait alors à Desrosiers et à Télé-Métropole d'exploiter financièrement les enfants. 

Patofville a été diffusé de 1973 à 1976, soit juste avant l'arrivée en onde de la célèbre série Passe-partout à Radio-Québec en 1977. Avec Passe-partout, la vente de produits dérivés a atteint des sommets inégalés. Mais la qualité des émissions et des produits n'était pas la même.

Les enfants qui ont regardé l'émission Patofville et acheté ses produits ont aujourd'hui une quarantaine d'années.

dimanche 17 mars 2013

Un pédophile en Nouvelle-France

À Québec, en 1668, Pierre Pinel a été condamné pour le viol de deux fillettes de dix ans. Au moment du procès, il était marié et père de six enfants. Comme on peut le constater en lisant l'extrait qui suit, les peines encourues pour ce crime étaient alors beaucoup plus lourdes qu'aujourd'hui.  


La mortalité était très importante chez les galériens, mais Pierre Pinel a survécu à ses neuf années de galère. Il est même revenu à Québec où il a épousé, en secondes noces, Marie-Barbe Dupont, le 27 novembre 1692. On ignore ce qu'il est advenu de sa première famille. Il sont peut-être passés en France après sa condamnation.

Les deux victimes ont eu une descendance nombreuse :

- Geneviève Hayot, fille de Jean et de Louise Pelletier, née vers 1658, a épousé Gabriel Bérard en 1673. Elle était âgée d'environ quinze ans au moment de son mariage. Ils ont eu onze enfants.

- Ursule Trut, fille de Mathurin et de Marguerite Gareman, née le 22 avril 1658 à Sillery, a épousé Antoine Bisson en 1671. Elle était âgée de treize ans au moment de son mariage. Ils ont eu quinze enfants.

L'extrait est tiré d'À travers les registres de Cyprien Tanguay, publié en 1886.

lundi 11 mars 2013

Qu'est-ce qu'un métis ?

Selon le Larousse, un métis est issu de l'union de deux personnes d'origine ethnique différente. On disait autrefois de races différentes.

On qualifie les enfants de Catherine Scayanif (1756-1817) de métis parce que le grand-père de cette dernière était un Amérindien panis. Mais Catherine Scayanif avait tout de même 75 % de sang blanc. Ses enfants avaient 87,5 % de sang blanc et ses petits-enfants, 93,75 %. Les enfants de ces derniers n'avaient plus que 3 % de sang amérindien. Doit-on les qualifier de métis eux aussi ?

Il y a des gens qui se disent métis et qui ont moins de 3 % de sang amérindien. Ça s'arrête quand ?

La réponse : Ça ne s'arrête jamais !  Selon ce site, les tribunaux devraient appliquer les trois critères suivants pour reconnaître un éventuel statut de métis : auto-identification, liens ancestraux et acceptation par la communauté. Serait métis, celui qui se définit comme tel, qui a des liens avec une communauté métisse historique et qui est accepté par cette communauté. Il ne serait pas nécessaire de prouver l'existence de liens du sang.

Pourtant, de nos jours, il devrait être facile de prouver une ascendance autochtone avec un test génétique.

Un conseil à ceux qui se considèrent métis, ou qui aimeraient le devenir, contactez sans tarder la communauté métisse la plus près de chez vous. Pas nécessaire d'avoir du sang indien ! (Je précise que c'est de l'ironie, ne le faite pas !).

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Ajout : Le site sur les métis auquel renvoie le lien plus haut est intéressant et bien écrit. Il vaut la peine de le consulter pour en savoir plus sur les aspects juridiques de cette question.

jeudi 7 mars 2013

Le déraillement de Yamachiche

J'ai passé quelque mois à Yamachiche en 1973 pour un emploi d'été à la voirie provinciale. J'avais loué un petit chalet, une espèce de cabanon, près de la voie ferrée du Canadien Pacifique qui passe à l'entrée du village. Un soir de juillet, le vendredi 13, un train a déraillé et creusé un cratère près du passage à niveau de la route 19b, à une cinquantaine de pieds de mon cabanon.

J'étais absent pour la fin de semaine au moment de l'accident. On m'a raconté qu'immédiatement après, il s'était formé un attroupement autour des wagons qui gisaient pêle-mêle. Tout le village était là et les pompiers peinaient à se frayer un chemin jusqu'aux décombres. Les catastrophes fascinent ; on a beau faire de l'exercice et manger du brocoli, elles nous rappellent que le sort peut nous frapper n'importe quand.

Déraillement de 1973. Source : Municipalité de Yamachiche.

À mon retour le lundi, j'ai vu le cratère et la fin des travaux de nettoyage. Le train transportait des rouleaux de papier et des caisses d'ampoules électriques. Il n'y avait plus rien à faire avec les ampoules, mais un entrepreneur est arrivé à Yamachiche pour récupérer le papier déchiqueté. Il a embauché des gens de la place et leur a fait faire des ballots de papier avec des emballeuses à foin louées aux cultivateurs. Les gens disaient qu'il était juif, qu'il avait acheté la cargaison tout de suite après l'accident et que les ballots étaient déjà vendus pour la fabrication de catalogues, avant même d'être emballés. Voilà pour mes souvenirs d'un accident qui est arrivé il y aura bientôt quarante ans.

J'ai retrouvé l'article du journal Le Nouvelliste qui rapporte ce déraillement sur le site des pompiers de Yamachiche. Vous pouvez agrandir le texte en cliquant sur les images. Je ne me souvenais pas qu'il y avait eu un mort, le chauffeur de la remorque qui a été frappée par le train.




 





















Ajout du  25 mars 2013: Le chauffeur de la remorque était M. Normand Mongrain âgé de 31 ans. Selon le journal Le Nouvelliste, il habitait sur la rue Viger à Shawinigan (Le Nouvelliste, 14 juillet 1973). J'ai retrouvé son acte de sépulture le 16 juillet 1973 à Saint-Georges de Champlain, un village situé tout près de Grand-Mère, aujourd'hui fusionné à Shawinigan. Il avait épousé Yvonne Boyle le 30 septembre 1961 à Montréal. Dans l'acte de mariage, l'époux est dit de Shawinigan, fils de Joseph Mongrain et de Rose Ayotte.

mercredi 6 mars 2013

De choses et d'autres (4)

- Un démembrement de paroisse est le détachement d'une partie de son territoire pour former une vouvelle paroisse. Ainsi, une famille pouvait changer de municipalité, tout en restant au même endroit. Ces démembrements avaient lieu quand une population relativement importante se trouvait trop loin de l'église. Par exemple, une famille de Saint-Antoine-de-la-Rivière-du-Loup (aujourd'hui Louiseville) pouvait être détachée à Saint-Léon-le-Grand en 1833 et ensuite à Saint-Paulin en 1847. Un chercheur peut facilement s'y méprendre et interpréter ce changement de paroisse comme un déménagement.

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C'est à Saint-Léon-le-Grand, au dix-neuvième siècle, que l'on trouve l'affreuse déformation de Gélinas en Ginas. Quelle en est la cause ? Une mauvaise prononciation ? Un curé négligent, peu au fait de l'histoire de ses paroissiens ? Dans le même genre, on peut mentionner la déformation de Croisetière en Crochetière, probablement due aux mêmes causes.

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Ce que je n'aime pas de BMS2000 ? La perte d'informations. La plupart du temps, BMS2000 ne donne que les nom, date et lieu, même si l'acte contient davantage d'informations pertinentes. Un espace, presque toujours vide, est prévu dans les fiches de BMS000 pour ces autres informations. Il faudrait s'en servir. Cette situation s'explique par le fait que la banque de donnée est construite, non pas à partir des registres, mais plutôt à partir des répertoires de baptêmes, mariages et sépultures publiés par les sociétés de généalogie.

Un irritant majeur : les fonctions de mise en tampon et d'impression sont souvent défectueuses. 

Un détail qui m'agace est la disparition, en format imprimable, du crochet qui indique qu'un parent est décédé.

BMS2000 demeure un outil de recherche utile pour trouver un acte, mais qui a grandement besoin d'être amélioré. 

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J'ai enfin complété Les commandements du généalogiste en y ajoutant un neuvième et un dixième.


mardi 5 mars 2013

À propos du scoutisme

- Tavi, le pseudonyme de l'abbé Albert Tessier (1895-1976) dans Les Beaux Albums Tavi, faisait partie du nom de la mangouste Rikki-Tiki-Tavi dans un épisode du Livre de la jungle (1894) de Rudyard Kipling. C'est un personnage de l'univers scout, utilisé chez les Louveteaux. Tessier a été fortement impliqué dans ce mouvement en tant qu'aumônier des Scouts de Trois-Rivières et directeur de la revue Le Scout Catholique. Il a baptisé Domaine Tavi une résidence d'été qu'il possédait quelque part en Mauricie. Voir Les Beaux Albums Tavi sur ce blog :  Notre mère la Terre, La Patrie c'est ça ! et Femmes de maison dépareillées

Source Wikipédia
 
- J'ai fait du bénévolat dans une troupe scoute de la ville de Québec au début des années 1990, alors que ma fille faisait partie des Castors, un groupe pour les plus jeunes . J'ai été sidéré d'apprendre que j'étais le seul membre du groupe à avoir fait du scoutisme. Aucun autre parmi la quinzaine d'adultes bénévoles que comptait la troupe n'avait été scout, pas même les moniteurs qui devaient enseigner le scoutisme aux jeunes. Pas étonnant que les traditions se perdent !

- La troupe à laquelle j'appartenais à Shawinigan était la 33e Christ-Roi, aujourd'hui disparue. D'autres troupes de Shawinigan ont survécu dont la 24e Saint-Marc, paroisse voisine du Christ-Roi. Cette dernière possède un site web  qui retrace l'historique de la troupe. D'après le peu que j'ai pu en voir, leur philosophie me semble assez conforme aux principes fondateurs du scoutisme, d'ailleurs énoncés sur leur site. Si j'ai bien compris, on dit aujourd'hui groupe plutôt que troupe.