jeudi 23 juillet 2020

Pourquoi les presbytères étaient-ils si grands ?

Des pièces vides


Un bon presbytère catholique du XIXe siècle pouvait facilement compter une quinzaine de pièces avec huit chambres à coucher à l'étage. Mais il ne logeait que deux ou trois personnes : Monsieur le Curé, sa ménagère et parfois un vicaire, quand les fidèles de la paroisse étaient trop nombreux pour un seul prêtre. 


Le presbytère de l'Ancienne-Lorette

Alors, pourquoi construisait-on des presbytères aussi grands ?


Pour le prestige


Les paroissiens, même s'ils étaient pauvres, voulaient la plus belle église du diocèse et cet orgueil collectif s'appliquait aussi au presbytère. On marquait le statut social de Monsieur le Curé, le représentant du bon Dieu dans la paroisse, en lui offrant la plus belle résidence du village. Le coût d'entretien du presbytère était assumé par la fabrique, à même les revenus de la dîme.


Pour recevoir les autres curés


Dans son Roman d'un curé de campagne, publié en 1963, Eugène Rivest, qui était lui-même prêtre, nous explique qu'il fallait pouvoir loger les curés des paroisses voisines :

« L'immense presbytère de dix-huit pièces, bâti selon la conception du siècle précédent de façon à pouvoir accueillir tous les curés voisins pendant trois jours complets, à l'occasion des Quarante-Heures, et pendant toute une semaine, à l'occasion de la retraite paroissiale, avait l'apparence d'un club. Il lui semblait aussi triste, ce jour-là, qu'il avait pu être, jadis, le théâtre de réunions joyeuses et enrichissantes. »

Voir aussi Les Quarante heures sur ce blog.