De 1960 à 1983, la principale vitrine du folklore québécois a été l'émission de télévision Soirée canadienne qui recréait à chaque semaine une veillée d'autrefois. Les participants amateurs interprétaient des musiques, chansons et danses qui étaient, supposément, puisés dans le folklore local.
On peut dire aujourd'hui que Soirée canadienne présentait du vrai et du faux folklore. Le faux était représenté par les reels et les sets carrés (square dance) qui étaient des emprunts aux Irlandais et aux Américains de la Nouvelle-Angleterre, mais ces genres s'étaient tellement bien intégrés à la culture populaire que nous en étions venus à croire qu'ils étaient d'ici.
Le véritable folklore ancien était représenté, notamment, par les chansons à répondre qui ont été transmises par la tradition orale. À Soirée Canadienne, on découvrait de nouvelles versions de ces chansons en passant d'une région à l'autre. C'était là, à mon avis, le principal intérêt de l'émission.
Le véritable folklore ancien était représenté, notamment, par les chansons à répondre qui ont été transmises par la tradition orale. À Soirée Canadienne, on découvrait de nouvelles versions de ces chansons en passant d'une région à l'autre. C'était là, à mon avis, le principal intérêt de l'émission.
Émission du 10 novembre 1979 à l'Épiphanie |
« Dans les premiers temps de la colonie, il n'existe guère de routes carrossables. Au fil du fleuve et des rivières, les canotiers, en pagayant, assurent le transport des personnes et des marchandises. Il leur faut parcourir de grandes distances et, pour se donner du coeur au ventre, ils rythment leurs efforts d'une cadence musicale. La longueur des chansons est donc essentielle pour maintenir une vitesse constante. Les chansons à répondre avec leurs refrains sans cesse repris et le nombre imposant de leurs couplets s'avèrent un format idéal. De plus, pour que le tempo ne soit pas perdu, la chanson à répondre exige une écoute attentive du soliste et une cohésion rythmique de tous les répondants, à l'image du synchronisme exigé des pagayeurs.Toujours selon Léger, la chanson à répondre serait l'héritière de la chanson en laisse du Moyen-Âge où les derniers vers d'un couplet étaient repris au début du couplet suivant.
Par les chansons qu'il entonne, le chef canotier impose un rythme à sa troupe de rameurs. Plus son répertoire est vaste, plus son énergie de chanteur est communicative, meilleur est le rendement des pagayeurs. Ce maître de choeur sera récompensé si son embarcation arrive rapidement à destination.»
La chanson de canotiers la plus connue est sans doute C'est l'aviron qui nous mène. Norman McLaren de l'Office national du film en a fait cette animation en 1943 :
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