Un cloaque
Ceux qui ont eu l'occasion de visiter l'ancienne prison des Trois-Rivières ont pu constater l'aspect malsain des lieux. Les prisonniers étaient enfermés dans des cellules sombres et étroites, sans chauffage, l'humidité suintait sur les murs. Les latrines étaient des trous percés dans le plancher en béton qui répandaient des odeurs dans l'édifice. Ces conditions de détention extrêmes étaient normales au XIXe siècle, mais seraient jugées inhumaines aujourd'hui.
Le « trou » où étaient isolés les prisonniers récalcitrants |
Des exécutions par pendaison ont eu lieu dans la cour arrière qui était surplombée par un couvent de religieuses. Le couvent était le meilleur endroit pour profiter du spectacle (voir La pendaison comme spectacle sur ce blogue).
La population carcérale
On trouve dans le recensement de 1851 une page sur la vieille prison. Il y avait alors seulement quinze personnes qui vivaient à cet endroit : le gardien, sa femme qui avait le titre de matrone, leurs cinq enfants, une couturière, une servante, deux geôliers et quatre prisonniers, soit trois hommes et une femme.
Le prisonnier Thomas Therrien âgé de 45 ans, le personnage principal de cette histoire, est né en 1806, s'est marié et a eu plusieurs enfants. Il aurait été condamné pour tentative de meurtre sur sa femme. Therrien n'a pas été recensé avec sa famille en 1852 et n'a pas assisté au mariage de sa fille en 1850. Son acte de décès n'a pas été retrouvé. Je ne l'identifierai pas davantage par délicatesse envers les descendants de cette famille.
Tué pour un morceau de viande
Le 20 février 1852, soit quelques mois après le recensement, deux nouveaux prisonniers sont arrivés, Charles Pépin et Adolphe Beaudoin, qui avaient été condamnés à une sentence d'une semaine pour une amende impayée de 25 shillings. Ils ont eu la malchance d'être confinés dans la même cellule que Therrien. De toute évidence, le personnel de la prison ne se souciait pas beaucoup de la sécurité des prisonniers.
Le soir du 25 février, Therrien a attaqué Pépin et Beaudoin avec une hache qu'il avait réussi à cacher dans sa paillasse. Le premier a été tué d'un coup dans le dos et le deuxième a été blessé. Dans un délire paranoïaque, Therrien aurait crû que ses codétenus, qui lui avaient offert un morceau de viande, voulaient l'empoisonner.
L'affaire a été confiée au coroner Valère Guillet de Trois-Rivières, un homme très consciencieux qui a interrogé les témoins et remis un rapport détaillé. Les circonstances de ce meurtre ont été racontées en détail, d'après le rapport du coroner, sur le blogue Historiquement logique.
Le soir du 25 février, Therrien a attaqué Pépin et Beaudoin avec une hache qu'il avait réussi à cacher dans sa paillasse. Le premier a été tué d'un coup dans le dos et le deuxième a été blessé. Dans un délire paranoïaque, Therrien aurait crû que ses codétenus, qui lui avaient offert un morceau de viande, voulaient l'empoisonner.
L'affaire a été confiée au coroner Valère Guillet de Trois-Rivières, un homme très consciencieux qui a interrogé les témoins et remis un rapport détaillé. Les circonstances de ce meurtre ont été racontées en détail, d'après le rapport du coroner, sur le blogue Historiquement logique.
À l'asile des lunatiques
Au recensement de 1871, « Thomas Therin », un francophone catholique né vers 1804 au Québec, était interné au Rockwood Lunatic Asylum à Frontenac en Ontario. Il venait du pénitencier de Kingston, surnommé l'Alcatraz du Canada, qui est situé dans la même province. C'était là qu'on enfermait les criminels les plus dangereux.