jeudi 7 mars 2013

Le déraillement de Yamachiche

J'ai passé quelque mois à Yamachiche en 1973 pour un emploi d'été à la voirie provinciale. J'avais loué un petit chalet, une espèce de cabanon, près de la voie ferrée du Canadien Pacifique qui passe à l'entrée du village. Un soir de juillet, le vendredi 13, un train a déraillé et creusé un cratère près du passage à niveau de la route 19b, à une cinquantaine de pieds de mon cabanon.

J'étais absent pour la fin de semaine au moment de l'accident. On m'a raconté qu'immédiatement après, il s'était formé un attroupement autour des wagons qui gisaient pêle-mêle. Tout le village était là et les pompiers peinaient à se frayer un chemin jusqu'aux décombres. Les catastrophes fascinent ; on a beau faire de l'exercice et manger du brocoli, elles nous rappellent que le sort peut nous frapper n'importe quand.

Déraillement de 1973. Source : Municipalité de Yamachiche.

À mon retour le lundi, j'ai vu le cratère et la fin des travaux de nettoyage. Le train transportait des rouleaux de papier et des caisses d'ampoules électriques. Il n'y avait plus rien à faire avec les ampoules, mais un entrepreneur est arrivé à Yamachiche pour récupérer le papier déchiqueté. Il a embauché des gens de la place et leur a fait faire des ballots de papier avec des emballeuses à foin louées aux cultivateurs. Les gens disaient qu'il était juif, qu'il avait acheté la cargaison tout de suite après l'accident et que les ballots étaient déjà vendus pour la fabrication de catalogues, avant même d'être emballés. Voilà pour mes souvenirs d'un accident qui est arrivé il y aura bientôt quarante ans.

J'ai retrouvé l'article du journal Le Nouvelliste qui rapporte ce déraillement sur le site des pompiers de Yamachiche. Vous pouvez agrandir le texte en cliquant sur les images. Je ne me souvenais pas qu'il y avait eu un mort, le chauffeur de la remorque qui a été frappée par le train.




 





















Ajout du  25 mars 2013: Le chauffeur de la remorque était M. Normand Mongrain âgé de 31 ans. Selon le journal Le Nouvelliste, il habitait sur la rue Viger à Shawinigan (Le Nouvelliste, 14 juillet 1973). J'ai retrouvé son acte de sépulture le 16 juillet 1973 à Saint-Georges de Champlain, un village situé tout près de Grand-Mère, aujourd'hui fusionné à Shawinigan. Il avait épousé Yvonne Boyle le 30 septembre 1961 à Montréal. Dans l'acte de mariage, l'époux est dit de Shawinigan, fils de Joseph Mongrain et de Rose Ayotte.

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