mercredi 30 avril 2014

Trouvée morte gelée

Un acte mystérieux que j'ai trouvé dans le registre de la paroisse de Saint-Boniface de Shawinigan :
« Le six janvier mil huit cent soixante-deux, nous prêtre soussigné, avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de Félicité Bellemare, épouse de Charles Blais, morte accidentellement, trouvée gelée le deux du présent mois, à l'âge de quarante-cinq ans, comme il appert par le verdict de V. Guillet Écuyer Coroner, annexé au registre de cette paroisse. Présents Jean Plouf soussigné et André Lajoie qui n'a su signer. J. D. Comeau prtre »
Félicité Bellemare, surnommée Philie, veuve de Calixte Dubé, a épousé Charles Blais le 20 février 1860 à Saint-Sévère. Un mariage atypique : elle avait 45 ans et son jeune époux n'en avait que 22. Charles Blais était dit journalier, ce qui signifie qu'il n'avait pas de métier ni de terre à cultiver. Il était donc vraisemblablement pauvre.

Le couple a été recensé à Saint-Sévère à l'été 1861. Le décès est donc survenu peu après leur arrivée à Saint-Boniface. Félicité avait auprès d'elle deux enfants de son premier mariage : Caroline âgée de 13 ans et Joseph âgé de 8 ans.

Si le rapport du coroner a été annexé au registre, il n'a malheureusement pas été numérisé. Le notaire Valère Guillet a été coroner du district de Trois-Rivières de 1836 à 1878.

mardi 29 avril 2014

Joson et Josette au micro

J'ai trouvé ce carnet de chansons de l'émission Le voyage autour du monde de Joson et Josette chez un brocanteur. 


Publié vers 1936, le livret de 64 pages était commandité par La Compagnie B. Houde Ltée de Québec qui vendait le tabac à cigarette Lasalle et le tabac à pipe Alouette, dont le slogan était : 



Le voyage autour du monde de Joson et Josette a été diffusé de 1930 à 1936 sur les ondes de CKAC (Montréal), CHRC (Québec), CBJ (Chicoutimi), CKCH (Hull), CJBR (Rimouski), CHNC (New Carlisle) et CKRN (Rouyn-Noranda). C'était l'époque de la crise économique, la vraie, pas celle que les médias nous réinventent à chaque année.

Le voyage était une émission de chansons et de textes satiriques écrits par Albéric Bourgeois qui était caricaturiste au journal La Presse. Les voix de Joson et de Josette étaient celles de Fred Barry et Jeanne Maubourg.

Les textes n'étaient pas bien méchants. Les victimes de ces satires légères étaient les politiciens de l'époque : les Libéraux, les dissidents de l'Action libérale nationale, les Conservateurs, devenus Unionistes sous Maurice Duplessis, et les maires de Montréal et de Québec.

Albéric Bourgeois se moquait du projet de nationalisation de l'électricité de Philippe Hamel de l'Action libérale nationale : 



Et de la gourmandise de Maurice Duplessis :



Ce carnet est un des rares documents qui nous restent de cette ancienne émission. Biblothèque et Archives nationales du Québec conserve un fonds Albéric Bourgeois qui contient des textes dactylographiés de l'émission, mais pas d'enregistrement sonore.

dimanche 20 avril 2014

Joyeux jour de Pâques 1914

Il y a cent ans, le dimanche de Pâques tombait un 12 avril. Cette carte a été postée le 11 avril 1914 à Lévis, en face de Québec. Elle était adressée à C.E. Pouliot du Collège de Sainte-Anne de La Pocatière :
« Joyeux jour de Pâques pour toi et Louis-Joseph. Je vous souhaite toutes les joies que vous désirez.  Mariette »

samedi 19 avril 2014

Le sirop des enfants

Le sirop des enfants, élaboré par le docteur Émery Coderre dans les années 1840, était encore vendu à la fin du 19e siècle. L'image de cette bouteille provient du site Anciennes bouteilles de médicaments du Québec d'un auteur anonyme qui possède une collection et une connaissance impressionnantes de ces contenants.



J'ai trouvé cette publicité qui vante les mérites du sirop des enfants dans Joliette illustré publié en 1893. Le sirop était certifié par dix-huit médecins dont les noms apparaissent dans l'annonce. Dans la même page, on vante les « Pilules de noix longues composées de McGale » enrobées de sucre.




Émery Coderre (1813-1888) n'était pas un charlatan, mais bien une sommité dans le milieu médical montréalais du XIXe siècle. Le Dictionnaire biographique du Canada lui a consacré cet article qui ne mentionne pas son sirop.


vendredi 18 avril 2014

Sept piastres pour une charrue

En 1866, Pierre Imbault, fondeur de Joliette, vendait des charrues à des cultivateurs de Saint-Étienne-des-Grès pour la somme de sept piastres payable dans un an sans intérêt. Charles Imbault, mouleur de Joliette, agissait comme représentant du fondeur. 

Une ancienne charrue à deux chevaux (Source : AlloCiné)

Cinq cultivateurs de Saint-Étienne-des-Grès devaient à Imbault sept piastres chacun pour des charrues livrées en mai 1866 : Louis Précourt, Joseph Gélinas, Louis Lemire fils, Clément Bellemare et Augustin Bourassa. Leurs dettes ont été transportées au forgeron Désiré Saintonge de Saint-Étienne-des Grès, mon arrière-grand-oncle, dans un contrat signé devant le notaire Uldéric Brunelle en date du 7 février 1867, dans l'avant-midi.

Pierre Imbaul dit Imbleau

La fonderie de Joliette a été fondée en 1844 par Pierre Imbault dit Imbleau (1807-1873), fils de Pierre et de Julie Terreau des Forges du Saint-Maurice, près de Trois-Rivières. Il a vraisemblablement appris le métier de fondeur en travaillant aux Vieilles Forges. Il a d'abord épousé Cécile Fournoit, fille d'Alexis et d'Angélique Beaudry, le 10 mai 1829 à Trois-Rivières, puis Éléonore Duplessis, veuve d'Olivier Saint-Pierre, le 5 août 1845 au même endroit. Au moins quatre enfants du premier lit sont nés aux Forges Saint-Maurice entre 1830 et 1837. Charles Imbault dit Imbleau, qui était son représentant à Saint-Étienne-des-Grès, est issu du deuxième mariage.

Source : Joliette illustrée (1897)


Au sujet du forgeron Désiré Saintonge de Saint-Étienne-des-Grès, voir aussi sur ce blog : La jument est vendue et Familysearch.

jeudi 17 avril 2014

Un meneur de l'émeute de 1917

L'émeute de la conscription à Shawinigan a duré deux jours, les mardi 4 et mercredi 5 septembre 1917. D'après les sources que j'ai consultées, la foule des émeutiers s'est attaquée aux partisans de la conscription et à leurs biens. Plusieurs commerces et résidences ont été saccagés et l'officier recruteur a dû s'enfuir de la ville pour éviter d'être lynché. Heureusement, il n'y a pas eu de morts ni de blessures graves (voir La conscription de 1917 vue de Shawinigan et Ceux qui sont pour vont mourir).

Les casseurs n'ont pas été poursuivis

Selon les témoignages, la police de Shawinigan n'est pas intervenue, la police provinciale non plus, et les casseurs n'on jamais été traduits en justice. On ne rapporte aucune poursuite au civil pour les dommages matériels subis par les victimes. Ces dernières ont peut-être eu peur des représailles. La population de Shawinigan, habituellement paisible, a voulu tourner la page sur ces incidents fâcheux le plus rapidement possible. 

Dans son rapport, l'officier recruteur van Borren a identifié deux meneurs de l'émeute : un nommé Levasseur, employé de la Shawinigan Water and Power, et un nommé Saint-Pierre. Ces deux-là sont décédés depuis longtemps.

Philippe Levasseur est devenu un notable de la ville

Selon Fabien Larochelle, dans Shawinigan depuis 75 ans publié en 1976, « Le M. Levasseur dont fait mention l'officier recruteur dans son rapport est M. Phil. Levasseur  par la suite propriétaire de l'atelier de nettoyage bien connu sur la 4e rue et qui a laissé le souvenir d'un grand ami des sports organisés dans notre ville.». 

Plus loin, Larochelle ajoute ce qui suit : « En 1938, M. Phil. Levasseur établissait son atelier de nettoyage sur la 5e rue et le déménageait peu après sur la 4e rue. Bien organisé, il est vite devenu le plus important du genre dans Shawinigan. Depuis le décès de M. Phil. Levasseur, il y a quelques années, et celui de son fils Marcel, en 1974, les fils de ce dernier continuent l'exploitation de l'entreprise. »


La quatrième rue à Shawinigan en 1962 (Source : Le Nouvelliste)

Philippe Levasseur n'avait que 18 ans lors de l'émeute de 1917. Il a ensuite épousé Yvonne Arsenault, le 2 mai 1922, dans la paroisse Saint-Bernard de Shawinigan. Il a été président du club de hockey junior Les Cataractes de Shawinigan et un membre du sélect Club Rotary. Son commerce, Nettoyeur Phil Levasseur Lteeexiste toujours au numéro 425 de la quatrième rue.

Levasseur est décédé le 23 février 1971 à Shawinigan, à l'âge de 72 ans, 3 mois et 4 jours, selon l'officiant, ce qui situe la date de sa naissance vers le 19 décembre 1898. Ses parents, Arsène Levasseur et Vitaline Bazinet, ont vécu à Saint-Maurice, près de Trois-Rivières. 

mercredi 16 avril 2014

Ceux qui sont pour la conscription vont mourir !

Une émeute a éclaté à Shawinigan le soir du 4 septembre 1917, alors que la foule des manifestants s'en est pris à des partisans de la conscription  (voir La conscription de 1917 vue de Shawinigan).

Il existe peu de témoignages directs de ces événements. Dans Shawinigan depuis 75 ans, Fabien Larochelle cite le rapport de Léo van Borren qui était l'officier recruteur pour le comté de Champlain. Ce dernier a bien failli être lynché par la foule :
« Mardi soir, vers 11 heures, sur la rue Tamarac, j'étais en compagnie de Monsieur Rocheleau, assistant du percepteur des Douanes, et de monsieur Dugal, le gérant de la Banque nationale de Shawinigan, lorsque près de 400 ou 500 hommes sont venus nous entourer en criant : A bas la conscription ! A bas les lâches ! A bas van Borren ! Celui qui était le chef de la bande, un nommé Levasseur, employé de la Shawinigan Water & Power, criait à chacun : " Es-tu pour ou contre la conscription ? Ceux qui sont pour vont mourir !" Lorsqu'il m'a posé cette question, je lui ai répondu : "Cela ne vous regarde pas !" Alors il m'a crié directement en me mettant son poing sous le nez : "Si tu es pour, tu vas mourir. Crie : A bas la conscription ! ou tu vas mourir !" J'ai répondu : " Je ne crierai cela jamais de ma vie ". Un nommé Saint-Pierre criait à tue-tête : " Jetons-le dans le trou" en parlant d'une excavation qu'il y avait derrière moi. Puis Saint-Pierre ajouta en s'adressant à moi : " Si tu ne pars pas d'ici demain à 10 heures, nous te jetterons dans le Saint-Maurice !" A deux reprises ce même Saint-Pierre a essayé avec l'aide d'un commis de buvette de me saisir par ma ceinture pour me jeter à terre ; j'ai réussi à me débarrasser d'eux en leur frappant les mains chaque fois qu'ils essayaient de me saisir. Pendant tout ce temps-là, la foule grossissait toujours et vociférait : " A mort! A mort! Tuons-le! Pendons-le!" D'autres criaient : "Jetons-le dans le Saint-Maurice!" A ce moment-là, un homme est intervenu et la bagarre a éclaté entre eux (...) Je n'ai pas vu un seul homme de police pendant ce temps-là. J'ai pu profiter de ce moment pour m'esquiver quand tout-à-coup j'ai reçu une roche sur la tête. »

mardi 15 avril 2014

Le vrai cheval du colon se mange

Dans La Pointe du Lac, publié en 1934 aux Éditions du Bien Public, Alexandre Dugré se moque des mésaventures de l'abbé René-Pierre Joyer avec sa jument. L'abbé Joyer a été curé de la paroisse de 1817 à 1829 :
« Il se voiture jusqu'à Berthier, jusqu'à Lavaltrie, derrière sa jument qui lui a bien coûté $105, qui bute et qui fait semblant de mourir au beau milieu d'un voyage ... A ce prix-là, nos gens préféraient dompter le boeuf ! Vrai cheval du colon, il mange des feuilles et de la paille, et puis on le mange ! »



Voir aussi sur ce blog : Les imparfaits du subjonctif.

lundi 14 avril 2014

Les imparfaits du subjonctif

Dans La Pointe-du-Lac, publié en 1934 aux Éditions du Bien Public, Alexandre Dugré racontait quelques anecdotes amusantes au sujet de l'abbé René-Pierre Joyer qui a été curé de la paroisse au début du XIXe siècle. L'auteur se moquait de ses manières précieuses. En voici un extrait :
M. Pierre-René Joyer, né à Tours en 1764, ... est à la Pointe-du-Lac de 1817 à 1829, alors qu'il devint aumônier des Ursulines. Celles-ci ont conservé, outre un bon souvenir de M. Joyer, sa correspondance avec Mademoiselle de la Valtrie, octogénaire, où la part faite à l'âme est si grande qu'on y découvre fort peu de données sur la vie d'alors. Il profite des occasions pour envoyer ses lettres : ça coûtait huit sous par enveloppe de Québec à Montréal, et 1.12$ pour Londres, ce qui veut dire qu'on n'écrivait pas souvent en France. Une très grande politesse : « Oserais-je vous prier de présenter mes respects à Madame de la Naudière ... J'ai l'honneur d'être, Mademoiselle, avec une reconnaissance respectueuse, votre très humble et très obéissant serviteur et frère. » .... Même fidélité aux imparfaits du subjonctif : « Le curé désirait que je restasse ... Je serais bien aise que vous priassiez M. Joliet ...


Alexandre Dugré, un Jésuite, était le frère cadet d'Adélard Dugré, lui aussi Jésuite et auteur d'un roman auquel j'ai déjà consacré un billet sur ce blog : La campagne canadienne. L'action de ce roman se déroule justement à la Pointe-du-Lac, paroisse natale de l'auteur, aujourd'hui fusionnée dans la ville de Trois-Rivières.

Voir aussi sur ce blog : Des mendiants à la Pointe-du-Lac

dimanche 13 avril 2014

Un cas d'homonymie à la Pointe-du-Lac

À trois ans d'intervalle, deux Olivier Lefebvre dit Descôteaux d'Yamachiche ont épousé deux Adélaïde Martin de la Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières en Mauricie. De plus, dans les deux cas, le père du marié se prénommait François. Pour les généalogistes, c'est un piège dans lequel il est facile de tomber :

Couple 1 : Le 21 août 1827 ... entre olivier lefebvre dit descôteaux laboureur fils majeur de françois lefebvre dit descôteaux laboureur et de josette gina de la paroisse d'yamachiche d'une part et adélaîde martin fille majeure de jean-baptiste martin laboureur et de marguerite doucet de cette paroisse d'autre part ... (signé Joyer prêtre, alors curé de Pointe-du-Lac).

Couple 2 : Le 16 octobre 1830 ... entre Olivier Décoteau cultivateur fils majeur de François Décoteau cultivateur et de défunte Rosalie Thibeault de la paroisse de Ste-Anne d'Yamachiche d'une part et Adélaïde Martin fille mineure de Louis Martin cultivateur et de Pélagie Biron de cette paroisse d'autre part ... (signé Ol. Larue, alors curé de Pointe-du-Lac).

Les deux Adélaïde Martin étaient cousines germaines.








Pierre Martin



Élisabeth Dufault



19 octobre 1765



Nicolet







J-B Martin
Louis Martin

Marguerite Doucet
Pélagie Biron

27 mai 1793
8 avril 1799

Pointe-du-Lac
Pointe-du-Lac






Adélaïde Martin
Adélaïde Martin

Olivier Descôteaux
Olivier Descôteaux

21 août 1827
16 octobre 1832

Pointe-du-Lac
Pointe-du-Lac







Remarque : L'abbé René-Pierre Joyer, Français d'origine, nommait laboureur celui qui cultive la terre (couple 1), tandis que l'abbé Olivier Larue, né au Canada, utilisait plutôt le terme de cultivateur que l'on retrouve généralement dans nos registres (couple 2). Joyer n'utilisait pas la majuscule pour les noms propres.

jeudi 3 avril 2014

La conscription de 1917 vue de Shawinigan

La crise de la conscription de 1917 a été un des événements marquants de l'histoire du Québec. Encouragée par ses élites politiques et religieuses, la population canadienne française et catholique était massivement contre l'enrôlement obligatoire pour la défense de l'Europe. Cette crise a provoqué des émeutes dans la ville de Québec et aussi en région, notamment à Shawinigan en Mauricie où des manifestations violentes se sont produites les 4 et 5 septembre 1917.

Le Royal 22e régiment, défilant devant le Parlement d'Ottawa.

Ces événements n'ont pas été spontanés. La lecture des journaux de l'époque révèle que des groupes d'activistes parcouraient le Québec pour organiser la résistance à la conscription. Voici quatre extraits de journaux de la Mauricie qui illustrent les réactions des habitants de la ville de Shawinigan. Le premier extrait est tiré de L'Écho du Saint-Maurice de Shawinigan et les trois autres, du journal Le Bien Public de Trois-Rivières.

Le premier article nous parle d'un assemblée anti-conscription qui a été organisée le 7 juin 1917 par un groupe venu de Montréal.   
7 juin 1917 :  « Shawinigan Falls est contre la Conscription. Une assemblée enthousiaste. «Grande assemblée anti-conscription convoquée par les membres de la Ligue des Amis de la Liberté, de Montréal. » 
Deux mois plus tard, la ville est couverte d'affiches qui dénoncent la conscription de façon plutôt agressive. Des partisans de la conscription sont intimidés.
28 août 1917 : « Chutes Shawinigan. Dans la nuit de samedi à dimanche, des affiches contre la conscription ont été posées partout sur les trottoirs, sur les magasins, sur les poteaux, etc. On lisait sur ces affiches: “À bas la conscription. À bas Borden et ses Trusts. À bas les traîtres Blondin et Sévingy”. Nos bons bleus, qui continuent de professer une admiration béate pour le gouvernement, il en est même qui ont la témérité de parler en faveur de la conscription, [ils] ont reçu une attention toute spéciale de la part des poseurs d’affiches. »
Le mercredi 5 septembre, une manifestation dégénère en émeute. La boutique du bijoutier Flamand, partisan de la conscription, est saccagée.
6 septembre 1917 : « Manifestations Anticonscriptionistes. Mercredi soir, à Shawinigan Falls, des manifestations violentes ont eu lieu contre la conscription. Une foule de douze à quinze cents personnes ont paradé par les rues et ont manifesté devant la demeure de Monsieur Flamand: des discours violents ont été prononcés; les vitres de la maison ont été brisées et les meubles déménagés dans la rue. On dit même qu’un soldat a été fort malmené par la foule. »
L'été suivant c'est la chasse aux conscrits qui sont pourchassés par la police militaire :
18 juillet 1918 : « La chasse aux conscrits. Les autorités militaires ont commencé dans notre district la recherche des insoumis. Des contingents assez nombreux de soldats et de policiers sont déjà rendus aux Chutes de Shawinigan et à Grand-Mère où ils ont commencé leurs investigations. Ces jours-ci, une escouade opérait dans les environs de Ste-Anne de la Pérade, et un peu partout, on s’attend à leur visite. Certains même se demandent si l’on ira jusqu’à faire des recherches à domicile de nuit. Dans l’état d’énervement et de tension causé par la recherche des insoumis, un pareil procédé, s’il devient nécessaire, demandera infiniment de tact et de prudence, et il est à souhaiter qu’on ait recours à d’autres moyens. »

Les extraits sont tirés des Bases de données en histoire de la Mauricie.