mercredi 27 mars 2013

L'origine mystérieuse de Marie-Agnès Robineau

L'origine de Marie-Agnès Robineau, fille de Marie de Mouet sauvagesse, demeure un mystère. Elle a épousé Jacques-Philippe Olivier, fils de Louis et de Marie-Madeleine Glerno, en 1727 à Champlain. Le nom de son père n'est pas inscrit dans l'acte.  Un détail important : Marie-Agnès a signé d'une main assurée au bas de l'acte, ce qui signifie qu'elle avait reçu une certaine instruction. 

On n'aura peut-être jamais de certitude quant à son origine, mais j'estime que l'on peut faire deux hypothèse vraisemblables à ce sujet.

Deux hypothèses

1. Marie de Mouet serait reliée à Pierre Mouet (1669-1708), seigneur de l'île Moras à Nicolet, ou à un membre de sa famille

2. Marie-Agnès Robineau, fille de Marie de Mouet sauvagesse, serait reliée à Pierre Robineau (c1654-1729), seigneur de Bécancour, ou à un membre de sa famille. Pierre Robineau avait six frères.

La nature du lien

Trois liens sont possibles avec les familles Mouet et Robineau : celui de la filiation dite naturelle (enfant illégitime), celui de l'adoption et celui de l'esclavage.

- Pour ce qui est des enfants dits naturels, les deux hypothèses énoncées plus haut nous amènent dans la région des Bois-Francs, on dit aujourd'hui Centre du Québec, habitée par les Abénaquis. On retrouvait aussi souvent des Abénaquis sur la rive Nord du Saint-Laurent, notamment à Champlain où Marie-Agnès Robineau s'est mariée. 

- Si Marie-Agnès Robineau avait été adoptée officiellement, les noms de ses parents adoptifs auraient été inscrits dans son acte de mariage, et non pas uniquement celui de sa mère biologique.

- Quant aux esclaves, ils venaient généralement de tribus vivant à l'extérieur de la Nouvelle-France comme les Panis ou les Sioux. Précisons que l'on ne trouve pas de trace des deux femmes dans le Dictionnaire des esclaves de Marcel Trudel, ce qui réduit grandement la probabilité de cette éventualité, mais ne l'exclut pas totalement. Il y a eu des esclaves amérindiens dans la famille Mouet/Moras/Langlade, mais c'était après 1730.  

L'instruction

À ma connaissance, les esclaves ne recevaient pas d'instruction, alors que Marie-Agnès savait écrire. Par contre, il arrivait souvent que des jeunes filles amérindiennes soient prises en charge et instruites par des communautés religieuses, notamment par les Ursulines de Trois-Rivières.


Conclusion

Marie-Agnès Robineau étaient probablement la fille naturelle de Pierre Robineau, seigneur de Bécancour, ou d'un de ses frères. Elle portait le patronyme Robineau parce que cette filiation était de notoriété publique, mais le prêtre qui a célébré le mariage était peut-être réticent à révéler l'identité du père d'une enfant illégitime. Sa mère Marie de Mouet, désignée comme sauvagesse, était probablement elle-même métisse ; le cas échéant, Mare-Agnès Robineau n'avait qu'un quart de sang indien.

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