lundi 14 avril 2014

Les imparfaits du subjonctif

Dans La Pointe-du-Lac, publié en 1934 aux Éditions du Bien Public, Alexandre Dugré racontait quelques anecdotes amusantes au sujet de l'abbé René-Pierre Joyer qui a été curé de la paroisse au début du XIXe siècle. L'auteur se moquait de ses manières précieuses. En voici un extrait :
M. Pierre-René Joyer, né à Tours en 1764, ... est à la Pointe-du-Lac de 1817 à 1829, alors qu'il devint aumônier des Ursulines. Celles-ci ont conservé, outre un bon souvenir de M. Joyer, sa correspondance avec Mademoiselle de la Valtrie, octogénaire, où la part faite à l'âme est si grande qu'on y découvre fort peu de données sur la vie d'alors. Il profite des occasions pour envoyer ses lettres : ça coûtait huit sous par enveloppe de Québec à Montréal, et 1.12$ pour Londres, ce qui veut dire qu'on n'écrivait pas souvent en France. Une très grande politesse : « Oserais-je vous prier de présenter mes respects à Madame de la Naudière ... J'ai l'honneur d'être, Mademoiselle, avec une reconnaissance respectueuse, votre très humble et très obéissant serviteur et frère. » .... Même fidélité aux imparfaits du subjonctif : « Le curé désirait que je restasse ... Je serais bien aise que vous priassiez M. Joliet ...


Alexandre Dugré, un Jésuite, était le frère cadet d'Adélard Dugré, lui aussi Jésuite et auteur d'un roman auquel j'ai déjà consacré un billet sur ce blog : La campagne canadienne. L'action de ce roman se déroule justement à la Pointe-du-Lac, paroisse natale de l'auteur, aujourd'hui fusionnée dans la ville de Trois-Rivières.

Voir aussi sur ce blog : Des mendiants à la Pointe-du-Lac

Aucun commentaire: