vendredi 19 juillet 2013

Va chercher des croûtes

Autrefois en Mauricie, pays de forestiers, tous les villages avaient leur moulin à scie actionné par la force hydraulique. Les résidus d'écorce appelés croûtes (dosses) étaient entassés à l'extérieur du moulin, dans un coin de la cour à bois. Ces planches recouvertes d'écorce n'avaient pas de valeur commerciale, les villageois pouvaient donc en disposer.

Euclide Descôteaux, fils de Télesphore et d'Eulalie Lampron, m'a raconté que ses parents l'envoyaient au moulin à scie de Saint-Boniface de Shawinigan chercher des croûtes pour chauffer le poêle à bois. C'était les années 1930, pendant la crise économique. Les croûtes de résineux ne donnaient pas autant de chaleur que les bûches d'érable ou de hêtre, mais c'était gratuit.

J'ai appris récemment que les croûtes ont aussi servi de revêtement. Dans un article paru le 6 juillet dernier dans le journal Le Soleil, Alexandra Perron nous parle de deux maisons de Charlevoix qui sont encore recouvertes de ce matériau. Je crois que dans ce cas-ci les croûtes, aussi appelées dosses, avaient été lignées d'égale largeur. Il s'agissait donc d'un produit commercial et non des résidus dont il était question plus haut.

Une maison recouverte de croutes dans Charlevoix (Le Soleil 6 juillet 2013)

On peut de nos jours acheter des croûtes de pin pour le chauffage à vingt dollars la corde, soit environ le cinquième du prix du bois franc. Cette photo provient d'une annonce classée qui a été publiée sur le site LesPAC.com.

Source : LesPAC.com


Télesphore Descôteaux 30g

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