L'usine de la Shawinigan Cotton Co, une filature de coton devenue plus tard la Wabasso, a été construite en 1910 sur la rue de la Station juste en face de la vieille gare du Canadien Pacifique (voir La vieille gare du CP sur ce blog). Des exemptions de taxe foncière avaient été accordées à l'entreprise pour la construction de cette usine que les habitants de Shawinigan appelaient "le coton".
Notez l'évolution : les mêmes industries qui avaient attiré les Canadiens français en Nouvelle-Angleterre cinquante ans plus tôt venaient maintenant s'installer de ce côté-ci de la frontière pour profiter des salaires moins élevés. C'était le début de la mondialisation, en quelque sorte. Plus tard, dans les années 1960-1970, on qualifiera ces industries de "secteurs mous" de l'économie québécoise alors que la production se déplaçait en Asie.
La Shawinigan Cotton Co employait une main-d'oeuvre féminine qui provenait des paroisses environnantes, ce qui soulevait des considérations d'ordre moral : comment surveiller ces jeunes filles de la campagne qui se retrouvaient seules en ville ? Dans Shawinigan depuis 75 ans, Fabien Larochelle nous raconte l'inquiétude du clergé et la solution qui a été trouvée pour encadrer les jeunes filles employées au coton :
Notez l'évolution : les mêmes industries qui avaient attiré les Canadiens français en Nouvelle-Angleterre cinquante ans plus tôt venaient maintenant s'installer de ce côté-ci de la frontière pour profiter des salaires moins élevés. C'était le début de la mondialisation, en quelque sorte. Plus tard, dans les années 1960-1970, on qualifiera ces industries de "secteurs mous" de l'économie québécoise alors que la production se déplaçait en Asie.
La Shawinigan Cotton Co employait une main-d'oeuvre féminine qui provenait des paroisses environnantes, ce qui soulevait des considérations d'ordre moral : comment surveiller ces jeunes filles de la campagne qui se retrouvaient seules en ville ? Dans Shawinigan depuis 75 ans, Fabien Larochelle nous raconte l'inquiétude du clergé et la solution qui a été trouvée pour encadrer les jeunes filles employées au coton :
"L'abbé F. Boulay, curé de Saint-Pierre, voulait assurer une protection aux jeunes filles sans surveillance et toujours trop éloignées de leurs familles qui étaient venues à Shawinigan pour s'y trouver un emploi, plus particulièrement à la filature de la Compagnie de coton. Un foyer de protection pour la jeune fille était la formule toute désignée pour réaliser ses objectifs. Il acheta l'ancienne résidence de M. Beaudry Leman située sur la rue Hemlock, en face du presbytère, et il demanda à la Communauté des Soeurs Dominicaines de venir prendre la direction de la jeune institution. Avec l'autorisation de l'évêque de Trois-Rivières, Mgr Cloutier, quatre religieuses arrivaient à Shawinigan le 21 septembre 1912.
Les débuts s'avérèrent difficiles et la maison fut bien souvent dans un état voisin de la misère. La résidence n'était pas confortable et, en hiver, on y gelait comme dans une glacière. Il en résulta que les jeunes filles, l'une après l'autre, délaissèrent le "Foyer" pour se loger plus confortablement ailleurs."L'établissement de la rue Hemlock a ensuite été transformé en "jardin de l'enfance", une école primaire pour garçons. Raymond Lavergne, un cousin de ma mère, y a été pensionnaire de 1945 à 1949. Bien que la maison soit devenue une école, on continuait à l'appeler le Foyer comme à l'époque où elle recevait des jeunes filles. Madeleine Robitaille (1928-1950), fille de Roméo et de Blanche Lavergne, a été à l'emploi des Domincaines au Foyer vers la fin des années quarante.
La carte postale représentant la Shawinigan Cotton Co a été postée en 1911, un an après sa construction. On aperçoit la rue Hemlock où se situait le "foyer de protection" sur la colline Saint-Pierre à l'arrière de l'usine.
Voir aussi sur ce blog : Où est l'église ?
(mise à jour le 15 août 2011)
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