lundi 20 décembre 2010

Le portage en sleigh

Dans le secteur de la forêt en Mauricie, le mot portage a pris plusieurs significations différentes, bien que connexes. J'en ai rencontré cinq :
  1. Le sens premier de portage désignait le transport à dos d'homme d'une embarcation pour franchir un obstacle à la navigation comme la chute de Shawinigan ou le rapide des Hêtres.
  2. Au milieu du 19ième siècle, des canotiers "portageaient" des marchandises qu'ils allaient livrer dans les chantiers du Haut-Saint-Maurice. On les appelait les "portageux".
  3. Portage désignait aussi le sentier que les canotiers empruntaient pour franchir l'obstacle.
  4. Par analogie, on utilisait le même terme pour  le chemin suivi par le castor pour transporter les matériaux vers sa hutte.
  5. On disait aussi portage pour le transport en hiver de marchandises vers les chantiers, en empruntant les rivières et les lacs gelés, avec des traîneaux à chevaux nommés sleighs.

Vers 1902, Georges Lampron de Saint-Boniface, fils d'Olivier et de Marie Caron, a fait du portage en sleigh dans les chantiers forestiers des frères Burrill. Il n'était pas le seul, plusieurs fermiers de Saint-Boniface approvisionnaient les chantiers en "portageant", notamment du foin et de l'avoine pour les chevaux. Le portage représentait pour eux un revenu d'appoint en hiver : "c'était pour se sortir du trou comme de raison" disait Béatrice, la fille de Georges.

Charles et Vivian Burrill exploitaient un gros moulin à scie à vapeur dans le troisième rang de Saint-Boniface, près de la paroisse de Sainte-Flore. Un hameau, qu'on appelait Burrill's Siding, s'était formé autour du moulin. La production de bois-d'oeuvre pouvait être expédiée à faible coût grâce au train qui passait à proximité.
 
(L'illustration est une peinture de Cornelius David Krieghoff.)

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