lundi 1 mars 2010

Le séisme de 1925

Blanche Lavergne (1906-1997) se souvenait d'un tremblement de terre effrayant qui s'était produit à Shawinigan quand elle était encore fille. Elle s'est mariée le 26 avril 1925. Le tremblement de terre dont elle parlait correspond au séisme de Charlevoix-Kamouraska qui s'est produit deux mois avant son mariage soit le 28 février 1925.

Le tremblement de terre de 1925 n'était pas comparable à ceux qui ont secoué Haïti, le Chili et le Japon dernièrement. Mais il était assez fort pour semer la crainte dans la population. Plusieurs secousses de moindre ampleur se sont produites pendant les jours suivants, ce qui a contribué à entretenir cette crainte.

Plus de peur que de mal

Dans Shawinigan depuis 75 ans (1976), l'auteur Fabien Larochelle raconte que «c'est dans la soirée du samedi, 28 février 1925, entre neuf heures quinze et neuf heures vingt qu'il secoua assez vigoureusement toute la région de la Mauricie. Shawinigan n'a pas été épargnée et les secousses se sont fait sentir avec plus d'intensité dans les parties élevées de la ville, au sommet de la colline Saint-Pierre et dans le quartier Saint-Marc».


«Ce fut une affaire de quelques secondes mais suffisamment violente pour semer la crainte et la peur chez beaucoup de citoyens. Heureusement, aucune perte de vie n'en résulta et personne ne fut blessé gravement. Cependant, les secousses devaient être la cause de quelques dommages matériels ici et là. (...) Un citoyen de la 7e rue, assis confortablement dans sa baignoire au moment des secousses, eut durant quelques instants la sensation de voguer en plein océan dans le balancement des vagues. (...)

Le Nouvelliste de Trois-Rivières, dans ses éditions des 2 et 3 mars, donne un comte-rendu détaillé des dommages enregistrés et des émotions ressenties dans toute la région.»


À 250 km de l'épicentre

On trouve des informations techniques sur ce tremblement de terre sur le site de Séisme Canada (ici). Les trois photos montrant des édifices de Shawinigan endommagés proviennent de ce site.

À environ 250 km de l'épicentre, les villes de Trois-Rivières et Shawinigan furent touchées. Dans ces deux municipalités, les dommages sont reliés à la présence de dépôts meubles (sable, argile, remplissage).

À Shawinigan, approximativement à 250 kilomètres de l'épicentre, quelques bâtiments ont subi des dommages. Puisqu'aucun dommage semblable ne fut rapporté entre Québec et Shawinigan, l'amplification due aux conditions géologiques locales doivent être responsables de ces dommages. Des dommages ont été essentiellement confinés aux effondrements hors-plans des murs de MNR. Plusieurs murs de briques ou de pierres pourtant bien construits furent craqués parce que les bâtisses étaient situées près des pentes ou sur des terrasses argileuses. La charpente en acier d'un bâtiment industriel agissant comme un bélier pendant le tremblement de terre a suffit pour endommager et déloger des parties des pignons de la structure. Des dommages à l'église Saint-Marc ont aussi été rapportés. La photo montre la chute hors-plan du mur de transept de MNR de l'église St-Marc à Shawinigan. Le clocher, la fenêtre et le parement extérieur de la partie inférieure de beaucoup de murs de maçonnerie se sont effondrés vers l'extérieur.

Abbott (1926), qui a recencé les dommages à Trois-Rivière et à Shawinigan, a évalué le coût total associé au séisme à 17 000$ pour les deux villes.

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