dimanche 7 mars 2010

Le Pin blanc

En 1806, l'Empereur Napoléon a établi le Blocus Continental pour ruiner l'Angleterre en l'empêchant de commercer avec le reste de l'Europe. Ce blocus a forcé l'Angleterre à chercher du bois au Canada pour approvisionner ses chantiers maritimes. L'Outaouais et la Mauricie possédaient alors les plus belles forêts de pin de l'empire britannique.

Le Pin blanc est le plus grand conifère de l'est du Canada. Au XIXe siècle, c'était une espèce particulièrement recherchée pour la construction maritime. En Mauricie, les Pins blancs étaient coupés en billots de douze pieds pour ensuite être flottés sur la rivière Saint-Maurice jusqu'à Trois-Rivières où ils étaient sciés avant d'être expédiés en Angleterre. Cette exploitation forestière à grande échelle a permis d'ouvrir à la la colonisation de nouveaux territoires. Elle a cependant entraîné la presque disparation d'une espèce qui dominait autrefois la forêt mauricienne. Les grandes pinèdes ont complètement disparu du paysage. Selon Parcs Canada, le Pin blanc représenterait aujourd'hui seulement 1 % des arbres que l'on trouve dans la Parc National de la Mauricie au nord de Shawinigan. Ceux qui ont survécu au XIXe siècle étaient trop petits ou inaccessibles pour l'exploitation forestière.

Dans la Flore Laurentienne, Marie-Victorin écrivait en 1935 au sujet du Pin blanc (Pinus Strobus) :
L'une de nos plus précieuses essences forestières. L'arbre croît rapidement et atteint parfois des dimensions extraordinaires (hauteur 90 m ; diamètre 250 cm). Ses grandes dimensions, sa résistance à la décomposition, la légèreté et l'homogénéité de son bois, la finesse de son grain, la facilité avec laquelle il se travaille, la qualité de ne pas gauchir et de ne pas se fendiller en séchant, le rendent propre à une infinité d'usages : construction de navires, charpenterie, menuiserie, tonnellerie, tournage, etc. - Le Pin blanc a joué un rôle de premier plan dans la vie économique du Canada français. Durant tout le XIXe siècle, l'abattage et le flottage de ce précieux bois ont occupé une véritable armée de bûcherons. Cette grande industrie forestière a donné naissance à nombre d'autres, en même temps qu'elle a rendu possible la colonisation. L'ère du Pin blanc est aujourd'hui passée; à l'exploitation intensive est venu s'ajouter une maladie parasitaire causée par le Cronartium ribicola, Rouille hétéroïque qui fait d'abord un stage sur les Groseillers sauvages.
Voir aussi sur ce blog : Disparition du pin blanc au lac Wyagamac.

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