Un court poème d'Alfred Desrochers, intitulé Liminaire, qui a paru dans la revue littéraire Le Mauricien de décembre 1938. Je ne sais pas s'il a été publié ailleurs par la suite. Desrochers était un ami de l'éditeur de la revue Clément Marchand de Trois-Rivières avec qui il a entretenu une correspondance pendant deux décennies. Voici le poème d'Alfred Desrochers :
Voir aussi sur ce blog L'hymne au vent du nord d'Alfred Desrochers.
Croise tes doigts insomnieux sur ta poitrine.
Clos tes yeux. Que ta chair contrefasse les morts
Et feigne leur sommeil sans espoir ni remords.
Permets à peine à l'air de gonfler ta narine.
Tu n'étais rien. Ta vie est vaine. La farine
Que tu tentas de moudre est réservée aux forts.
Croise tes doigts et clos tes yeux. Donne à ton corps
L'image de la paix argileuse et marine.
Accepte le néant que figure la nuit.
Fais le mort, puisque rien ne subsiste aujourd'hui
De tes désirs, de ta fierté, de ta vaillance,
Mais dans ton coeur pacifié, dresse un autel
Et tends aux dieux secrets de ton adolescence
Ce qui reste du rêve ou tu fus immortel.
Voir aussi sur ce blog L'hymne au vent du nord d'Alfred Desrochers.
2 commentaires:
Je crois que Desrochers aurait été heureux d'apprendre qu'il est lu en Bretagne.
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