Bertault et sa femme Gilette Baune ont alors décidé de reprendre leur fille et de réparer l'erreur en éliminant leur gendre. Ils ont d'abord tenté en vain de l'empoisonner, avant de l'assassiner dans la grange à coups de houe à la tête. Isabelle n'aurait pas pris part au meurtre, mais elle a aidé ses parents à traîner le corps de son mari pour le jeter dans la rivière Saint-Maurice.
Je reproduis ci-après un extrait d'À travers les registres de Cyprien Tangay qui présente le jugement Bertault, prononcé le 6 juin 1672. Ce qui frappe, à la lecture de ce jugement, c'est la sévérité, je dirais même la violence, de la justice en Nouvelle-France, comparée à celle d'aujourd'hui. Après avoir été humiliés à demi-nus sur la place publique, Berthault a été littéralement massacré, sa femme a été pendue et la jeune Isabelle a été forcée d'assister au supplice de ses parents. Comme si ce n'était pas assez, une forte amende a été imposée à la famille. Voici l'extrait :
Isabelle Bertault était enceinte pendant ces événements. Elle a accouché d'une petite fille quelques mois plus tard. Elle s'est ensuite remariée à Boucherville le 6 novembre 1673. À 14 ans, elle s'était donc déjà mariée deux fois, avait eu un enfant et assisté au supplice de ses parents. Aujourd'hui, on consulterait un psychologue pour moins que ça !
On trouve une description détaillée de cette affaire dans la Revue canadienne, volume 18.
L'image de la houe provient de ce site de la Guadeloupe.
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