jeudi 11 octobre 2012

Contemplation et fiscalité

Moniales Carmélites aux Trois-Rivières. L'oeuvre des tracts, no 120, L'Action Paroissiale, Montréal, circa 1928, 16 pages.


J'ai toujours éprouvé un certain malaise face aux ordres religieux contemplatifs comme celui des Carmélites. Consacrer toute sa vie à la prière et à l'adoration me semble un pari très risqué. Si Dieu n'existe pas, à quoi auront servi toutes ces vies cloîtrées et improductives d'un point de vue matériel ?

Le pari est moins risqué pour les membres des communautés qui se consacrent à la charité, à l'éducation ou à la santé. Que Dieu existe ou non, leurs vies demeureront matériellement et socialement utiles.

Le gouvernement du Manitoba avait aussi des réticences face aux ordres contemplatifs à qui il refusait l'exemption de taxes municipales qu'il accordait aux autres communautés religieuses, celles qui administrent des hôpitaux, des écoles ou des oeuvres de charité.

Selon le fascicule Moniales Carmélites aux Trois-Rivières, c'est pour cette raison que les Carmélites de Saint-Boniface du Manitoba ont déménagé à Trois-Rivières en 1929, dans un immense monastère construit sur un terrain de quatre arpents carrés, exempt de taxes municipales.

C'était là un paradoxe des ordres contemplatifs : vivre la mortification et la pauvreté dans un palais. Les Carmélites de Trois-Rivières étaient seulement 22 dans un édifice de deux étages d'une longueur de 360 pieds, en comptant les ailes. Mais leurs règles de vie (sommeil, prière, repas) étaient très strictes.

Pour conclure avec Pascal : « S'il ne fallait rien faire que pour le certain, on ne devrait rien faire pour la Religion ; car elle n'est pas certaine. » (Pensées, 1670)

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