jeudi 6 janvier 2011

Une génération de trop chez les Lampron

Il y a une erreur très répandue dans les généalogies des familles Lampron de la Mauricie. Elle concerne la filiation de Claude Lampron qui s'est établi à Maskinongé. La plupart des familles Lampron des comtés de Maskinongé et de Saint-Maurice descendent de lui.

Claude Lampron, né en 1679, était le fils de l'ancêtre Jean Laspron dit Lacharité et d'Anne Renaud,. Il s'est marié deux fois : d'abord avec Marie-Charlotte Bruneau le 7 janvier 1712 à Trois-Rivières, ensuite avec Marguerite Foucault  le  24 septembre 1720 à Nicolet. Ses premiers enfants ont été baptisés à Trois-Rivières. Il s'est établi  à Maskinongé vers 1715. Le début de la lignée des Lampron de la Mauricie s'établit donc comme suit :
  1. Jean Laspron dit Lacharité + Anne Renaud  (m 1669)
  2. Claude Lampron + Marie-Charlotte Bruneau (m 1712) + Marguerite Foucault (m 1720)
J'ai remarqué que les Lampron de la Mauricie qui ont dressé leur lignée ascendante ont presque toujours une génération de trop. Ils croient, à tort, que Claude Lampron qui s'est établi à Maskinongé était le fils de Jean-Baptiste Lampron, le fils aîné de l'ancêtre. La lignée erronée se présente comme suit :

  1. Jean Laspron dit Lacharité + Anne Renaud (m 1669)
  2. Jean-Baptiste Lampron + Madeleine Geoffroy (m 1700)
  3. Claude Lampron +  Marguerite Foucault (m 1720) + Françoise Guertin (1731)

Cyprien Tanguay (1819-1902)
L'erreur provient du Dictionaire généalogique des familles canadiennes de l'abbé Cyprien Tanguay publié en 1890. Elle a été reproduite par René Jetté dans le Dictionnaire généalogique des familles du Québec publié en 1983. Ces deux ouvrages comptent parmi les sources les plus consultées par les amateurs de généalogie, ce qui explique la grande diffusion de l'erreur dans les ascendances des Lampron. Par contre, Fernand Lampron a établi correctement la lignée dans son Répertoire de généalogie des familles Lampron Lacharité publié en 1997.

Pourquoi cette erreur? J'y vois deux explications. Premièrement, Jean-Baptiste Lampron avait effectivement un fils prénommé Claude qui est né en 1702. Mais ce Claude-là ne pouvait pas, en même temps,être l'époux de Marguerite Foucault, qui est décédée après 1738, et se marier avec Françoise Guertin en 1731.

Une deuxième explication se trouve dans l'acte de mariage de Claude Lampron et Marguerite Foucault en 1720. Claude est dit fils de Jean Laspron et d'Anne Foyer? (nom de famille barbouillé). Jean-Baptiste Lampron a signé comme témoin. Un peu trop pressé, Cyprien Tanguay a pu croire que Jean (le père) et Jean-Baptiste (le témoin) étaient une seule et même personne. En réalité, et selon la coutume, l'aîné Jean-Baptiste tenait lieu de père pour son frère Claude parce que leur père Jean était décédé. La mauvaise transcription du nom de la mère et l'absence de mention d'un précédent mariage dans l'acte sont aussi des sources de confusion possibles.

Il y a d'autres erreurs sur les Lampron dans le dictionnaire Tanguay dont certaines ont été reprises dans Jetté. Il vaut donc mieux ne pas utiliser ces dictionnaires et s'en remettre plutôt au Répertoire de généalogie des familles Lampron Lacharité de Fernand Lampron qui est une source beaucoup plus fiable. On peut en trouver un exemplaire dans les bibliothèques des sociétés de généalogie.


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