En 1951, il était bien vu d'abattre les ours qui s'approchaient des lieux habités. On pouvait tuer un ourson et s'en vanter dans le journal local. Le 12 septembre de cette année-là, le journal Les Chutes de Shawinigan rapportait qu'Émery Lavergne avait abattu un ourson, disons plutôt un jeune ours puisque la bête de 18 mois pesait quand même 150 livres. Trois semaines plus tard, le même journal rapportait qu'Elphège Boisvert, le beau-frère d'Émery Lavergne, avait tué une femelle de deux ans pesant 200 livres.
Il était inhabituel que ce journal rapporte des histoires de chasse. J'en déduis que la présence des ours était préoccupante à l'automne 1951. Ce qui m'a particulièrement intéressé dans ces articles, c'est la profusion de détails, j'adore les détails. Remarquez le prétexte pour abattre les ours : « Chaque année, des moutons disparaissent. Actuellement, on monte bonne garde. Il n'y a eu que très peu de pertes et on entend qu'il n'y en ait pas davantage. » Comme dit le proverbe : qui veut noyer son chien l'accuse de la rage.
Émery Lavergne, Léo Lavergne et Elphège Boisvert étaient mes grands-oncles. Voici donc les deux articles du journal Les chutes de Shawinigan.
Il était inhabituel que ce journal rapporte des histoires de chasse. J'en déduis que la présence des ours était préoccupante à l'automne 1951. Ce qui m'a particulièrement intéressé dans ces articles, c'est la profusion de détails, j'adore les détails. Remarquez le prétexte pour abattre les ours : « Chaque année, des moutons disparaissent. Actuellement, on monte bonne garde. Il n'y a eu que très peu de pertes et on entend qu'il n'y en ait pas davantage. » Comme dit le proverbe : qui veut noyer son chien l'accuse de la rage.
Émery Lavergne, Léo Lavergne et Elphège Boisvert étaient mes grands-oncles. Voici donc les deux articles du journal Les chutes de Shawinigan.
- Un jeune ourson abattu à St-Gérard des Laurentides. Les résidents de la municipalité de St-Gérard des Laurentides rapportent la présence de plusieurs ours qui parcourraient les bois environnants à ce temps-ci de l'année. M. Émery Lavergne de Shawinigan en a abattu un, qui peut avoir 18 mois, et d'un poids de 150 lb, dimanche soir, au bout de la terre de M. Willie Thiffault, et à proximité du chalet de son frère le Dr Léo Lavergne. Depuis trois semaines, on constatait que des ours, et plus particulièrement celui qui a été tué dimanche, mangeaient dans les champs d'avoine et causaient de sérieux dégâts. MM. Émery Lavergne, Léo Lavergne et Léo Lafrenière le guettèrent, dimanche soir, et mirent bien en vue des déchets de viande, à environ 200 pieds du bois. L'ours se dirigeait directement vers cet appât, et il était à 150 pieds du bois déjà, quand il fut abattu d'une balle de la carabine 30-30 Winchester, maniée par M. Émery Lavergne. (Les Chutes de Shawinigan, 12 septembre 1951, page 10).
- Un ours de 200 livres abattu à St-Gérard - Depuis le milieu de l'été dernier, on a signalé à quelques reprises la présence d'ours dans les bois avoisinants de St-Gérard des Laurentides et de St-Mathieu à quelques milles de Shawinigan. Comme ces bêtes sauvages sont une menace à la vie des personnes et causent des dommages matériels en dévorant des moutons, les cultivateurs leur donnent la chasse du mieux possible. On se souvient qu'il y a un mois et demi environ, un ours avait été abattu au fusil par un cultivateur de St-Gérard. La semaine dernière, un autre ours, une femelle cette fois, de quelque 200 lb a été tiré par M. Elphège Boisvert de Shawinigan et M. Willie Thiffault de St-Gérad. Elle mangeait dans un champ de trèfle, sur la terre de M. Thiffault, à un demi-mille du village. Tous les deux armés, MM. Boisvert et Thiffault ont tiré d'une distance de deux arpents. Les deux coups ont porté à l'épaule. Il s'agissait d'un animal de deux ans, pesant plus de 200 lb. De l'avis de M. Boisvert, les ours deviendront plus menaçants, pour les moutons aux pâturages. Chaque année, des moutons disparaissent. Actuellement, on monte bonne garde. Il n'y a eu que très peu de pertes et on entend quil n'y en ait pas davantage. (Les Chutes de Shawinigan, 3 octobre 1951, page 6).
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