« L'Eau divine » n'est pas qu'une marque de parfum. Depuis des siècles, ce terme désigne différentes potions ou lotions qui sont supposées guérir ceux qui ont la foi. Encore aujourd'hui, on peut attirer sur soi les « forces bénéfiques », en achetant de l'eau divine sur internet.
Dans Sainte-Geneviève de Batiscan, publié en 1936 aux Éditions du Bien Public, E.-Z. Massicotte raconte une anecdote au sujet du curé François-Xavier Côté (1788-1862) qui avait, parait-il, des talents de guérisseur. L'abbé Côté, qui aurait peut-être préféré devenir médecin ou apothicaire, confectionnait ses propres remèdes et les administrait aux malades, parfois contre l'avis du médecin traitant. Voici ce que Massicotte raconte à son sujet :
" Pour préparer ses médicaments, l'expert abbé Côté employait souvent des plantes, mais son remède par excellence, son « Eau divine » , que le peuple nommait « l'eau rouge», était d'une autre composition.
Avec ce liquide et la profonde confiance qu'il inspirait à ses patients et la foi en Dieu qu'il savait admirablement développer chez ceux qui avaient recours à ses soins, il obtint des guérisons remarquables. Le lieutenant-colonel Massicotte citait, par exemple, le cas d'un nommé Casimir Sanscartier, employé aux scieries des chutes sur la rivière Batiscan. Ce malheureux, par une fausse manoeuvre, s'était fait entamer un bras et il avait perdu beaucoup de sang. On alla chercher un docteur ainsi que l'abbé Côté. Le chirurgien fut d'avis de pratiquer l'amputation et le blessé allait consentir, lorsque le bon vieux curé défendit à Sancartier de se laisser mutiler. Il avait examiné la blessure et assurait qu'avec l'aide du Souverain Maître et de son « eau rouge », il lui conserverait le membre endommagé.
Aussitôt, il fit une application de l'eau, puis banda le bras avec des éclisses et de la toile. Il continua le traitement, renouvela les applications, puis, un jour, Sancartier reprit l'usage de son bras. Cette « eau rouge » dont on ignora longtemps la composition, semble maintenant connue. Du moins, la « Matière médicale » des RR. SS. de la Providence en donne la formule, car voici ce qu'on lit aux mots « Peroxyde de fer », colcota, ou rouille de fer : « L'Eau divine de M. Côté, composée d'une grande cuillerée de colcotar pour une chopine d'eau bouillante forme une des meilleures lotions à employer pour la cure radicale des plaies et pour l'inflammation des yeux. Pour ce dernier cas, l'eau doit être affaiblie .... "
J'ai rassemblé quelques informations sur les personnages de cette histoire.
François-Xavier Côté ( 1788-1862) |
Les talents de guérisseur de l'abbé François-Xavier Côté lui ont amené des patients venant de partout au Québec. Il est devenu, en quelque sorte, le Frère André de Sainte-Geneviève-de-Batiscan. Il a été curé de cette paroisse pendant 43 ans de 1818 à 1861. Nommé archiprêtre, il s'est beaucoup impliqué dans les oeuvres d'aide aux pauvres. Il possédait une importante bibliothèque contenant, notamment, des ouvrages de médecine. Habile artisan, il a fabriqué lui-même une partie du mobilier de l'église. À ses funérailles, des fidèles qui défilaient devant sa tombe en profitèrent pour prélever des reliques en lui coupant une mèche de cheveu ou un morceau de vêtement.
Un dénommé Casimir Sanscartier a épousé Marie-Louise Massicotte en 1825 à
Sainte-Geneviève-de-Batiscan. Il pourrait s'agir du blessé du récit
du lieutenant-colonel Massicotte.
Narcisse-Pierre Massicotte (1830-1897) |
Les deux portraits ci-dessus sont de l'illustrateur Joseph-Edmond Massicotte. Ils ont été publiés dans Le Monde illustré. On les trouve sur le site de BANQ.
1 commentaire:
•Célina Gélinas, fille de Georges et d'Élisabeth Gélinas, a épousé Adélard Déziel, fils de Joseph et de Zélia Lavergne, le 6 novembre 1900 à Saint-Sévère.
tante de ma mere, decedee en 1941 a Grand-Mere.
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