mardi 15 mai 2012

La joyeuse pénitence

Le site Le patrimoine immatériel religieux du Québec présente des articles intéressants sur la vie des communautés religieuses.

Croix en broches portée dans le dos
J'y ai trouvé un article sur les anciennes pratiques de mortification des Adoratrices du Précieux-Sang qui avaient un monastère à Trois-Rivières. Le port d'objets blessants visait à favoriser un rapprochement avec le Christ qui a souffert sur la croix : sang pour sang, amour pour amour. Curieusement, ces pratiques  faisaient partie de ce qu'on appelait « la joyeuse pénitence ». Voici un extrait de cet article intitulé L'évolution de la pénitence chez les Adoratrices du Précieux-Sang :
« Les pratiques de mortification corporelle furent présente au sein de la communauté dès sa fondation, mais elles disparurent dans les années 1970. La mortification corporelle se pratiquait alors durant l'Heure réparatrice, une heure de prière communautaire se déroulant à minuit. À l'aide d'objets de pénitence, les religieuses s'astreignaient à une souffrance contrôlée, selon la capacité d'endurance de chacune, ce qui leur permettait de se rapprocher du Christ et de sa propre souffrance sur la croix. Ces objets de pénitence, fouet, bracelet, collier, jarretière, cilice, bandeau, étaient faits à partir de pointes de broche et portés sur la peau durant une courte période de temps. Toutefois, le port d'un seul de ces objets à la fois n'avait pas pour intention de faire couler le sang, même si on pouvait ressentir de la douleur.

De nos jours, la discipline et la pénitence se vivent dans les petites choses du quotidien, comme le simple fait de devoir cohabiter en tout temps avec des personnes fort différentes de soi ou dans le jeûne du vendredi et l'abstinence de viande ce jour là. »
Voir aussi sur ce blog : Des choristes et des converses

Cette idée de joie dans la pénitence et la mortification a vraiment de quoi surprendre aujourd'hui. En plus de porter des vêtements blessants comme le silice, les membres des communautés religieuses pouvaient (ou devaient ?) se « donner la discipline » en se flagellant. La souffrance dans la maladie était aussi valorisée, comme moyen de se rapprocher de Dieu.

Aucun commentaire: