lundi 11 avril 2011

Le crachoir

Le crachoir était un objet très courant à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle, alors que beaucoup d'hommes chiquaient du tabac. Son usage a marqué un progrès en matière d'hygiène en évitant que les gens ne crachent par terre. On ajoutait souvent un peu de terre ou de bran de scie dans le fond du contenant pour absorber les crachats.


L'usage du crachoir a été remis en question après la grippe espagnole de 1918,  une épidémie dont il aurait favorisé la propagation selon certains. Voici un  article sur ce sujet qui est paru le 15 mai 1921 dans la Revue de  Shawinigan, un journal bimensuel consacré aux questions de santé publique, d'hygiène et de sécurité :
"Notre attention a été attirée sur le fait que certaines personnes vident des crachoirs dans les ruelles, et nous ne saurions assez protester contre cette habitude très malpropre. Quand donc ces gens comprendront-ils qu’un des plus grands dangers pour la santé des enfants ainsi que des adultes provient des mouches qui se déposent sur ces ordures et ces crachats et qui, en s’introduisant ensuite dans la maison, transmettent les germes des maladies les plus graves? Les crachoirs doivent être vidés dans les latrines non pas en plein air, et ensuite être convenablement désinfectés. Nous invitons donc ces personnes à observer les règles les plus élémentaires de l’hygiène."
Enfant, vers 1960, j'avais deux grands-oncles à Sainte-Ursule, Pitt et Henry Robitaille, qui utilisaient encore un crachoir placé stratégiquement entre leurs deux chaises berçantes. Ils visaient le réceptacle avec beaucoup d'adresse, mais manquaient parfois leur jet. Quel spectacle !


Source : L'article de La Revue de Shawinigan provient de Bases de données en histoire de la Mauricie.

1 commentaire:

Andre a dit…

Au temps où vous fréquentiez vos oncles de Ste-Ursule et admiriez leurs prouesses au "tir de crachat", j'aimais aller flâner chez le barbier tout près de chez moi à Grand-Mère. J'y pouvais observer à loisir les clients pratiquer là aussi avec adresse le lancer léger, quoique pas toujours si léger et quoique pas toujours réussi. Il convenait, en ce temps, de se racler soigneusement et bruyamment le gorgotton avant d'expectorer ces sécrétions qui autrement auraient pu intoxiquer leur propriétaire s'il ne l'avait pas fait.