On trouve sur le Blog de l'histoire une recension d'un livre intitulé L'odeur de l'ennemi, 1914-1918. Il traite du jugement négatif porté par les Français sur l’odeur des Allemands pendant la Première Guerre mondiale, une façon de déshumaniser l'ennemi. L’occupation allemande du Nord de la France, dès le début de la guerre, a ainsi pu être perçue par les témoins comme une
occupation par l’odeur (celle d’une armée en opération), une « invasion
olfactive ».
L'auteure Juliette Courmont présente les explications savantes du docteur Edgar Bérillon qui était une autorité médicale et scientifique reconnue en 1914. Selon ce bon docteur :
l’odeur allemande » ne diffère pas selon qu’on est un homme ou une femme, un civil ou un militaire ; tout au plus peut-on percevoir, selon lui, une odeur de boudin plus marquée chez les bruns, et de « graisse rance » chez les blonds ! Comment explique-t-il alors cette odeur ? Par une maladie qui touche les Allemands, la « bromidrose plantaire » ! Cette maladie pourrait provenir de facteurs physiologiques (« un travail intestinal plus lent » dû à une longueur extrême des intestins, supérieurs de 3 mètres à ceux des Français), mentaux (« l’orgueil, la peur, la vanité »), héréditaires (accumulation des « tares prussiennes »). La maladie serait même aggravée par certains facteurs comme le port de bottes ou d’un casque à pointe imperméable !
On en rit aujourd'hui mais c'était très sérieux à l'époque. En 1915, Edgar Bérillon a soutenu cette thèse d'une différence d'odeur corporelle entre les Français et les Allemands devant l'Académie de Médecine de Paris . Il prétendait alors que :
« l’Allemand, qui n’a pas développé le contrôle de ses impulsions instinctives, n’a pas cultivé davantage la maîtrise de ses réactions vasomotrices. Par là il se rapprocherait de certaines espèces animales chez lesquelles la peur ou la colère ont pour effet de provoquer l’activité exagérée de glandes à sécrétions malodorantes. »
Sur le même sujet, on trouve sur le site de la revue Quasimodo un article intitulé «Bouffer du Boche» : «Animalisation, scatologie et cannibalisme dans la caricature française de la Grande Guerre».
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