Une carte postale du photographe Pinsonneaul de Trois-Rivières représentant le monument de Sainte-Anne à Yamachiche. C'était le lieu de pèlerinage le plus fréquenté en Mauricie après le sanctuaire Notre-Dame-du-Cap au Cap-de-la-Madeleine.
La carte a été postée le 9 février 1907 à Yamachiche par Soeur Pamphile. Elle est adressé à Mme Conville à l'hôpital Saint-Eusèbe de Joliette :
La carte a été postée le 9 février 1907 à Yamachiche par Soeur Pamphile. Elle est adressé à Mme Conville à l'hôpital Saint-Eusèbe de Joliette :
"Merci chère Madame de votre jolie carte et de vos bons voeux. Pour un instant j'ai pensé être à Joliette ... écoutant la belle musique du soir ... En retour acceptez notre grande Thaumaturge; un grand nombre de pellerins viennent ici la prier. Vous serait-il donné d'y venir un bon jour ! quelle joie vous me feriez ! D'ici à 3 Rivières il n'y a qu'un pas. Ma soeur Antoine serait si contente de vous recevoir. Avec affec. S. Pamphile."Comme à Notre-Dame-du-Cap, la promotion du pèlerinage à Sainte-Anne d'Yamachiche reposait essentiellement sur les miracles attribués à la patronne du lieu. Cet article publié dans le journal Le Bien Public de Trois-Rivières en fait foi :
« Le 16 juin prochain, les paroissiens de Notre-Dame de Charette, de Saint-Barnabé, et de St-Thomas de Caxton, feront ensemble un pèlerinage à la Bonne Sainte-Anne d’Yamachiche sous la direction de leurs curés respectifs. Ils se souviennent que l’an dernier dans leur pèlerinage un garçon de Saint-Barnabé âgé de 14 ans infirme depuis plusieurs années a laissé ses deux béquilles au pied de la statue de la Bonne Sainte-Anne et est retourné prendre le travail dans sa famille. » Le Bien Public (29 mai 1914): 2, col. 4.
En fait, le lieu de pèlerinage d'Yamachiche est un des plus anciens au Québec, plus ancien même que celui de Notre-Dame-du-Cap, mais les rassemblements de pèlerins y ont été interdits en 1801 à cause des désordres liés à l'alcool. Dans une étude portant sur la grande région du lac Saint-Pierre (Petits pays et grands ensembles, Les Presses de l'Université Laval, 2000), Jocelyn Morneau aborde ce sujet :
"La région du lac Saint-Pierre abrite un des plus anciens lieux de pèlerinage de la province, celui d’Yamachiche consacré à la dévotion de Sainte-Anne. En effet, des pèlerinages y étaient organisés dès avant le XIXe siècle. Frappé d’interdit en 1801 par Mgr Denault en raison des désordres qui y éclataient depuis plusieurs années (débits d’alcool clandestins, rixes, etc.) Yamachiche renaît comme lieu de pèlerinage en 1846 à la demande du curé de la paroisse. Pendant plusieurs années, ce sont surtout des habitants des paroisses voisines qui s’y rendaient le jour de la fête de sainte Anne. Dans le dernier tiers du siècle, le pèlerinage d’Yamachiche obtint la faveur d’un très grand nombre de pèlerins. En 1876, le curé de Saint-Zéphirin-de-Courval et 300 de ses paroissiens embarquèrent à bord d’un bateau à vapeur pour traverser à Yamachiche. Quelques milliers d’autres pèlerins des diocèses de Nicolet, Trois-Rivières et même de Montréal firent de même au cours des années suivantes."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire