dimanche 24 février 2013

La scène du mouchoir

Guy Laviolette, Marie-Madeleine de Verchères, châtelaine de la Pérade 1678-1747, Collection Gloires nationales, Québec, 1944, 32 pages.

Ce fascicule appartient à la collection Gloires nationales qui regroupe une trentaine de biographies consacrées aux héros de notre histoire nationale par les Fréres de l'Instruction chrétienne (voir Nos gloires nationales sur ce blog).

Madeleine de Verchères est un personnage historique secondaire, mais elle était devenue une héroïne dans les manuels d'histoire du Canada en usage dans les années 1950 et 1960, au même titre que Dollard Desormeaux.

On retrouve dans cette biographie, destinée aux élèves du primaire, la fameuse scène du mouchoir où elle avait failli être attrapée par un Iroquois. Je me souviens qu'on avait eu peur pour elle. Qu'est-ce-que le méchant Iroquois qui voulait l'étreindre de ses bras musclés aurait pu lui faire ?

On ne connaît pas beaucoup de demoiselles qui soupirent en disant : Vierge sainte, Mère de mon Dieu ! Voici donc la scène du mouchoir qui donne un bon aperçu du style et du contenu de la collection Gloires nationales et des anciens manuels d'histoire du Canada des Frères de l'Instruction chrétienne. :  
- Sauvez-vous, Mademoiselle, sauvez-vous ! s'écrie Laviolette le vieux serviteur de la famille; les Iroquois sont à votre poursuite.
  Au fait, rampant comme une bête fauve dans les herbes du rivage, un Iroquois s'approche sournoisement de Madeleine et s'apprête à l'étreindre se ses bras musclés.
- Vierge sainte, Mère de mon Dieu, soupire l'adolescente en prenant ses jambes à son cou, vous savez que je vous ai toujours honorée, aimée comme ma chère Maîtresse; ne m'abandonnez pas dans le danger où je me trouve. J'aime mille fois mieux périr que de tomber entre les mains d'une nation qui ne vous connaît pas.
  Désespérant de saisir la jolie demoiselle vivante, les barbares déchargent leurs mousquets sur elle, mais sans résultat. L'un d'eux, habile coureur parvient à la suivre de si près qu'il saisit le mouchoir qui flottait autour de son cou. Mais la petite Canadienne, aussi rusée que le Peau-Rouge, dénoue prestement le fichu ... qui reste aux mains de l'agresseur furieux.
  Une seconde encore, et Madeleine franchit les seuil du fort en criant de toute la force de ses poumons : Aux armes !

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