C'est un sujet difficile. Je voudrais en parler avec respect, mais sans non plus sombrer dans la rectitude politique.
Ti-Claude Samson est un personnage de mon enfance. C'était un mongolien qui vivait dans la paroisse Saint-Marc de Shawinigan. Je suis certain qu'il ne paraîtra jamais dans le Dictionnaire biographique du Canada. Il mérite pourtant qu'on laisse un témoignage de sa vie.
J'ai lu sur Facebook un message de quelqu'un qui l'a connu : « Tout le monde riaient de P'ti Claude Samson et ça me rendait triste.»
C'est très réducteur. Ti-Claude Samson n'était pas enfermé chez lui, contrairement à beaucoup de handicapés intellectuels de son époque. C'était le type même de l'idiot du village, le débrouillard, celui que l'on rencontrait dans la rue et que tout le monde connaissait.
Vers 1965, il devait bien avoir une trentaine d'années, sinon plus. Il aimait les hot-dogs et se tenait souvent près de la roulotte à patates frites du parc Saint-Marc, dans l'espoir de s'en faire offrir un par un client.
On entendait bien quelques rires mais, en général, les gens étaient plutôt gentils avec lui. Il les aidait à se sentir normaux.
Ti-Claude adorait le baseball. On l'avait intégré dans l'équipe du parc Saint-Marc. Il ramassait les balles échappées. C'était un peu la mascotte du club. Le problème, c'est qu'il prenait le sport trop à coeur. Il chicanait les enfants qui commettaient des erreurs et pleurait lorsque son équipe perdait un match. Finalement, les dirigeants ont décidé de l'éloigner du terrain, parce qu'il était trop émotif et devenait parfois agressif dans le feu de l'action. Il a continué d'assister aux matchs en restant sagement derrière la clôture.
Je crois qu'il avait atteint la limite de sa capacité d'intégration à la communauté.
C'est très réducteur. Ti-Claude Samson n'était pas enfermé chez lui, contrairement à beaucoup de handicapés intellectuels de son époque. C'était le type même de l'idiot du village, le débrouillard, celui que l'on rencontrait dans la rue et que tout le monde connaissait.
Vers 1965, il devait bien avoir une trentaine d'années, sinon plus. Il aimait les hot-dogs et se tenait souvent près de la roulotte à patates frites du parc Saint-Marc, dans l'espoir de s'en faire offrir un par un client.
On entendait bien quelques rires mais, en général, les gens étaient plutôt gentils avec lui. Il les aidait à se sentir normaux.
Ti-Claude adorait le baseball. On l'avait intégré dans l'équipe du parc Saint-Marc. Il ramassait les balles échappées. C'était un peu la mascotte du club. Le problème, c'est qu'il prenait le sport trop à coeur. Il chicanait les enfants qui commettaient des erreurs et pleurait lorsque son équipe perdait un match. Finalement, les dirigeants ont décidé de l'éloigner du terrain, parce qu'il était trop émotif et devenait parfois agressif dans le feu de l'action. Il a continué d'assister aux matchs en restant sagement derrière la clôture.
Je crois qu'il avait atteint la limite de sa capacité d'intégration à la communauté.
7 commentaires:
Il avait le surnom de Coco Leboy
J'ai connu ti-Claude. J'allais aussi jouer au Parc St-Marc. En effet, malgré qu'il pouvait m'impressionner et même me faire un peu peur, quand j'avais 7-8 ans, par sa différence, sa présence constante dans cet environnement démontre son intégration à la communauté. Sûr qu'il était raillé par quelques-uns, jouait avec d'autres, piquait quelques colères, mais c'était ça, l'intégration. Il faisait partie intégrante du parc St-Marc. On ne feignait pas qu'il était comme tout le monde. Il était différent et voilà.
Je savais que c'était un sujet difficile.
Quand j'écrit qu'il avait atteint la limite de sa capacité d'intégration, je ne veux pas dire qu'il n'était pas intégré. Au contraire ! Je n'ai jamais connu un handicapé intellectuel aussi bien intégré que lui. Je voulais plutôt dire que, compte tenu de son handicap, il ne pouvait pas en faire davantage dans un environnement aussi compétitif qu'un club de baseball. On a tous nos limites.
Je n'ai pas souvenir que les gens aient été vraiment méchants avec lui. Il avait un certain charisme qui suscitait la sympathie. On avait plutôt envie de le protéger. Mais, effectivement, sa démarche et son aspect physique pouvaient faire peur aux jeunes enfants.
Bien sûr que je connais Claude Samson, qui ne connaissait pas Claude Samson dans le Shawinigan des années 50 et 60. Je suis même allé chez lui sur la rue Lévis, j'étais assez jeune et Claude tenait à me donner une balle de soft ball. Par un curieux phénomène ce gars-là était venu me chercher, je l'aimais beaucoup... D'entendre parler de ti-Claude ce matin en surfant comme çà au hazard du net, a été tout un coup. Je te remercie le flâneur...
P. Beauregard1mntsour
j'ai connu aussi ti claude sansom
je crois qu'il était trisomique
je restais en face du parc st-marc et tout le monde le connaissait et l'aimait bien
il était à toutes les parties de basebal et quelquefois on lui demandait de faire un lancer et il levait fièrement sa calotte lors des applaudissements de la foule c'étais le signe qui m'a marqué de ti Claude le salut avec sa calotte des expos!
aujourd'hui je sais combien il était gentil et bon avec son sourire pas de dents et une grimace sympathique car je prends soin de mon beau-frère aussi trisomique et ce sont les êtres les plus gentils de la terre
André Grenier
Votre témoignage, et celui de M. Beauregard avant vous, résument bien qui était Claude Samson : un être simple et attachant. J'ajouterais qu'il avait un certain charisme, malgré son handicap.Finalement, il était plus connu que la grande majorité de ses concitoyens.
Alain Saintonge
Un personnage de mon enfance ce Ti-Claude. Il venait dans notre cours d'école à St-Marc...on s'est moqué de lui. À l'époque j'avais 9 ou 10 ans. Il devait en avoir 30. Il nous faisais peur parfois.
Par contre j'ai de bons souvenirs de lui au stade des Jets. Il avait été honoré par le club de balle... Ti-Claude était content là.
Tout le monde le connaissait, le saluait. C'est drôle parfois les chemins que prennent nos souvenirs et les liens qui attachent notre enfance.
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