Ferdinand Joseph Désiré Constantin (1903-1971), alias Fernandel, avait un accent provençal très prononcé qui était un peu sa marque de commerce. C'était un chanteur et un comédien qui faisait des grimaces mais qui avait aussi de l'esprit. Il a récité ce poème de Miguel Zamacoïs intitulé De l'accent qui nous dit que tout le monde en a un, et que ceux qui prétendent ne pas en avoir sont bien à plaindre. On peut l'entendre ici.
De l'accent, de l'accent...?Mais après tout, en ai-je?Pourquoi cette faveur, pourquoi ce privilège?Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir très fortQue nous disons de vous du Rhône à la Gironde"Ces gens-là n'ont pas le parler de tout le mondeC'est que tout dépendant de la façon de voirNe pas avoir d'accent pour nous c'est en avoir.Eh bien non, je blasphème, et je suis las de feindreCeux qui n'ont pas d'accent je ne peux que les plaindreEmporter avec soi son accent familierC'est emporter un peu sa terre à ses souliersEmporter son accent d'Auvergne ou de BretagneC'est emporter un peu sa lande ou sa montagne.Lorsque loin de chez soi le coeur gros on s'enfuitL'accent, mais c'est un peu le pays qui vous suit.C'est un peu cet accent invisible bagageLe parler de chez soi qu'on emporte en voyageC'est pour le malheureux à l'exil obligéLe patois qui déteint sur les mots étrangersAvoir l'accent enfin c'est chaque fois qu'on causeParler de son pays en parlant d'autre chose.Non je ne rougis pas de mon si bel accentJe veux qu'il soit sonore et clair, retentissantEt m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareilleEmportant mon accent sur le coin de l'oreilleMon accent, il faudrait l'écouter à genouxIl vous fait emporter la Provence avec vousEt fait chanter sa voix dans tous nos bavardagesComme chante la mer au fond des coquillagesÉcoutez! En parlant je plante le décorDu torride midi dans les brumes du nordIl évoque à la fois le feuillage bleu-grisDe nos chers oliviers aux vieux troncs rabougrisEt le petit village à la treille splendideÉclabousse de bleu la blancheur des bastides.Cet accent-là, mistral, cigale et tambourinA toutes mes chansons donne un même refrain.Et quand vous l'entendez chanter dans ma paroleTous les mots que je dis dansent la farandole!
1 commentaire:
Merci. Je viens de découvrir Fernandel.
Silence.
Enregistrer un commentaire