samedi 6 novembre 2010

Moïsette Olier

Moïsette Olier était le pseudonyme de Corrine Beauchemin (1885-1972). Elle a épousé en 1929 le docteur Joseph Garceau qui a été le premier médecin de la ville de Shawinigan. Elle est l'auteure de trois romans : L'Homme à la physionomie macabre (1927), Mademoiselle Sérénité (1936), Étincelles (1936) et d'un long poème en prose intitulé Cha8inigane (1934). Elle a été  la première femme écrivain de l'histoire de la ville, du moins la première dont l'oeuvre a été publiée. Sa poésie et ses romans s'inscrivaient dans le contexte du mouvement régionaliste mauricien des années trente qui encourageait la publication d'oeuvres littéraires.

Le poème Cha8inigane est constitué de 14 tableaux dont le suivant qui décrit la ville la nuit. Pour ceux qui connaissent le secteur de la Pointe-à-Bernard, ce passage est particulièrement évocateur : "Deux bras clairs, arrondis en une attitude d'humaine étreinte, les deux bras du Saint-Maurice, entourent la cité et lui font une ceinture en anneaux d'argent". Voici le tableau :
Shawinigan : clair de lune de la Mauricie.

Paysage de lumière et de clochers, sous la balustrade bleue d'un horizon circulaire qu'ouvragent des montagnes.

C'est elle qui allume les lampes de son pays, du même geste secret dont la nuit allume les étoiles du firmament.

Jaillie d'une étincelle électrique, elle s'est épanouie brusquement, comme la radieuse gerbe d'un feu d'artifice.

Axe de l'énergie électrique.

Essor de collines... Le cortège allègre des maisons suit d'un coeur léger toutes les pentes.

On la découvre des hauteurs, et le soir, au fond de sa vallée de silence, elle rutile comme un ciel d'Orient prodigieusement éclairé.

Deux bras clairs, arrondis en une attitude d'humaine étreinte, les deux bras du Saint-Maurice, entourent la cité et lui font une ceinture en anneaux d'argent.

Age quod agis. Fais bien ce que tu fais.

Mot d'ordre qui coalise les gestes futurs en actes de fierté.

(Tiré de Fabien Larochelle, Shawinigan depuis 75 ans).

La Société d'histoire et de généalogie de Shawinigan lui a consacré un texte (ici) dont est tirée la photo présentée plus haut. Notez sur la photo de Corrine Beauchemin le grand collier de perles qui était en vogue dans "les années folles".

Voir aussi sur ce blog : Régionalisme et littérature.

2 commentaires:

Véro a dit…

Ma grand-mère maternelle, Bella Dho (née Lacerte à Louiseville)avait un tel collier qu'elle avait fait couper en trois et offert à ses filles. J'avais hérité de celui de ma mère mais l'ai offert à ma soeur qui semblait y tenir plus que moi ;)

Alain Saintonge a dit…

La grand-mère de ma conjointe a laissé un magnifique collier de perles qui s'est avéré être en plastique. Tout un héritage! :)