lundi 8 novembre 2010

On n'a pas attendu le corps

Georges Lampron (1889-1959)
Marie Caron était l'épouse d'Olivier Lampron fils. Elle est décédée le 11 décembre 1921 quelque mois après l'incendie qui a détruit l'église de Saint-Boniface de Shawinigan. Il fallait donc amener le corps dans une chapelle temporaire pour les funérailles. Le cortège funèbre formé dans le quatrième rang est arrivé en retard au village alors que le service était déjà commencé. Pour donner une leçon de ponctualité à ses paroissiens, le curé Joseph-Euchariste Héroux avait décidé de célébrer les funérailles en l'absence du corps.  Georges Lampron lui en a voulu pour ce manque de respect envers sa mère.

Ce n'était pas la première fois qu'on n'attendait pas l'arrivée du corps pour chanter un service. Charles Bellemare, curé de Saint-Boniface de Shawinigan, écrivait à ce sujet le 24 février 1888 :
"Nous faisons la levée du corps sur le perron de l’église ou au plus sur le terrain en face de l’église. (Elles sont rares maintenant les paroisses qui ont conservé l’ancienne coutume d’aller à domicile, faire la levée du corps) et aussitôt le Miserere et le Subvenite chantés, nous commençons immédiatement la messe de requiem, suivie de l’absoute et de l’inhumation au cimetière qui presque partout, dans nos campagnes, environne l’église, et tout est fini, excepté le paiement qui parfois se laisse attendre assez longtemps.

… l’hiver, l’heure réglementaire est huit heures et en été sept heures et, généralement, les plus éloignés de l’église sont les plus exacts. On partira de la maison à 5 et 6 heures du matin, pour arriver à l’église à l’heure juste. Nos gens sont fiers de cette ponctualité. Bien entendu, s’il arrive quelquefois que pour une raison ou pour une autre, on retarde d’arriver à l’église, on attend pour commencer la cérémonie que le corps soit arrivé. Quelques curés ont chanté le service avant l’arrivée du corps quand il y avait un retard notable, mais les gens ont crié et l’autorité a parlé."
(Source : La Normandie et  le Québec vus du presbytère, 1987)
L'anecdote à propos des funérailles de Marie Caron a été racontée par M. Alide A. Desaulniers  (1910-1996) qui était le gendre de Georges Lampron.

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