Au début du vingtième siècle, les bûcherons de la Batiscan, comme ceux des autre régions j'imagine, n'avaient pas de pouvoir de négociation parce que l'offre de main-d'oeuvre était trop abondante. Sauf pendant la guerre 14-18 alors que leurs salaires mensuels ont presque doublé. Voici ce qu'écrivait à ce sujet Roland St-Amand dans un mémoire de licence publié en 1966 :
« Généralement, vers la fin du XIXe siècle, on montait au chantier avec les premières neiges et on descendait avec la drave, donc un séjour de 7 mois. Un bon « engagé » pouvait « sortir du bois » avec une somme de 100,00$. Beaucoup d’ouvriers ne touchaient que de 7 à 10 dollars par mois. On comprend mieux l’exode de nos bûcherons vers les chantiers du Michigan dans ces années-là. Vers 1910, un maître-bûcheur sur la Batiscan pouvait toucher 40.00$ par mois de 26 jours de travail; le second-bûcheur selon son habileté et son allant gagnait de 20 à 30 dollars. Le charretier recevait environ 35,00$ par mois. Habituellement le « petit jobber » qui avait frappé un bon chantier réalisait 350.00$ dans son hiver; mais la moyenne ne faisait que de 150 à 175 dollars. Il n’était pas encore question de salaires minimums. Au cours de la Première Guerre mondiale, quand beaucoup de bûcherons se firent soldats ou qu’ils se cachèrent dans les bois comme « proscrits », le manque de main-d’oeuvre porta les salaires à 50 ou 55 dollars par mois; en 1917, la pénurie était telle que le salaire approchait 150 dollars par mois. Mais la guerre ne dura pas toujours; déjà vers 1921, on en était revenu à la piastre par jour de travail. Le travail à forfait débuta dans la Batiscan vers les années 1920-25 avec l’introduction du sciotte à cadre de fer (frame). Alors un maître-bûcheur pouvait « renfler ses gages » jusqu’à 2 dollars par jour. »
Référence :
Roland St-Amand, La Géographie historique et l’exploitation forestière du bassin de la Batiscan, Mémoire de licence (géographie), Québec, Université Laval, 1966: 86-87.
1 commentaire:
Excellent votre publication sur les bûcherons du début du siècle dernier.
Je me souviens avoir visité le village des bûcherons, à Grandes-Piles par la route 155.
Je ne connaissais pas votre blogue avant ma lecture mais je vais certainement repasser.
Merci !
Jeff
Mon blogue de généalogie Chroniques ancestrales
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