vendredi 27 décembre 2013

La débâcle de 1843




Au printemps 1843, l'annaliste du monastère des Ursulines de Trois-Rivières écrivait :

« Réveillées par les ardeurs d'un soleil clair, les eaux captives semblent violenter leur enveloppe de glace qui se dégage, sous l'effort de forces mystérieuses. Le fleuve charrie des banquises amoncelées, des torrents de neige fondue se mêlent aux eaux des rivières et envahissent la plaine submergée. Que d'accidents pour nos populations riveraines, que de dépenses encourues ! Dans une seule partie du district, on nous dit que quarante-huit ponts ont été détruits ; 20, 000 louis ne combleront pas les pertes causées cette année par l'inondation. Des cultivateurs ont subi des dommages estimés à huit cents louis.

Plusieurs marchands sont ruinés ; et nombreux sont les pauvres qui ont vu disparaître, entraînées par les flots en courroux, maisons, dépendances et clôtures. À Gentilly, le 29 avril, les eaux du fleuve se répandirent à vingt-cinq arpents dans les terres. On peut juger de la désolation du pauvre peuple. Au monastère, ont recourt, avec confiance, à Notre-Dame de Prompt-Secours. Un cierge est allumé devant son image et les religieuses se succèdent pour dire ses litanies. Espérons que l'étoile de la mer ne sera pas invoquée en vain et qu'elle fera rentrer dans leur lit les eaux vagabondes. »

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