Insécurité et colonisation

Les attaques des Iroquois ont ralenti  la colonisation de la Mauricie.

Illustration tirée d'un manuel d'histoire de 7e année (1954)

On peut suivre la progression du peuplement d'une région en observant les dates d'ouverture des registres paroissiaux. Habituellement, l'ouverture d'un registre paroissial suivait de quelques années l'arrivée des premiers colons, quand la population avait atteint un chiffre suffisant pour justifier la présence d'un curé.

Les registres paroissiaux de Trois-Rivières ont été ouverts en 1634. Pendant près de quarante ans, ce fut la seule paroisse religieuse de la région. À cette époque, la bourgade de Trois-Rivières servait en quelque sorte de bouclier, pour empêcher les Iroquois d'atteindre Québec. Il était alors risqué de s'aventurer en dehors de la palissade. La sécurité s'est améliorée avec l'arrivée des soldats du Régiment de Carignan-Sallières en 1663, mais le problème n'était pas complètement réglé pour autant.

Le long du fleuve à l'Est de Trois-Rivières (1673-1743)

Les quatre premiers registres, après celui de Trois-Rivières, ont été ouverts à l'Est de la rivière Saint-Maurice, le long du fleuve Saint-Laurent. Pourquoi l'Est avant l'Ouest ? J'avancerais comme hypothèse que les raids fréquents des Iroquois sur le Lac Saint-Pierre ont incité les colons à éviter l'Ouest. C'est cette même insécurité qui aurait aussi retardé la colonisation de la rive Sud du Saint-Laurent. 

Cap-de-la-Madeleine a été la deuxième paroisse fondée sur le territoire du Gouvernement des Trois-Rivières. On peut juger du retard pris par la région en matière de peuplement en considérant qu'il y avait déjà une bonne douzaine de paroisses dans la vallée du Saint-Laurent quand le registre du Cap a été ouvert en 1673.

1673 : Cap-de-la-Madeleine
1679 : Champlain
1680 : Sainte-Anne de la Pérade
1682 : Batiscan
1727 : Sainte-Geneviève de Batiscan
1743 : Saint-Maurice

Le long du fleuve à l'Ouest de Trois-Rivières (1714-1744)

Ce n'est qu'en 1714 que l'Ouest commence à se structurer dans le domaine religieux,  avec  l'ouverture du registre de Saint-Antoine de la Rivière-du-Loup (aujourd'hui Louiseville), sur la rive Nord du Lac Saint-Pierre.

1714 : Rivière-du-Loup (Louiseville)
1725 : Yamachiche
1727 : Maskinongé
1744 : Pointe-du-Lac

Le long du fleuve sur la rive Sud (1687-1784)

L'ouverture des registres paroissiaux de la rive Sud s'est faite à la même époque que ceux de l'Ouest de Trois-Rivières, si l'on excepte Saint-François-du-Lac. Cette paroisse créée en 1687 était bien protégée. Elle desservait un village d'Abénaquis, alliés des Français, et possédait un fort défendu par une compagnie du détachement de la Marine.

1687 : Saint-François du Lac
1715 : Baie du Febvre
1716 : Bécancour
1716 : Nicolet
1727 : Yamaska
1735 : Les Becquets
1784 : Gentilly