samedi 19 novembre 2011

Patronymes anglais en Mauricie (2)

Modifié le 23 mars 1014

Nous avons vu dans un message précédent l'origine de 13 patronymes anglais que l'on retrouve aujourd'hui en Mauricie dans la population francophone : Bald, Collins, Davidson, Diamond, Elliott, Fraser, Griffin, Hart, Hill, Hogg, Long, Nehalt (Noël) et Turner (voir Patronymes anglais en Mauricie sur ce blog). Ces immigrants venaient des îles britanniques ou de la Nouvelle-Angleterre. En voici quelques autres :

Bettez, Jacob (1733-1807). Bien qu'il soit né Suisse, je l'ai ajouté à cette liste parce qu'il fréquentait l'église anglicane et qu'il est probablement arrivé au Canada avec l'armée anglaise.  Il a été marchand à Baie-Saint-Paul où il s'est marié deux fois : avec Catherine Lambert en 1762 puis avec Geneviève Lapare en 1768. Vers 1798, il s'est installé à Yamachiche comme aubergiste. Il est décédé à cet endroit le 21 septembre 1807 et a été inhumé à l'église anglicane Saint-James de Trois-Rivières. Il a eu 13 enfants dont certains se sont mariés dans des églises protestantes. Les Bettez de la Mauricie descendent de ses fils Jacques et Daniel.

Drew Thomas et Joan Ford mariés vers 1820, d'origine inconnue, peut-être des enfants de réfugiés loyalistes américains. Ils étaient dans la région de Montréal le 21 septembre 1823 au baptême de leur fils William à l'église anglicane Christ Church de Montréal. On les retrouve à Yamachiche le 31 octobre 1845, jour du baptême de leur fils Thomas; ce dernier s'est fait baptiser dans la foi catholique pour pouvoir épouser Zoé Lesieur cinq jours plus tard à Yamachiche. Thomas Drew a exploité un moulin à scie sur la rivière Yamachiche et une source d'eau minérale. Il a été élu échevin de la municipalité de Yamachiche en 1851. Le couple Drew-Ford n'a pas été recensé en 1852. Les Drew de la Mauricie descendent de leurs fils Thomas et William. Par ailleurs, on trouve à Shawinigan le pont Drew et la chute Drew sur la rivière Shawinigan, près de l'autoroute 55, un secteur autrefois appelé Glenada qui était rattaché à la paroisse de Sainte-Flore.  Selon M. Henri-Paul Thiffault de Shawinigan, le premier pont Drew aurait été construit par un Drew originaire de Yamachiche qui possédait une maison près de la chute. Il faisait payer 10 cents pour traverser son pont. C'était, je crois, Léopold Drew, fils de Thomas Drew et de Zoé Lesieur, qui s'est marié à Sainte-Flore en 1902.

En 1860, la petite chute a été peinte par Cornelius Krieghoff sous le titre : "A jam of saw logs on the upper fall in the little Shawanagan river - 20 miles above Three Rivers".



Jacob, Baptist dit Langlois, né en 1731 à Londres. Il a épousé, en premières noces, une amérindienne nommée Marie-Françoise Oruatayon, le 30 jan 1753 à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Ils ont eu deux fils métis : Jean-Baptiste (né en 1753) et Alexis (né en 1755). Marie-Françoise Oruatayon a été inhumée le 27 décembre 1755 à La Pérade. Baptist Jacob s'est remarié avec Marie-Josephte Gervais, fille de Louis-Joseph et de Josephte Gendras, le 20 novembre 1757 à La Pérade; ils ont eu 10 enfants.

McKay, Niel ou Daniel, un protestant d'origine inconnue. Il était voyageur. Il a eu une dizaine d'enfants métis entre 1785 et 1803 avec une Améridienne, Marie dite Thérèse, qu'il a probablement rencontrée dans les Pays-d'en-haut. Cette famille a vécu dans les environs de Maskinongé et de Saint-Cuthbert.

Ross, John William dit Jean-Baptiste, né vers 1735 en Écosse. John Ross a servi dans le 78e Frasers Highlanders pendant la guerre de Conquête. C'était un vétéran de la bataille des Plaines d'Abraham. Il a épousé Marie-Louise Delpé dit Saint-Cerny ou Sincerny de Maskinongé le 7 juillet 1764 à Québec (mariage civil). Marie-Louise Delpé-Sincerny avait un huitième de sang algonquin par son arrière-grand-mère maternelle Marie Miteouamigoukoué, épouse de Pierre Couc.

John-William Ross, mieux connu sous le prénom de Jean-Baptiste, a eu une dizaine d'enfants à Maskinongé,  où il a vécu près de soixante ans. Huit de ses enfants se sont mariés. Sa descendance est donc nombreuse. Il est décédé le 21 janvier 1822 à Maskinongé; il a été enterré dans le cimtetière de la Protestant Episcopal Congregation Church of Saint Antoine of Rivière du Loup (aujourd'hui Louiseville). Voir Sépulture d'un vétéran de la bataille de Québec sur ce blog.

(Note : Ne pas confondre avec un autre William Ross qui a fait partie du même régiment et qui s'est établi dans la région de Montmagny, époux de Marie-Josephte Proux.)

Siegmann, Heinrick (1752- ). Bien qu'il soit né en Allemagne, je l'ai ajouté à cette liste parce qu'il était dans l'armée anglaise et qu'il fréquentait l'église anglicane. Il est arrivé au Canada avec l'armée loyaliste après la guerre d'indépendance américaine. Il a épousé Thérèse Quemleur-Laflamme le 30 janvier 1787 à la cathédrale anglicane de Québec; ils ont eu 5 enfants. En 1804, il était commis aux Forges du Saint-Maurice près de Trois-Rivières. Cette année-là, il a épousé en secondes noces Marie Robert à l'église anglicane Saint-James à Trois-Rivières; ils ont eu 12 enfants. Le patronyme a été généralement modifié en Sigman, parfois même en Sickman.

Young, Alexander et Jane Morrow se sont mariés à Trois-Rivières dans l'église méthodiste le 16 octobre 1855. On trouve un autre mariage Young-Morrow dans la même église le 19 juillet 1853, celui de David Young et d'Ellen Morrow, peut-être apparentés aux premiers. Alexander Young était protestant d'origine écossaise, né à Québec vers 1832. Il a été recensé au Cap-de-la-Madeleine en 1871 avec sa femme Jane et 7 enfants. En 1884, ils se sont établis sur le lot 567 du cadastre dans le rang des Grandes-Prairies (aujourd'hui la rue des Prairies) au Cap-de-la-Madeleine.

5 commentaires:

Pierre Cantin a dit…

Les pages de votre carnet sont fort intéressantes.
Celle-ci, sur les patronymes anglais, m"ont rappelé ce vieil ecclésiastique, Jules Bettez, qui, à titre de préfet des études du Séminaires Saint-Joseph, à Trois-Rivières, se présentait le lundi matin en classe pour nous «livrer» le bulletin hebdomadaire de nos notes. Le STR, autre appellation de l'institution, a publié un imposant volume sur cette famille.
Pierre Cantin, Mauricien d'adoption,
Chelsea-sur-Gatineau

Pierre Cantin a dit…

Ô coquille et tapage de frappes intempestif...

Lire :

...m'a rappelé...

... Séminaire


P.C.

Adrienne a dit…

Super intéressant comme toujours.
Je sais qu'on ne peut pas tous les nommer mais les Flageol entrent-ils dans cette catégorie?

michelbt a dit…

Merci d'avoir parlé de mon ancêtre, Jacob Bettez !
Tout est bon dans vos commentaires, excepté peut-être qu'il se serait installé à Yamachiche qu'un peu plus tard. Son dernier enfant, Judith, ayant été enterré à Baie-St-Paul en février 1798, et sa seconde épouse enterrée à Yamachiche en avril 1799, ce n'est probablement que vers 1798 qu'il s'est établi à Yamachiche.
Il a eu au total 21 enfants (2 avec sa première épouse, 19 avec la seconde), mais effectivement 8 sont morts très jeunes, et seulement 13 ont atteint l'âge de se marier.

Alain Saintonge a dit…

Bienvenue sur mon blog. Et merci des précisions. J'ai fait la correction.