mardi 15 novembre 2011

Le ragoût en poche

À l'époque où les bûcherons de la Mauricie étaient encore nourris aux binnes et au lard salé, certains amenaient avec eux dans les chantiers une spécialité locale, le ragoût de patte de cochon. C'était pour varier l'ordinaire. Ce met était traditionnellement servi avec des "pelotes", des petites boulettes de viande de porc enrobées de pâte qu'on faisait cuire dans le jus du ragoût vingt minutes avant de servir.

Au début de l'hiver, avant le départ pour les chantiers, les femmes des bûcherons faisaient congeler le ragoût de patte dans des sacs ou poches de coton blanc qui servaient à l'emballage du sucre et de la farine. Ils amenaient ces sacs congelés dans les chantiers et les enfouissaient dans la neige près du camp. Quand ils étaient tannés des binnes et du lard salé, ils allaient se couper un bon gros morceau de ragoût en poche avec la hache et le faisaient mijoter sur le poêle du camp. Ça embaumait les lieux d'une parfum qui leur rappelait la maison et couvrait l'odeur des chevaux qui partageaient leur campement.

Le ragoût de patte de cochon est le met traditionnel du Jour de l'An dans les familles de  la région de Shawinigan et en Haute-Mauricie. C'est délicieux. Encore aujourd'hui, on peut acheter des pelotes de viande à ragoût dans les épiceries de la région.

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