mardi 1 novembre 2011

Sirop d'érable et béret blanc

À la fin des années 1960, sur la rue Frigon à Shawinigan, une gentille vileille demoiselle portait un béret blanc. Quand j'étais scout, elle m'achetait une pinte de sirop d'érable le printemps et un calendrier l'automne, mais seulement après m'avoir raconté à chaque fois l'histoire du petit Jésus de Prague. Elle avait posé une statuette de l'objet de sa dévotion sur son poste de télévision.

On voyait parfois devant chez elle une auto noire d'un modèle ancien conduite par un vieux monsieur au béret blanc. Il y avait sur l'auto un drapeau du Pape, jaune et blanc avec des clefs.

Gilberte Côté-Mercier
Ils appartenaient aux Pélerins de Saint-Michel, surnommés les bérets blancs, un mouvement dirigé par Gilberte Côté-Mercier (1910-2002). Les Pélerins de Saint-Michel publiaient le journal Vers demain qui prônait l'assainissement des moeurs. Gilberte Côté-Mercier faisait campagne notamment contre le port des culottes courtes pendant les cours d'éducation physique à l'école et avait traité de putains les enseignantes qui exigeaient que les jeunes filles s'habillent ainsi. À l'époque de la mini jupe, c'en était était presque comique.

En politique, les bérets blancs étaient proches du Crédit social, un mouvement populiste fondé par Clifford Hugh Douglas dans les années 1920, qui militait en faveur de l'instauration d'un revenu annuel garanti. Le mouvement a connu son heure de gloire à l'élection fédérale de 1962 avec 26 sièges au Québec, sous la direction de Réal Caouette (1917-1976).

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