mardi 24 septembre 2013

Lewis Barttro

Au 19e siècle, des centaines de milliers de Canadiens français ont émigré en Nouvelle-Angleterre. Les nostalgiques ont reformé des «Petits Canada», alors que les plus pressés de réussir ont voulu s'américaniser le plus rapidement possible. La facilité avec laquelle certains ont renoncé à leur identité, pour se fondre complètement dans le creuset états-unien, est étonnante.

Pour illustrer ce phénomène d'assimilation rapide et consentante, prenons l'exemple de Louis Berthiaume, alias Lewis Barttro, de Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières, qui a émigré au Massachusetts vers 1837. Il a acquis une certaine notoriété en Nouvelle-Angleterre pour avoir survécu à la bataille de Gettysburg pendant la Guerre de Sécession. On trouve une abondance de documents sur lui et sa famille sur le site américain de recherche Familysearch.

 
Source : Lewis Barttro and Family.

Lewis Barttro (Louis Berthiaume) a épousé Julia Bliss (Julie Duplessis), le 23 septembre 1849 à Worcester, Mass. Louis Berthiaume est né à la Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivière, et Julie Duplessis-Sirois, à Saint-Pierre-les-Becquets sur la rive Sud du Saint-Laurent.

Ils connaissaient évidemment leurs véritables patronymes, mais n'ont rien fait pour les rétablir. J'ignore s'ils savaient lire, probablement pas, mais ils n'étaient pas stériles : leurs 18 enfants, dont 16 ont atteint l'âge adulte, ont tous porté le nom de Barttro avec deux t.

Source : Lewis Barttro and Family.

Ils n'étaient pas les seuls à avoir anglicisé ou laissé angliciser leur nom. Une de leurs filles a épousé un Christmas (Noël), une autre a marié un Zeno (Lusignan). On trouvait aussi dans leur entourage des Jeannette (Genest), des Root (Racine?), des Desany (Desaulniers?), des Cross (Lacroix?) et des Laflash (Laflêche?).

Selon John Fisher qui leur a consacré cette page, certains de leurs petits-enfants ont repris le nom de Berthiaume au début du vingtième siècle. On ne peut pas effacer son passé.

On trouve un article sur Louis Berthiaume sur Patrimoine, Histoire et Multimédia (ici) où j'ai découvert le site de John Fisher.

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