Guildo Rousseau et Lucie Grenier-Normand; Discours romanesque et discours urbain; Voix et Images, vol 7, no 1, 1981, p 97-117.
Cet article publié en 1981 porte sur la symbolique de la ville que l'on peut dégager d'une douzaine de romans parus entre 1925 et 1950, dont l'action se situe dans les villes mauriciennes les plus importantes : Trois-Rivières, Shawinigan, la Tuque et Louiseville.
Les romanciers étudiés sont eux-mêmes natifs de la Mauricie : Hervé Biron (Nuages sur les brûlés), Adrienne Choquette (La coupe vide), l'abbé Joseph Desaulniers (Marie L'Espérance), Adélard Dugré (La campagne canadienne), Corinne Garceau alias Moïsette Olier (L'homme à la physionomie macabre et Mademoiselle Sérénité), l'abbé Eddie Hamelin alias Jean Véron (Madame Després), Félix Leclerc (Pieds nus dans l'aube), Philippe Panneton alias Ringuet (Trente arpents et Le poids du jour), Marcel Trudel (Vézine), et deux romanciers qui ont adopté la Mauricie comme source d'inspiration : Marie Lefranc (La Randomnée passionnée) et Adolphe Nantel (À la hache).
L'analyse couvre donc onze auteurs et treize romans écrits entre 1925 et 1950. Tous ces romans puisent leur inspiration dans le paysage physique et culturel de la Mauricie.
Voici en résumé comment les personnages de ces romans s'approprient la ville :
Les romanciers étudiés sont eux-mêmes natifs de la Mauricie : Hervé Biron (Nuages sur les brûlés), Adrienne Choquette (La coupe vide), l'abbé Joseph Desaulniers (Marie L'Espérance), Adélard Dugré (La campagne canadienne), Corinne Garceau alias Moïsette Olier (L'homme à la physionomie macabre et Mademoiselle Sérénité), l'abbé Eddie Hamelin alias Jean Véron (Madame Després), Félix Leclerc (Pieds nus dans l'aube), Philippe Panneton alias Ringuet (Trente arpents et Le poids du jour), Marcel Trudel (Vézine), et deux romanciers qui ont adopté la Mauricie comme source d'inspiration : Marie Lefranc (La Randomnée passionnée) et Adolphe Nantel (À la hache).
L'analyse couvre donc onze auteurs et treize romans écrits entre 1925 et 1950. Tous ces romans puisent leur inspiration dans le paysage physique et culturel de la Mauricie.
Voici en résumé comment les personnages de ces romans s'approprient la ville :
- Par le symbolisme des cathédrales et des églises dont les clochers dominent la ville.
- Par le symbolisme des monastères et des chapelles qui sont des lieux propices à l'intériorisation.
- Par le symbolisme des séminaires et couvents qui dégagent une image de prestige.
- Par le symbolisme de la ville-usine, un monstre dont les cheminées s'opposent aux clochers.
- Par l'ordre difficile de la rue, le modernisme qui provoque l'isolement.
- Par le langage des affaires qui laisse les personnages plutôt indifférents.
- Par la fonction ludique de la rue, terrain de jeu des enfants et lieu de passage vers le monde adulte.
- Par l'arrivée du printemps qui est attendue.
- Par les îlots de ruralité, les parcs urbains qui permettent de retrouver la nature.
- Par la nostalgie du passé. On souhaite conserver intact le visage historique de la ville, la protéger contre l'urbanisation envahissante.
Je crois que le profil des auteurs influence beaucoup la façon dont leurs personnages se sont appropriés la ville. Plusieurs des onze auteurs sont nés à la campagne. Ils exerçaient des professions libérales (médecins, avocats) et accordaient du prestige aux institutions d'enseignement qui les ont formés. Ils étaient plutôt étrangers au monde des affaires qui était alors dominé par une élite anglophone. Pour la même raison, les trois prêtres que l'on retrouve parmi eux (Joseph Desaulniers, Adélard Dugré et Eddie Hamelin alias Jean Véron) avaient assurément un point de vue très particulier qui était celui du clergé. Finalement, il se peut que plusieurs de leurs personnages traduisent assez mal les perceptions qu'avaient les citadins des villes industrielles mauriciennes entre 1925 et 1950.
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