La route des canots à l'est de la rivière Batiscan. Du canton Mékinac à l’île du Lac Édouard, rapport de E. Casgrain, 16 août 1870.
Au XIXe siècle, la colonisation de la Mauricie s'est faite en remontant les bassins des principales rivières, qui étaient les voies d'accès aux nouveaux territoires. Comme il n'y avait pas encore de route terrestre, le mode de transport utilisé était le canot. La route fluviale était relativement facile sur le Saint-Maurice, mais beaucoup plus compliquée sur la Batiscan qui n'est pas navigable sur une bonne partie de son parcours, même pour un canot. Il fallait donc la contourner vers l'Est en faisant des portages de lac en lac.
La carte qui suit montre le bassin de la rivière Batiscan. La route des canots décrite par E. Casgrain allait du canton de Mékinac au sud (vert foncé) jusqu'à l'île du Lac-Édouard à l'extrême nord du bassin.
Source : SAMBBA 2007. |
La route des canots couvrait une centaine de kilomètres. Les mesures utilisées par Casgrain sont tantôt en milles (5280 pieds), tantôt en chaînes (100 pieds). J'ai calculé, d'après ces mesures, que la route des canots faisait en tout 68 milles, dont au moins 10 milles en portage. Voici la description de cette route :
« Quelques renseignements sur la partie du pays qui est connue sous le nom de Chemin du lac des Îles, ou route des Canots. La route des Canots, pour la décrire plus particulièrement, part du lac des Chicots à 5 milles de St-Tite et gagne le lac Long par 3 portages qui forment en tout 240 chaînes. Sur le lac, on fait 6 milles. On quitte le lac pour faire le portage de la montagne, de 160 chaînes, qui conduit par la course nord-est au lac Masketsi, long d’environ 6 milles. Vient ensuite le portage des 20 chaînes qui conduit au lac Roberge, à peu près de même grandeur que le précédent. Suit une chaîne de petits lacs reliés entre eux par une petite rivière et quelques portages, formant en tout une longueur de 376 chaînes. Vient ensuite le petit lac des Îles, qui reçoit l’eau du lac Traverse, formant tous deux une longueur totale de 300 chaînes. Suit un autre portage de 140 chaînes, qui conduit au petit lac de la Bostonnais. On quitte ce lac pour gagner, par une suite de petits lacs reliés entre eux, la petite rivière Bostonnais et 4 portages qui forment une longueur approximative de 295 chaînes. Le Grand Lac des Îles offre une longueur de 600 chaînes. De ce lac à la branche du sud-ouest de la rivière Batiscan, il y a 3 lacs et trois portages qui forment une longueur de 350 chaînes. Le point d’arrivée à la rivière Batiscan se trouve à peu près à 3 milles plus au sud de la ligne centrale, dans la 5ième section. »
Département des terres de la Couronne et Commission géologique du Canada, Description des cantons arpentés et des territoires explorés de la province de Québec: extraits des rapports officiels d’arpentages qui se trouvent au département des terres ainsi que de ceux de la commission géologique du Canada et autres sources officielles, Québec, Imprimeur de la Reine, 1889, 18 août: 98.
L'extrait est tiré des Bases de données en histoire de la Mauricie.
Au sujet du Lac-Édouard, voir aussi sur ce blog : Des îles dans le lac et des lacs dans l'île.
L'extrait est tiré des Bases de données en histoire de la Mauricie.
Au sujet du Lac-Édouard, voir aussi sur ce blog : Des îles dans le lac et des lacs dans l'île.
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