lundi 16 mai 2011

Les Quarante heures

Dans Le Constitutionnel du 30 octobre 1874, un article sur une tradition religieuse ancienne que je ne connaissais pas :

« Les exercices des quarante heures ont eu lieu cette semaine dans la paroisse de St-Barnabé. Chaque jour, presque tous les fidèles de la paroisse se rendaient à l’église pour y assister; on y remarquait la présence d’une foule considérable d’étrangers venus des paroisses environnantes. Les exercices ont été prêchés par le révérend père Barron de la congrégation de Oblats de Montréal. » 

Les Quarante heures étaient un exercice de prière au Saint-Sacrement au cours duquel les fidèles se relayaient, jour et nuit, pour assurer une adoration perpétuelle de quarante heures. Afin de motiver les fidèles, l'Église accordait une indulgence plénière pour une période d'adoration du Saint-Sacrement de trente minutes au moins. Les Quarante heures se tenaient successivement dans les différentes paroisses d'un diocèse pour constituer une chaîne d'adoration ininterrompue ou presque. Les fidèles pouvaient donc accumuler les indulgences en visitant les paroisses voisines. C'est ce qui explique ce passage de l'article du Constitutionnel : « on y remarquait la présence d’une foule considérable d’étrangers venus des paroisses environnantes ».

Cette dévotion viendrait de la Renaissance italienne (quinzième siècle). Selon l'Atlas historique des pratiques religieuses, elle s'est répandue dans les paroisses du Québec vers 1840. Les curés  profitaient de la grande popularité des Quarante heures auprès des fidèles pour organiser des sessions massives de confession.

Dans la paroisse Saint-Bernard de Shawinigan, en octobre 1951, les Quarante heures commençaient le dimanche de la fête du Christ-Roi, par une heure d'adoration le soir à 7 heures et se poursuivaient jusqu'à la messe de 8 heures le mardi matin. L'adoration nocturne était réservée aux hommes et aux jeunes gens. (cf Les Chutes de Shawinigan,  24 octobre 1951).

L'article du Constitutionnel cité plus haut est tiré des Bases de données en histoire de la Mauricie.


Voir aussi sur ce blog De l'importance d'un jubilé et Indulgences et porte d'église.

2 commentaires:

Véro a dit…

Mon grand-père paternel, Joseph-Édée-Albé Matteau est natif de St-Barnabé, mais je ne sais rien de ses parents. J'ignore aussi de quel endroit vient son épouse, Odile Bouchard. Après leur mariage ils se sont établis à Grand-Mère, où mon grand-père est devenu commerçant (boucherie)et où mon père, mes soeurs et moi sommes nés. Plus tard, il a été maire de la ville, président de la commission scolaire et Grand Chevalier (j'ignore dans quel ordre).

Alain Saintonge a dit…

J'ai trouvé sur BMS2000 le mariage de Joseph Eddie Albe Matteau, fils d'Adélard Matteau et de Jessie Carbonneau, avec Marie-Odile Bouchard, fille de Justinien Bouchard et de Léa Berthiaume, le 16 juin 1914 dans la paroisse Saint-Paul à Grand-Mère. Justinien et Léa ont fait baptiser 5 enfants à Grand-Mère : Edmond (1899), Hélène (1901), Marie Régina (1903),Georgiana (1906) et Marie Agnès Florence (1909, mais pas de Marie-Odile. Ils ont vécu ailleurs avant 1899, mais où? Je chercherais aux États-Unis avec Familysearch.

Pour ce qui est du Grand Chevalier, c'était probablement un chevalier de Colomb, un ordre qui était fortement implanté en Mauricie. Dans ce mouvement, le Grand Chevalier est le boss d'une section locale.