samedi 7 novembre 2015

Pierre Botineau et Angélique Fournaise dite Laboucane

Il y a trente ans, aux Archives nationales du Québec. dans la salle des microfilms, j'ai découvert un couple de mes ascendants, les sosas 342 et 343 de mes enfants, dont les noms singuliers m'ont fait sourire : Pierre Botineau et son épouse Angélique Fournaise dite Laboucane. J'ai découvert récemment qu'ils étaient les grands-parents du fameux coureur des bois Pierre Botineau que les Américains ont surnommé "The Kit Carson of the Northwest".


Pierre Botineau (c1730-1790)

L'ancêtre Pierre Botineau était originaire de la région de Nantes en Bretagne. Selon son âge au décès, il serait né vers 1730. Il a immigré en Nouvelle-France peu de temps avant la prise de la colonie par les Anglais. La première mention que j'ai trouvée de sa présence en Amérique est son mariage avec Marie-Angélique Fournaise dite Laboucane, le 7 janvier 1760 à Lavaltrie, quatre mois après la Bataille des plaines d'Abraham.

L'acte de mariage nous donne l'identité de ses parents : Mathurin Botineau et Marie Aubron de la paroisse de Doulon dans le diocèse de Nantes en Bretagne. L'ancienne commune de Doulon fait aujourd'hui partie de la ville de Nantes.

Le patronyme Botineau n'est pas d'origine bretonne. Il viendrait plutôt de la Vénétie, dans le nord de l'Italie. Il s'est répandu dans plusieurs régions de France, dont la Bretagne.

Aucun des actes que j'ai consultés ne donne le métier de Pierre Botineau père, mais je crois qu'il était sabotier parce que ses deux fils aînés, Pierre et Joseph-Jacques, ont exercé ce métier dans la région de Berthier. Le cas échéant, ils l'auraient appris en travaillant avec leur père.

Au XVIIIe siècle, les sabots étaient portés dans toute l'Europe du Nord, mais on les associe souvent au costume traditionnel du paysan breton. Les immigrants de Bretagne et d'autres régions du Nord de la France ont apporté cette chaussure avec eux en Amérique.

Comme on peut le voir sur la carte postale ci-contre, le sabotier sculptait chaque chaussure dans une bûche de bois, d'abord planée en forme de sabot, puis creusée pour façonner l'intérieur à la forme du pied. Il en faisait de toutes les grandeurs, pour les enfants comme pour les adultes. Le sabot de bois était la chaussure de tous les jours, tandis que le soulier de cuir n'était porté que dans les grandes occasions.

Angélique Fournaise dite Laboucane (1742- )

Son épouse, Angélique Fournaise dite Laboucane, était la fille du soldat François Fournaise et d'Angélique Serre. Cet improbable surnom de Laboucane était vraisemblablement le nom de guerre que son père avait reçu dans le compagnie de Montigny des troupes de la Marine.

Après sa démobilisation, Fournaise a exercé le métier de chaudronnier à Lavaltrie. Un peu orfèvre, il restaurait des objets de culte dans les églises de la région.

L'acte de sépulture d'Angélique Fournaise est introuvable.


Descendance

Pierre Botineau et Angélique Fournaise on fait baptiser huit enfants à Lavaltrie et à Berthierville entre 1760 et 1776. Trois garçons et deux filles se sont mariés : Pierre (né en 1760), Joseph-Jacques (1762), Angélique (1764), Marie-Jeanne (1771) et Charles (1776). Leur fille Angélique Botineau est le sosa 171 de mes enfants.

Leur fils cadet, le coureur des bois Charles Botineau, est l'ancêtre des Botineau métis du Nord-Ouest des États-Unis.

(À suivre)


2 commentaires:

Hervé a dit…

Il se peut que Botineau soit bien du diocèse de Nantes même s'il ne porte pas un nom breton. Le Diocèse de Nantes descendait au sud bien au-delà de la frontière bretonne, si l'on peut dire ainsi :) ) Il touchait le diocèse de La Rochelle et celui de Luçon, c'est à dire jusqu'au sud de l'ile de Noirmoutier, et à l'Est jusqu'à presque Angers.
Cette carte donne ici une bonne idée que ce diocèse était très peu bretonnant ! http://maps.bpl.org/id/14461

Alain Saintonge a dit…

Merci pour la carte. Oui, le diocèse était très grand. L'Ancienne commune de Doulon d'où venait Bottineau fait aujourd'hui partie de la ville de Nantes qui est l'ancienne capitale du duché de Bretagne.