dimanche 10 avril 2016

La pension St Onge à Lowell

À la fin du 19e siècle, la ville de Lowell dans le Massachusetts était le principal centre industriel en Amérique. Des boarding houses, ou pensions de famille, offraient le gîte et le couvert aux travailleurs étrangers des usines environnantes : des Canadiens français et des Irlandais surtout, mais aussi des Grecs, des Allemands, des Polonais. Sur Merrimack Street, un parc municipal porte aujourd'hui le nom de Boarding House Park en souvenir de ces anciennes pensions de famille. 

Les boarding houses de Lowell


Mon arrière-grand oncle François Martineau-Saintonge et sa seconde femme Aurélie Bergeron ont tenu une pension de famille au 615 Merrimack Street pendant une quinzaine d'années. En 1900, François tenait aussi une épicerie, mais la pension de famille, qui comptait une douzaine de chambres en location, est devenue par la suite son principal gagne-pain. 

Ce n'était pas un lieu de passage. Certains pensionnaires de 1900 étaient encore présents en 1910, deux couples d'âge mûr sans enfant : Joseph-Ephrem Bousquet et son épouse, de même qu'Azarie Comtois et sa femme Rose-Anna. Une servante nommée Victoria St Onge, sans lien de parenté avec François, a été recensée à la même adresse. Elle devait se charger de l'entretien des lieux.

L'établissement accueillait des francophones, soit des Canadiens français et des Belges. La pension voisine, au 601 Merrimack, était tenue par un Canadien anglais nommé George L. Pickering qui recevait des Canadiens français et des Allemands. Merrimack Street était une rue très cosmopolite.

J'ignore si la pension St Onge est demeurée ouverte après le décès de François en 1914. Le déclin économique de la ville était déjà bien amorcé à ce moment-là, avec la délocalisation des usines de textile, et les pensionnaires se faisaient sans doute plus rares.

En 1920, le 615 Merrimack appartenait à un nommé Arthur Pitre. Alexandra, une des filles de François St Onge, et son mari Ulderic Milette logeaient encore à cet endroit.

La même année, on retrouve Aurélie Bergeron, veuve St Onge, dans un autre quartier de Lowell, au 235 Mt Hope Street, où son gendre d'origine grecque George Gialousis tenait une boutique de tailleur et une teinturerie. Mais c'est une autre histoire.


1 commentaire:

Jean Roy a dit…

L'écrivain Jack Kerouac a vécu tout près de cette pension sur la rue Beaulieu à Lowell dans les années 1920. Il a fréquenté l'école primaine tenue par des religieuses de Frères de St-Joseph (Charters, Kerouac le vagabond, pp. 25-27).