jeudi 21 avril 2016

Morte d'éclampsie

Le décès de Caroline Paquin à Lowell


Caroline Paquin, la première épouse de mon arrière-grand-oncle François Martineau-Saintonge est morte d'éclampsie le 14 août 1890 à Lowell. Elle avait 42 ans. Caroline a été inscrite sous le patronyme de St Onge dans le registre des décès de la ville.


La famille, originaire de Saint-Paulin dans le comté de Maskinongé, était à Lowell depuis moins d'un an au moment du décès. Caroline avait déjà mené à terme douze grossesses et il lui restait huit enfants vivants.

L'éclampsie


Les chercheurs qui parcourent les registres paroissiaux anciens rencontrent souvent des actes de sépultures de jeunes femmes mariées. Une des principales causes de ces décès était l'éclampsie chez la femme enceinte.

L'éclampsie est une crise convulsive généralisée due à l'hypertension. La malade atteinte peut mourir en quelques heures seulement. La seule façon de la traiter est d'interrompre la grossesse. Une première grossesse ou un âge maternel supérieur à 40 ans sont parmi les principaux facteurs de risque.

La mortalité due à l'éclampsie est maintenant plutôt rare dans les pays riches, mais demeure fréquente dans certains pays d'Afrique.

Chercher de l'aide 


Le décès de Caroline laissait François seul avec huit enfants. Puis Diana, la plus jeune de ses filles, est décédée deux mois après sa mère. La situation était devenue intenable pour lui.

Il est retourné à Saint-Paulin, sa paroisse d'origine du comté de Maskinongé, sans doute pour chercher de l'aide auprès de la famille. En 1891, il a été recensé au lieu-dit Hunterstown, un hameau situé un peu à l'ouest du village de Saint-Paulin sur la Rivière-du-Loup.

Ce n'était que partie remise. François Martineau-Saintonge était de retour à Lowell le 18 février 1892, jour de son second mariage avec Aurélie Bergeron.

dimanche 10 avril 2016

La pension St Onge à Lowell

À la fin du 19e siècle, la ville de Lowell dans le Massachusetts était le principal centre industriel en Amérique. Des boarding houses, ou pensions de famille, offraient le gîte et le couvert aux travailleurs étrangers des usines environnantes : des Canadiens français et des Irlandais surtout, mais aussi des Grecs, des Allemands, des Polonais. Sur Merrimack Street, un parc municipal porte aujourd'hui le nom de Boarding House Park en souvenir de ces anciennes pensions de famille. 

Les boarding houses de Lowell


Mon arrière-grand oncle François Martineau-Saintonge et sa seconde femme Aurélie Bergeron ont tenu une pension de famille au 615 Merrimack Street pendant une quinzaine d'années. En 1900, François tenait aussi une épicerie, mais la pension de famille, qui comptait une douzaine de chambres en location, est devenue par la suite son principal gagne-pain. 

Ce n'était pas un lieu de passage. Certains pensionnaires de 1900 étaient encore présents en 1910, deux couples d'âge mûr sans enfant : Joseph-Ephrem Bousquet et son épouse, de même qu'Azarie Comtois et sa femme Rose-Anna. Une servante nommée Victoria St Onge, sans lien de parenté avec François, a été recensée à la même adresse. Elle devait se charger de l'entretien des lieux.

L'établissement accueillait des francophones, soit des Canadiens français et des Belges. La pension voisine, au 601 Merrimack, était tenue par un Canadien anglais nommé George L. Pickering qui recevait des Canadiens français et des Allemands. Merrimack Street était une rue très cosmopolite.

J'ignore si la pension St Onge est demeurée ouverte après le décès de François en 1914. Le déclin économique de la ville était déjà bien amorcé à ce moment-là, avec la délocalisation des usines de textile, et les pensionnaires se faisaient sans doute plus rares.

En 1920, le 615 Merrimack appartenait à un nommé Arthur Pitre. Alexandra, une des filles de François St Onge, et son mari Ulderic Milette logeaient encore à cet endroit.

La même année, on retrouve Aurélie Bergeron, veuve St Onge, dans un autre quartier de Lowell, au 235 Mt Hope Street, où son gendre d'origine grecque George Gialousis tenait une boutique de tailleur et une teinturerie. Mais c'est une autre histoire.


mardi 5 avril 2016

Un document révélateur

J'ai des dizaines de documents de toutes sortes sur la famille de mon arrière-grand-père Félix Martineau-Saintonge (1850-1927), forgeron à Saint-Étienne-des-Grès, mais aucun n'est aussi révélateur que ce paragraphe paru dans le Lowell Sun du 9 novembre 1914.


Comme un recensement, ce paragraphe énumère les membres de la famille à un moment précis de l'année 1914. Mais mieux qu'un recensement, il situe chacun en Amérique du Nord : Lowell, New Bedford, le Michigan, Saint-Paulin et Saint-Étienne-des-Grès. Une carte géographique de la famille en quelque sorte.

Il contient de succulents détails que j'ignorais :
  1. Que François est décédé dans sa maison de 615 Merrimack Street à Lowell dans le Massachusetts pendant la nuit.
  2. Que sa soeur Denise, remariée avec un Lafrenière, habitait le Michigan cette année-là.
  3. Que les membres de la famille qui ne sont pas énumérés dans ce paragraphe sont vraisemblablement décédés avant le 8 novembre 1914.

Cette coupure de journal a été mise en ligne sur le site Ancestry par un cousin américain anonyme que je remercie.