mercredi 19 août 2015

La pauvreté des registres anglicans

Voici un acte de sépulture, daté du 20 mai 1844, dans le registre de l'église anglicane de Trois-Rivières  :
« William son of William Somerville farmer was drowned in the canal of the Batiscan Forges on the thirtieth of april and was buried may the twentieth eighteen hudred and forty four. »
Comparés aux registres catholiques, les registres anglicans sont d'une pauvreté affligeante. Un registre catholique aurait ajouté l'âge du défunt, le nom de sa mère et la paroisse de résidence des parents. Le même acte aurait été formulé à peu près comme suit :
« Le 20 mai mil huit cent quarante quatre, par nous soussigné recteur de la paroisse, a été inhumé le corps de William Somerville, fils de William Somerville cultivateur de la paroisse de ( ...) et de (...) son épouse légitime, noyé accidentellement dans le canal des forges de Batiscan le 30 avril dernier à l'âge de (...).
Un prêtre catholique aurait précisé que la noyade était accidentelle pour exclure la possibilité du suicide, auquel cas l'inhumation en terre consacrée était refusée au défunt. Une façon de se prémunir contre une éventuelle contestation du droit de sépulture.

Les Somerville dont il est question dans l'acte étaient originaires d'Irlande. Ils ont exploité un moulin à farine situé près des Forges de Batiscan où William s'est noyé. En 1844, année de la noyade, les forges étaient abandonnées depuis longtemps. 

Par ailleurs, il s'est écoulé trois semaines entre le décès et l'inhumation, ce qui signifie qu'on a mis du temps à retrouver le corps. La noyade étant survenue au printemps, William a pu être entraîné par le courant loin du lieu de l'accident.

mardi 18 août 2015

Une grande famille reconstituée

Cette photo a été prise à l'été 1931, probablement à Shawinigan.


À gauche et derrière, le menuisier Sem-Wilfrid Descôteaux et les trois enfants survivants de son premier mariage avec Marie-Hélène Labranche : Lucien (1925), Henri-Paul (1918) et Fernande (1919) Descôteaux. Devant à droite, Blanche-Yvonne Lavergne et les deux filles de son premier mariage avec Roméo Robitaille : Madeleine (1928) et Simone (1926) Robitaille. Le bébé sur les genoux de Blanche-Yvonne est Marcel Descôteaux (1930), le premier enfant du couple. Ils en auront onze autres.

Ensemble, Sem-Wilfrid (1894-1990) et Blanche-Yvonne (1906-1997) ont donc élevé 17 enfants, provenant des trois lits. Sur la photo, la maman à l'air épuisée. Le papa fume la pipe qui ne le quittait jamais, bourrée de tabac canadien de son jardin.

lundi 17 août 2015

Notes sur le régiment de Carignan-Salière

  • Cette année 2015 marque le 350ième anniversaire de l'arrivée du régiment de Carignan-Salières en Nouvelle-France. Des activités ont été prévues, au Québec et en France, pour souligner cet anniversaire.
  • J'ai été un peu déçu de l'exposition présentée au Château Ramezay à Montréal. Elle vise un public de touristes ; les amateurs de généalogie et d'histoire restent sur leur faim.
  • En vente au Château Ramezay : Le régiment de Carignan-Salière, Les premières troupes françaises de la Nouvelle-France 1665-1668, de Marcel Fournier et Michel Langlois. L'ouvrage, excellent, contient notamment un répertoire des soldats classés par ordre alphabétique.
  • Selon ce répertoire, Julien Dubord dit Lafontaine faisait partie de la compagnie de Saint-Ours, arrivée à Québec le 14 septembre 1665 sur le navire Justice. Le dictionnaire Jetté, publié en 1983, rattache plutôt Dubord à la compagnie de La Fouille qui est arrivée à Québec le 18 juin 1665 sur le Saint-Sébastien et a été stationnée à Louiseville. Comme Jetté, le site Migrations.fr rattache Dubord à la cie de La Fouille, de même que Germain Lesage dans son Histoire de Louiseville, publiée en 1961. Je ne sais pas qui a raison. Pour l'instant je conserve les informations de Jetté, tout en sachant qu'il y a peut-être une erreur. 
  • Le nom de François Péloquin dit Crédit n'apparaît pas dans le répertoire. Le dictionnaire Jetté le dit soldat de la cie de Saint-Ours du régiment de Carignan. Le Fichier Origine le dit plutôt soldat de la cie de Saint-Martin des troupes de la Marine. Dans ce cas-ci, je crois que Jetté est fautif. La confusion vient peut-être du fait que Péloquin a vécu dans la paroisse de Saint-Ours.
  • Des troupes du régiment du Poitou sont arrivées à Québec en 1665, la même année que le régiment de Carignan. 
  • Pierre Lamoureux dit Saint-Germain est le seul soldat du régiment de Carignan qui a épousé une Amérindienne. Il s'est établi en Acadie. La majorité de ceux qui sont restés au pays ont épousé une fille du roi.
  • Un décompte rapide m'a permis d'identifier 29 soldats du régiment de Carignan parmi les ancêtres de mes enfants. Il y en a probablement davantage.

Mis à jour le 3 septembre 2015