jeudi 22 novembre 2012

Monastère et vie paroissiale

On trouve sur le site Nos Racines le numéro-souvenir du bulletin mensuel Le Foyer du Christ-Roi, consacré à l'ouverture du nouveau monastère des Pères du Saint-Sacrement à Shawinigan en 1947. On y présente notamment un historique avec photos des dix premières années de cette paroisse ouvrière de la haute-ville de Shawinigan qui s'est développée à côté de l'aluminerie Alcan. Une partie des terres sur lesquelles le Christ-Roi a été construit appartenaient à mon arrière-grand-père maternel Adélard Lavergne (voir La maison Adélard Lavergne sur ce blog).


C'est une source d'informations unique sur ce milieu de vie : écoles, caisse populaire, L.O.C, J.O.C., Ligue des citoyens, chorales, garde paroissiale, scouts, Cercle Lacordaire, etc. En 1947, à Shawinigan comme ailleurs au Québec, toutes les activités communautaires étaient structurées en fonction du territoire des paroisses religieuses, et plus ou moins supervisées par des religieux ou prêtres aumôniers. 

On ne manquait pas de prêtres au Christ-Roi. La paroisse était desservie par les Pères du Saint-Sacrement et leur monastère abritait six ou sept Pères et autant de Frères. Je crois qu'ils souhaitaient même en avoir davantage, comme le montrent les dimensions du monastère nouvellement construit. Mais la baisse de la pratique religieuse et le manque de vocations sont venus contrecarrer leurs projets. Aujourd'hui, la paroisse n'existe plus et l'église a été démolie, remplacée par un Jean-Coutu. Le monastère est devenu une résidence pour personnes âgées.

Le monastère, dont on voit l'arrière sur la photo suivante, était donc beaucoup trop vaste pour une communauté d'une quinzaine de religieux. Ses locaux pouvaient servir aux organismes communautaires. Il a aussi logé la Caisse populaire du Christ-Roi. À l'arrière, il y avait un immense balcon où les Pères se promenaient tout en lisant leur bréviaire. Ils avaient une vue imprenable sur les cheminées de l'aluminerie Alcan, située en face de l'autre côté du boulevard Saint-Sacrement.



Le milieu était particulièrement fertile. Jusqu'à la débandade de la fin des années 1960, la plupart des résidents du quartier étaient membres d'une ou de plusieurs organisations paroissiales. Ainsi, ma mère était bénévole à la Saint-Vincent-de-Paul et mon père chantait dans la chorale. Les deux étaient membres de la Ligue ouvrière catholique (L.O.C.). J'ai aussi été embrigadé dans cette nébuleuse paroissiale, au sein des enfants de choeur et du mouvement scout.


À la fin du bulletin, la liste des annonceurs donne un aperçu du secteur commercial en 1947. Ceux qui ont vécu dans le quartier reconnaîtront certains de ces commerces qui logeaient, pour la plupart, sur la rue Frigon, l'artère commerciale du Christ-Roi. On y trouvait, notamment, le 5-10-15 de Bruno Boisvert, un commerce de nouveautés à bon marché que l'on appelait communément le 15 cennes. Les 5-10-15 étaient les ancêtres des magasins à un dollar d'aujourd'hui, sauf que les produits étaient généralement Made in Canada ou bien in USA.

L'infatigable J-Armand Foucher, propriétaire du garage Foucher Auto "En face de l'Aluminium" avait la réputation de vendre l'essence la moins chère de la région. Il avait aussi une imprimerie qui produisait des journaux hebdomadaires, notamment Les Chute de Shawinigan dont j'ai déjà cité des articles sur ce blog. Ses journaux lui permettaient d'annoncer son garage et de faire un peu de politique. Il a aussi été maire de Shawinigan.

En 1947, Arthur Riquier avait déjà un entrepôt de fruits et légumes sur la rue Champlain. Je crois qu'il y est encore, 65 ans plus tard. Non loin de là, le magasin de Meubles Bernard Limoges (200 Frigon) est demeuré ouvert pendant plusieurs décennies.

Sauf exception, les commerces tenus par une femme mariée affichaient le nom du mari, tandis que les demoiselles pouvaient afficher leur propre nom. Leurs commerces ne s'adressaient qu'aux femmes : 
  • Madame J.B. Gingras, marchandises à la verge (403 Frigon).
  • Madame Victor Hamel, magasin de coupons (613 Frigon).
  • Salon Marguerite, chapeaux de choix (232 Frigon).
  • Madame Rose Carbonneau, experte corsetière (689 Saint-Marc).
J'ai trouvé quelques commerces tenus par des gens de ma parenté :
  • Elphège Boisvert, viande fumée et poisson frais (363a Giguère).
  • Dr L. Lavergne, chirurgien-dentiste (124 Champlain).
  • Pharmacie Lavergne (386 Frigon).

Voir aussi sur ce blog : Le Lac McLaren

samedi 17 novembre 2012

Deux jeunes filles en shorts

Un article publié dans le journal hebdomadaire Les chutes de Shawinigan, le 1er août 1951 :

Les "shorts" ont conduit deux jeunes filles au recorder

Deux jeunes filles du Cap-de-la-Madeleine venues ici en bicyclette et qui se promenaient en shorts sur la rue ont été appréhendées par la police. Traduites devant le recorder, Me Joseph Lafond, elles plaidèrent coupable et furent condamnées à payer une amende de deux dollars et les frais de la cause. Le recorder leur a fait des remontrances et leur a fait observer l'inconvenance qu'il y avait pour des jeunes filles de se promener ainsi en ville dans un tel accoutrement. 

S'il arrivait que d'autres jeunes filles suivent leur exemple, elles subiront le même sort, parce que la police est bien déterminée à faire respecter à la lettre cet article du règlement de police qui défend aux jeunes filles et aux femmes de circuler sur les trottoirs de la cité dans des costumes inconvenants. 

Pour revenir aux deux demoiselles du Cap, en raison de circonstances atténuantes, elles bénéficièrent d'une sentence suspendue, et en furent quittes en payant les frais de la cause.

Cet article soulève deux questions : 
  1. Quelles furent les circonstances atténuantes qui ont permis aux jeunes filles d'éviter l'amende ?
  2. Quel genre de shorts portaient-elles ?

Pour répondre à la deuxième question, il appert que dans les années 1950, les femmes disons émancipées pouvaient porter trois types de shorts, selon la longueur :
  1. Les short shorts, ancêtres des hot pants, qui montaient 6 pouces en haut du genou. Ce modèle était réservé à la plage et aux pinups.
  2. Les shorts Bermudas qui montaient 3 pouces en haut du genou. Un peu osé pour l'époque quand même.
  3. Les shorts longs, en bas du genou, qui étaient conçus pour les cyclistes. 

Retour dans le pays des noirs

Un article publié dans le journal hebdomadaire Les chutes de Shawinigan le 27 juin 1951 :

Le R.P. Hamel nous quittera sous peu pour les missions du Basutoland

Un jeune missionnaire de Shawinigan, le Rév. Père Louis-Georges Hamel o.m.i., qui a déjà passé treize ans dans les missions du Basutoland, en Afrique, nous quittera prochainement pour retourner dans le pays des noirs.

Vendredi soir dernier, en la salle du Centre paroissial St-Marc, de nombreux parents et amis ont assisté à un programme de vues animées appropriées pour se terminer par une fête d'adieu à ce jeune missionnaire de chez nous. Le Père Hamel nous fait part de son prochain départ dans le communiqué suivant : 
« Arrivé depuis un an, après treize ans d'évangélisation, j'ai profité de ce congé pour refaire une santé épuisée, subissant des traitements, faisant un stage à Montréal, et consacrant le reste de mon temps et de mes forces à faire certaines visites.

Je suis maintenant rappelé par les autorités, et refait pour le travail des missions, je m'embarquerai à Montréal à bord du Thorshal pour Le Cap, Afrique du Sud, d'où je regagnerai mes montagnes par train, un voyage de deux jours et de deux nuits.

Mais auparavant, je veux dire un dernier merci à tous ceux qui m'ont témoigné leur bonté, et aussi leur générosité. Les préparatifs du départ vont me prendre les quelques jours que je passerai encore ici, il me sera donc impossible de voir ou de revoir tous et chacun. D'où la raison d'une soirée de départ pour tous les intéressés au Centre paroissial Saint-Marc vendredi dernier. »
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Basutoland est l'ancien nom donné au Lesotho, un territoire montagneux enclavé dans l'Afrique du Sud. La mission d'évangéliser les Basutos avait été confiée à la branche canadienne des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée.


Louis-Georges Hamel (1909-1977) était le fils d'Ephrem Hamel et d'Azélie St-Onge de Sainte-Flore. La famille comptait aussi un autre prêtre et trois Soeurs de la Charité d'Ottawa. À la fin de sa vie, Louis-Georges Hamel résidait au Cap-de-la-Madeleine où les Oblats possèdent un monastère. Il a été inhumé à cet endroit, le 5 septembre 1977.

jeudi 15 novembre 2012

Marguerite Gélinas

J'ai trouvé un site intéressant qui relate la vie d'une dame de Shawinigan nommée Marguerite Gélinas (1916-2010).



Elle appartenait à la génération des parents des baby-boomers, ces enfants de familles nombreuses qui ont quitté la campagne pour aller vivre en ville, pendant ou après la deuxième guerre mondiale. La ville pour elle ce fut la haute-ville de Shawinigan, dans les paroisses Saint-Marc et Christ-Roi. Son témoignage fait ressortir le contraste entre son enfance heureuse dans le village de Grandes-Piles sur le Saint-Maurice et sa vie adulte parfois difficile dans un quartier ouvrier.

Sa jeunesse aux Grandes-Piles : « Pour passer le St Maurice, on appelait le traversier, de bord à bord en criant très fort «Traverse!» et le traversier venait nous prendre. »

Une période heureuse en ville : « Les cafétérias marchaient bien et nous avions enfin nos meubles, de beaux objets de valeur et des employées de maison comme Lucie Alexander qui venait de St Roch, Thérèse et d’autres pour s’occuper des enfants. Dans la rue, les gens me saluaient et j’étais heureuse de constater que la vie nous souriait enfin. »

Bien racontée, son histoire est assez représentative de celles des femmes de cette génération, sauf qu'elle a eu trop d'enfants pour le milieu dans lequel elle a vécu, ses horaires de travail et ses conditions de logement. Elle parle d'ailleurs de son découragement lorsqu'elle est tombée enceinte pour la dixième fois.

J'ai découvert en lisant sa biographie qu'elle a tenu une épicerie au coin de la rue Frigon et du boulevard Royal au début des années cinquante. C'était juste en face d'un logement que mes parents ont habité quelques années plus tard. Je me souviens effectivement qu'il y a eu une petite épicerie à cet endroit, on dirait aujourd'hui un dépanneur.


La photographie provient du site en question. Elle n'est pas identifiée, mais je suppose qu'elle représente Marguerite Gélinas jeune. Sa coiffure est typique des années 1930.
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Ajout du 16 novembre 2012: Le monde est petit. Lucille Gélinas, la soeur de Marguerite Gélinas, a épousé Roger Boisvert, le fils de ma grande-tante Alice Lavergne, le  24 juin 1955 dans la paroisse Saint-Marc de Shawinigan. Ils ont vécu dans le même voisinage, sur la rue Giguère, près du boulevard Royal. On retourne cinquante ans en arrière. Au sujet d'Alice Lavergne qui est morte centenaire, voir aussi sur ce blog : Nécrologie.

mardi 13 novembre 2012

L'enfant à la voix d'or

Dans les années 1960, le samedi après-midi, pour la modique somme de 25 cents, le Cinéma Cartier de la rue Saint-Marc à Shawinigan offrait un programme double destiné aux enfants. C'étaient des films de série bon marché : des comiques (Jerry Lewis, Laurel et Hardy, Abbot et Costello, Fernandel), des monstres japonais en latex dans des décors de carton (Godzilla), des peplums et des vieux westerns dans lesquels les Indiens étaient toujours méchants.

Mais la grande vedette de ces représentations était Josélito l'enfant à la voix d'or :



Les titres de ses films sont évocateurs du genre :
  • 1956 : Le petit vagabond 
  • 1957 : L'enfant à la voix d'or 
  • 1958 : Le rossignol des montagnes 
  • 1959 : Écoute ma chanson 
  • 1960 : La Chanson de l'Orphelin 
  • 1960 : Le petit colonel 
  • 1961 : Mon ami Josélito 
  • 1961 : Les Deux Gamins 
  • 1962 : Son Fidèle Compagnon 
  • 1963 : Le secret de Joselito 
  • 1965 : Le petit andalou 
  • 1965 : Le Petit gondolier 
  • 1966 : Le Gamin de Porto Rico 
  • 1969 : Prisonnier dans la ville 
Cette liste provient de Wikipédia.

Jean Laspron devant le tribunal

Jean Laspron dit Lacharité (1630-1692), ancêtre des familles Lampron et Lacharité, soldat du Régiment de Carignan et pionnier de la Baie-du-Febvre, ne payait pas ses dettes. Il fallait le traîner en cour pour obtenir justice.

C'était un habitué du tribunal de Trois-Rivières. J'ai trouvé dix-huit jugements qui le concernent dans la banque de données  PISTARD des BANQ. Il y en avait peut-être davantage, étant donné les variantes dans l'orthographe des noms.

Ces jugements nous donnent des informations non seulement sur ses dettes, mais aussi sur les transactions qu'il a effectuées et sur les relations conflictuelles qu'il a eues avec ses voisins. Les derniers jugements, pour l'année 1688, concernent les frais médicaux pour des blessures subies par sa femme Anne Renaud.

Voici les résumés de ces dix-huit jugements rendus par la juridiction royale de Trois-Rivières entre 1668 et 1688 :

22 décembre 1668 : Requête de Jacques Gauthier (Gaultier) dit Loranger qui obtient défaut contre Jean Laspron dit Lacharité, demandeur, pour un baril d'eau-de-vie.

26 août 1675 : Requête de Marin Richard dit la Vallée (Lavallée), demandeur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), défendeur, demandant la somme de 100 livres convenue devant témoins, ce qu'il offre de prouver en cas de déni; le défendeur dit que l'accord a été rompu et demande d'être déchargé de la demande avec dépens; avons permis au demandeur de faire requête des faits contenus en sa demande le 25 octobre prochain.

28 août 1675 : Requête d'Élie Bourbaut (Bourbeau), procureur des héritiers de feu Simon Baston, demandeur, contre Jean Laspron, dit la Charité, défendeur, pour la somme de 44 livres suivant une obligation due par ledit Laspron audit feu sieur Baston; le défendeur offre de livrer 6 minots de blé d'ici la prochaine Saint-Martin et il promet de payer le surplus le plus tôt possible; ledit défendeur est condamné, de son consentement, à livrer et fournir 6 minots de blé sur la somme de 44 livres par lui due, selon le prix convenu lors de la livraison, et le surplus de paiement dans un an avec l'intérêt, en plus d'être condamné aux dépens liquidés à 30 sols, signé Boyvinet (Boivinet).

26 juin 1679 : Défaut accordé à Antoine et Michel Desroziers (Desrosiers), père et fils, du lieu de Champlain, en la qualité de curateurs en la personne et biens de Louise Manitouakikoué, veuve de feu Pierre Artault (Harteau), sieur de la Tour (Latour), Antoine Desroziers étant le tuteur de Jean Artault et Michel Desroziers, le mari de Marie Artault, demandeurs, comparant par Antoine Adhémar, procureur, contre Jean Laspron dit Lacharité, défendeur et défaillant, pour la somme de 45 livres qu'il doit audit feu de la Tour passée par obligation devant Ameau, notaire royal, le 8 juin 1677, avec les intérêts; ledit défendeur est condamné à payer ladite somme de 45 livres avec les profits et intérêts et les dépens modérés de 56 sols et 6 deniers.

26 juin 1679 : Défaut accordé à Nicolas Geoffroy, taillandier, demeurant à Champlain, demandeur, comparant par maître Antoine Adhémar, son procureur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), demeurant à la rivière de Cressé, défendeur et défaillant, pour la somme de 5 livres et 10; il est ordonné que les parties viendront à compter à l'amiable, dépens réservés, signé Boyvinet (Boivinet).

6 mars 1683 : Requête de Joseph Petit, sieur de Bruno (Bruneau), marchand, demeurant aux Trois-Rivières, demandeur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), demeurant à Nicolet, défendeur, pour faire reconnaître 2 promesses, l'une du dernier octobre, de 723 livres et l'autre de 124 livres et 8 sols, datée du 20 novembre 1682; ledit défendeur est condamné pour la somme de 847 livres et 8 sols contenue en 2 promesses; avons donné acte au demandeur de son serment alors que le défendeur est condamné aux dépens modérés à 35 sols, y compris l'expédition des présentes, signé Boyvinet (Boivinet).

13 mars 1683 : Défaut accordé à la veuve Seigneuret, demeurant près des Trois-Rivières, demanderesse, comparante par Laurent Molet (Mole), son procureur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), habitant de Nicolet, défendeur et défaillant, pour un arrêté de compte en date du 20 octobre 1681 pour la somme de 100 livres et 18 sols; le défendeur est condamné à payer la somme de 100 livres et 18 sols et aux dépens, signé Boyvinet (Boivinet).

29 mars 1683 : Requête de Pierre Loyseau (Loiseau) dit Francoeur, demeurant à Nicolet, demandeur, comparant par Paul Petit, son procureur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), demeurant aussi à Nicolet, pour lui rendre 1 scie, 1 pioche, 3 haches, 1 lime à scie et 1 carcan qu'il lui a pris pendant la nuit du jeudi au vendredi; avons mis les parties hors de cour, devant consulter un certain des Fontaines (Desfontaines) à qui appartiendrait la scie alors que chacun est condamné aux dépens.

30 acril 1683 : Défaut accordé à Pierre Loyseau (Loiseau) dit Francoeur, demeurant à Nicolet, demandeur, contre Étienne Veron dit Grandmesnil (Grandménil), procureur du sieur Chouart, demeurant aux Trois-Rivières, défendeur et défaillant, pour l'autorisation d'enlever des perches sur une terre appartenant au sieur Chouart, sise à Nicolet, que le sieur Jean Laspron dit la Charité (Lacharité) lui a interdit d'enlever; avons permis au demandeur d'enlever les perches et condamné le défendeur aux dépens liquidés à 26 sols, y compris l'expédition des présentes, signé Boyvinet (Boivinet).

9 juin 1684 : Requête de Pierre Loyseau (Loiseau) dit Francoeur, demeurant à Cressé, demandeur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), aussi de Cressé, défendeur, pour la somme de 23 livres et 5 sols portée par un billet signé par Laspron; le défendeur reconnaît devoir ladite somme mais qu'il n'a pas, présentement, les moyens pour rembourser sa dette; ledit défendeur est condamné à payer la somme de 23 livres et 5 sols ainsi que les dépens liquidés à 8 sols.

25 juin 1684 : Défaut accordé à Jean-Guy le Vacher dit la Serte (Lacerte), demeurant à Trois-Rivières, demandeur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), demeurant à Cressé, défendeur et défaillant, pour la somme de 14 livres, 12 sols et 6 deniers portée par l'exploit de ce jour; le défendeur est condamné à payer la somme de 14 livres, 12 sols et 6 deniers à la suite du serment dudit la Serte, ainsi que les dépens liquidés à 16 sols, signé Boyvinet (Boivinet).

19 novembre 1687 : Requête de Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), demandeur, contre Pierre Loyseau (Loiseau) dit Francoeur, pour la somme de 25 livres et 15 sols qu'il a reçue des 29 livres et 10 sols du sieur de Long Val (Longval); ledit Francoeur dit ne pas avoir reçu les 29 livres et 10 sols dudit Longval; avons déchargé ledit Francoeur de ladite assignation et condamné le sieur de Longval à payer la somme de 25 livres et 15 sols au demandeur et à se pourvoir en ce qui concerne ledit Francoeur pour ce qu'il prétend lui devoir, dépens réservés, signé le Chasseur (Lechasseur).

9 décembre 1687 : Requête d'Étienne Veron, sieur de Grandmesnil (Grandménil), demeurant aux Trois-Rivières, demandeur, contre Jean Laspron, défendeur, pour la somme de 80 livres pour la vente d'une terre sise en la seigneurie de Cressé portée par un contrat daté du 31 mai 1683 et, 16 livres pour les intérêts de 4 années; ledit défendeur est condamné à payer la somme de 80 livres et les intérêts et les dépens liquidés à 40 sols, y compris les présentes.

19 janvier 1688 : Requête de sieur Jacques du Gay (Duguay), chirurgien, demeurant aux Trois-Rivières, comparant par Jeanne Baudry (Beaudry), sa femme, demandeur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), comparant par sa femme, pour la somme de 23 livres, 15 sols et, 16 livres, 10 sols à la suite d'un arrêté de compte en date du 2 novembre 1685, pour des pansements, médicaments, du vin et une somme qu'il aurait reçue à Québec d'un nommé Belin (Bellin) pour le demandeur; le défendeur dit qu'il avait offert leur boeuf mais que le demandeur aurait refusé; le défendeur est condamné à payer la somme de 23 livres et 15 sols, 25 sols pour le vin et 6 livres qu'il a reçues dudit Belin pour le demandeur et, condamné aux dépens liquidés à 16 sols, non compris les présentes, signé le Chasseur (Lechasseur).

12 février 1688 : Requête d'Antoine Desroziers (Desrosiers), demeurant à Champlain, tuteur des enfants mineurs de Pierre Artault, sieur de la Tour (Latour), demandeur, contre Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), pour la somme de 45 livres due à la succession desdits mineurs, contenue par un billet qui était entre les mains de son fils Michel Desroziers (Desrosiers); ledit la Charité est condamné à payer ladite somme contenue par le billet après que les pelleteries seront descendues ou quand il sera de retour de voyage et condamné aux dépens, signé le Chasseur (Lechasseur) . - 12 février 1688 

28 mai 1688 : Requête d'Anne Renault (Renaud), femme de Jean Laspron dit la Charité (Lacharité), demanderesse et complaignante, assistée de Claude Vollant (Volant), sieur de Saint-Claude, son procureur, contre François Hamelin et Marie-Madeleine Aubert, sa femme, défendeurs, à la suite d'une sentence datée du 4 avril dernier qui les condamnait à payer la somme de 40 livres envers elle, pour des dommages et intérêts; il est ordonné que la sentence soit exécutée selon sa forme et teneur alors que ledit Hamelin est condamné aux dépens liquidés à 40 sols, y compris l'expédition des présentes, signé le Chasseur (Lechasseur) et J Petit.

31 mai 1688 : Requête de sieur Jacques du Gay (Duguay), chirurgien, demeurant aux Trois-Rivières, comparant par Jeanne Baudry (Beaudry), sa femme, contre Anne Renault (Renaud), femme de Jean Laspron, absent, aussi dudit lieu, défenderesse, pour la somme de 30 livres pour des pansements et médicaments; la défenderesse dit que le prix est exorbitant et offre de payer la somme de 20 livres pour laquelle elle demande recours contre François Hamelin et sa femme, de qui elle a reçu lesdites blessures; la défenderesse est condamnée à payer la somme de 25 livres et elle pourra intenter un recours contre lesdits Hamelin et sa femme et elle est aussi condamnée aux dépens liquidés à 37 sols, y compris les présentes, signé le Chasseur (Lechasseur).

31 mai 1688 : Requête d'Anne Renault (Renaud), femme de Jean Laspron dit la Charité, demanderesse et complaignante, contre François Hamelin et Marie-Madeleine Aubert, sa femme, aussi des Trois-Rivières, défendeurs, pour lui rembourser la somme de 30 livres pour laquelle elle a été condamnée lors de la sentence précédente, au profit du sieur du Gay (Duguay), chirurgien, pour des pansements et médicaments; les défendeurs sont condamnés à payer la somme de 23 livres, somme qui avait été réduite lors de la condamnation et 37 sols pour les dépens qu'elle a dû payer et aussi condamnés aux dépens liquidés à 37 sols, y compris les présentes, signé le Chasseur (Lechasseur).

lundi 12 novembre 2012

Un sport dangereux

Un article paru dans le journal hebdomadaire Les chutes de Shawinigan le 14 février 1951 :
Un célibataire d'une trentaine d'années de Shawinigan-Sud a été condamné en fin de semaine sous l'accusation d'avoir senti aux fenêtres à la suite de son arrestation par le chef E. Bonenfant de l'endroit. En plaidant coupable, cet individu a tenté de s'excuser en déclarant que certaines gens négligeaient de fermer complètement leurs stores, ce qui lui donnait des tentations trop fortes pour y résister... Condamné à 20$ d'amende et aux frais, ou à 15 jours de prison, ce triste sire opta pour la prison ... probablement dans le but d'être à l'abri des tentations... Le chef Bonenfant possède d'autres signalements d'individus qui se livrent à ce "sport" dangereux et il met les intéressés en garde.

samedi 10 novembre 2012

Mariés cinq fois

Il est extrêmement rare qu'une personne se marie cinq fois. Dans À travers les registres, publié en 1886, Cyprien Tanguay rapporte deux mariages en cinquième noces qui sont, d'après lui, les deux seuls cas du XVIIIe siècle au Canada. Ces deux cas sont survenus à seulement deux ans d'intervalle, à Québec en 1723 et à Charlesbourg en 1725.






 1725 :
 


 

Pour ma part, je ne me souviens pas d'en avoir rencontré dans mes recherches. Je n'ai pas vu beaucoup de mariages en quatrième noces non plus. Les mariages en troisième noces sont par contre relativement fréquents.