mardi 25 septembre 2012

Les Majorettes Robin-des-Bois

Voici une photo du corps de tambours et clairons le plus rigolo de la région : Les Majorettes Robin-des-Bois du Cap-de-la-Madeleine.

Majorettes Robin-des-Bois du Cap-de-la-Madeleine

Un article du journal Le Portage de l'Assomption daté du 23 mai 1963 annonçait la venue du groupe dans cette ville :  
Ce corps a été formé en août 1961. Par la suite, chaque majorette a suivi un cours de solfège afin de se qualifier pour le choix d'un instrument. Toutes les harmonisations sont faites selon les règles les plus strictes de l'harmonie musicale. Le costume des majorettes est le costume réel de Robin des Bois. Ne manquez pas de voir évoluer ce spectaculaire corps de majorettes à l'aréna le 1er juin.
Le 7 avril 1966, elles étaient à Val-d'Or, comme le rapporte le Val d'Or Star. Cette année-là, elles ont présenté leur chorégraphie à la compétition annuelle de Rouyn-Noranda.

Voir aussi sur ce blog : Les Fameux Cadets de Shawinigan.

lundi 24 septembre 2012

Tambours et clairons

Les corps de tambours et clairons ont connu une très grande popularité au Canada à la fin des années 1950 et au début des années 1960. C'est une mode qui nous est venue des États-Unis. On utilise souvent l'expression anglaise « drum corps » pour désigner ces ensembles où les musiciens jouent en marchant. Les gens se déplaçaient en grand nombre pour entendre leur musique et aussi pour admirer les majorettes.

Des majorettes américaines

Ces drum corps ont surgi en grand nombre à la fin des années 1950 et la plupart d'entre eux ont eu une vie bien éphémère. On pourrait facilement établir un parallèle avec la prolifération subite des groupes yéyés au début des années 1960.

Selon Louis-Georges Pellerin, qui a dirigé Les Majorettes de Shawinigan pendant trente ans, la ville a été le berceau du mouvement des drum corps  au Québec. Il y aurait eu seize de ces ensembles musicaux à Shawinigan entre 1960 et 1965, soit presque autant que dans tout le Québec d'aujourd'hui. Ces groupes participaient à des compétitions annuelles aux niveaux québécois, canadien et nord-américain. 

Dans Shawinigan depuis 75 ans, Fabien Larochelle raconte que la ville a été l'hôtesse de plusieurs de ces compétitions dans le cadre de la Classique internationale de Canots. Larochelle compte neuf ensembles à Shawinigan au début des années 1960 et non pas seize, ce qui est quand même considérable compte tenu de la population de la ville.

Quelques-uns de ces ensembles ont acquis une certaine notoriété. J'ai amassé des informations sur les cinq formations les plus connues : Les MajorettesLes Grenadiers-Kiwanis, Les Cadets de Shawinigan, Les Optimistes et Les Ambassadrices. 

Les Majorettes de Shawinigan (1957-1987) aurait été le premier groupe féminin du genre au Québec. L'ensemble a été fondé le 17 avril 1957, sous le nom de Roxyettes, par Louis-Georges Pellerin, Jacques Pellerin, Lucille et René Hétu. On comprend pourquoi le nom a été changé après quelques mois pour celui de Majorettes. C'est le groupe qui a duré le plus longtemps, trente ans avec plus ou moins les mêmes dirigeants. Les Majorettes ont été très actives dans les compétitions au début des années 1960, avec plus ou moins de succès. Elles se sont faites plus discrètes par le suite, mettant surtout l'accent sur la formation musicale des jeunes filles. Elles étaient très connues dans la région de Shawinigan où elles participaient à toutes les cérémonies et parades. C'était le groupe des grandes occasions. Curieusement, on trouve aujourd'hui peu de photos de cet ensemble sur internet. Ceux qui en possèdent devraient y remédier.


Les Majorettes en 1957

Le journal L'Action populaire du mercredi 6 février 1963 nous apprend que Les Majorettes de Shawinigan, édition 1961-1962, étaient formées de : « 1 tambour-major, des couleurs, 10 porte-drapeaux, 2 carabines, 2 épées, 1 tambour-major en chef, 4 tambours, 2 bongos, 2 tampanizes, 2 grosses caisses, 2 cymbales et 30 buggles avec coulisse ». Dans le jargon des drum corps, le mot couleurs désignait les danseurs et gymnastes intégrés à la chorégraphie.

Les Grenadiers Kiwanis (1960 - ?) ont été fondés par François Guay le 28 mai 1960 et ont effectué leur première parade lors des célébrations de la Saint-Jean-Baptiste, un mois plus tard. Ils ont été commandités par le Club Kiwanis, à compter de 1962. C'était sans aucun doute le meilleur ensemble de Shawinigan. Ils ont gagné de nombreux concours au Canada et aux États-Unis, dont quatre championnats provinciaux consécutifs de 1963 à 1966. Le 23 juin 1962, ils organisaient un spectacle nommé « Tambourama » à l'aréna de Shawinigan, en compagnies de plusieurs ensembles de la région, avec l'intention d'en faire un événement annuel.  Le groupe a participé aux cérémonies du vingtième anniversaire de Radio-Canada en 1972. C'est la dernière mention d'eux que j'ai trouvée.

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Les Grenadiers Kiwanis
Les Grenadiers Kiwanis avaient deux traits distinctifs. Pendant les premières années, ils portaient deux drapeaux blancs avec des points d'interrogation noirs pour dénoncer l'absence de drapeau national au Canada. Deuxième particularité : à compter de 1964, leur ligne de couleurs (danse et gymnastique) était formée de douze demoiselles. Le journaliste Michel Auger, qui a été membre de cette formation, racontait que la principale motivation des Grenadiers était de prouver aux filles de Shawinigan qu'ils étaient les meilleurs. C'étaient des adolescents.

Dans un style complètement différent, Les Cadets de Shawinigan-Sud (1957- ?) ont été fondés par Jacques Thomassin, lieutenant du 62e Régiment d'artillerie de Shawinigan. Les participants étaient des cadets de l'armée, du moins à leurs débuts. Ils se surnommaient eux-même modestement Les Fameux Cadets de Shawinigan. Ce groupe avait un sens aiguisé du marketing : culottes très courtes, spectacle dans une piscine, cartes postales avec leurs photos, etc. Ils étaient invités partout au Québec et ont fait deux tournées en Europe. Les Cadets étaient âgés de 10 à 17 ans. Les plus jeunes faisaient partie de l'ensemble Les Bambinos qui assurait la relève. Les Cadets ont cessé brusquement leurs activités à la fin des années 1960. À son apogée, l'organisation très bien structurée comptait une centaine de jeunes.
 
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Les fameux Cadets de Shawinigan

Les deux ensembles suivants ont été fondés par Rosaire Chamberland de Shawinigan-Est et ont été commandités par le Club Optimiste de Shawinigan : Les Cadets de l'Assomption (1959 - ?) et Les Ambassadrices (1960 - ?). Les Ambassadrices, moins connues que Les Majorettes, étaient le seul autre groupe féminin de Shawinigan. Elles ont évolué pendant cinq ou six ans. Les Cadets de l'Assomption n'ont pas duré plus longtemps. Les journaux de l'époque rapportent leur participation à des concours et des spectacles locaux. Ils ont changé de nom après quelques années pour s'appeler Les Optimistes de Shawinigan, commandite oblige.

Les Majorettes ou les Roxyettes? Non, les Ambassadrices!Cliquer pour voir l'image en taille réelle
Les Ambassadrices et Les Optimistes de Shawinigan

La photo des Ambassadrices a été prises à côté de l'église de l'Assomption, ce qui illustre bien leur appartenance à la paroisse du même nom, autrefois appelée Shawinigan-Est.

jeudi 20 septembre 2012

Tomber du mal caduc

Mal caduc est le nom que l'on donnait à l'épilepsie en Nouvelle-France. En 1664, un curé trop zélé a essayé de faire renvoyer en France un jeune homme qui souffrait de cette maladie.

Le registre du Conseil souverain rapporte la démarche du curé Bernières et la décision des autorités  en date du 8 février 1664 :

 
Dans À travers les registres, Cyprien Tanguay note que l'épileptique en question s'en est quand même bien tiré :