jeudi 31 mai 2012

Des livres et des piastres

Nous avons vu dans un message précédent qu'après l'introduction du dollar canadien, la piastre en usage au Canada français était devenu synonyme de dollar (voir Grand chèque en piastres sur ce blog). Mais que valait la piastre en livre anglaise qui était la monnaie de référence à l'époque ?

Voici quelques exemples de contrats libellés en piastres, tirés du minutier de Robert Trudel, notaire à Sainte-Geneviève-de-Batiscan dans le comté de Champlain. Il m'ont été transmis par Guy Parent de Québec qui tient un blog sur les familles Parent.
  1. Le 23 novembre 1857. François Massicotte, fils de Louis, cultivateur de Saint-Narcisse, achète d’Augustin Massicotte, cultivateur de Saint-Prosper, un cheval sous poil rouge, 46 piastres. 
  2. Le 16 avril 1858. Vente de Joseph Gauthier, agriculteur et Juge de Paix, de Saint-Narcisse, à Isidore Trépanier, marchand de Saint-Narcisse, un terrain au 2e rang de 70 pi.x 133 pi., près de l’église, pour un prix de 10 livres ou 40 piastres. 
  3. Le 15 juin 1858. Quittance de Cyrille Massicotte et son épouse, Luce Simon Ayotte, et Cyrille Bronsard et son épouse, Julie Simon Ayotte, à Émilie Baril, veuve Joseph Simon Ayotte, cultivateur de Saint-Narcisse; 100 livres, la livre de 20 sous.
  4. Le 3 novembre 1858. Vente de François Vermette, marchand de Sainte-Geneviève, et son épouse Exupère Baribault, à Nazaire Simon Ayotte, cultivateur de Saint-Narcisse, une terre au premier rang de 2 arpents sur 25 arpents; Prix : 100 livres ou 400 piastres.
Ces contrats ont donc été conclu après l'introduction du dollar canadien en 1854, à parité avec la piastre. La piastre, qui était déjà utilisée comme unité monétaire avant 1854, est alors devenue synonyme de dollar pour les francophones du Bas-Canada. Notons qu'en Louisiane, le mot piastre était utilisé par les Cajuns, descendants des réfugiés acadiens, comme synonyme du dollar américain.
Les contrats nos 2 et 4 nous donnent le taux de conversion de la piastre (dollar) en livre : en 1858, la piastre valait le quart d'une livre anglaise.
Le contrat no 3 précise que la livre contenait 20 sous. Avant 1971, la livre anglaise était divisée en 20 schillings d'argent, selon l'ancien système duodécimal. Chaque shilling valait 12 pennies et 24 halfpennies en cuivre. Des unités monétaires équivalentes étaient en vigueur en France avant la Révolution (livre, sous, denier et demi-denier).

Un schilling en argent de 1855

Les contrats nos 1 et 4 nous donnent un aperçu des prix relatifs. En 1857-1858, un cheval « sous poil rouge » (contrat no 1) valait neuf fois moins qu'un terrain situé près de l'église (contrat no 4).

vendredi 18 mai 2012

Battre le lièvre




Dans Histoire de Saint-Gabriel de Brandon, un ouvrage anonyme publié en 1917 et attribué à l'éditeur Gonzague Ducharme, on nous raconte comment les Amérindiens invoquaient le « Grand-père » en battant le lièvre. Les Amérindiens en question étaient probablement des Algonquins Têtes-de-boule, ou encore des Abénaquis de la rive sud du Saint-Laurent qui fréquentaient les anciens territoires de chasse des Attikameks, L'auteur ne le précise pas. Pour la compréhension du texte, les harts étaient des liens que l'on fabriquait avec des branches flexibles comme celles du saule. Voici le récit :
Pierre Martial aimait les aventures, les bois, la chasse ; mais il ne pouvait s'empêcher de faire remarquer que la vie n'y était pas toujours rose. Ainsi, un jour qu'il accompagnait des sauvages dans une chasse d'hiver, un grand dégel survint. Deux pieds d'eau recouvrait la glace des lacs, et les raquettes, enfonçant dans la neige fondante, rendaient la marche presque impossible. Les provisions manquaient et on était exténué. Les sauvages résolurent, après avoir tenu conseil, d'en venir aux grands moyens, de « battre le lièvre ». Cette cérémonie consiste à faire un lièvre en neige et à le fouetter avec des harts en disant à chaque coup l'invocation : « Grand-père apporte nous du froid ». M. Martial, alors jeune, avait la charge de fournie les harts aux exécuteurs. On battit donc le lièvre, et cela jusqu'à ce que les coups eussent balayé la neige qui recouvrait les feuilles, puis on se coucha. Un vent froid s'éleva pendant la nuit et durcit quelque peu la surface de la neige, ce qui permit aux chasseurs de continuer leur route, et augmenta grandement en eux la confiance qu'ils avaient dans le moyen employé.
Source : (Gonzague Ducharme), Histoire de Saint-Gabriel de Brandon et de ses démembrements : Saint-Damien, Saint-Didace, Saint-Charles de Mandeville, Saint-Cléophas, Saint-Edmond, etc : à travers les registres et en marge. Montréal, G. Ducharme, 1917.

Administrativement, Saint-Gabriel de Brandon fait aujourd'hui partie de la région de Lanaudière, mais historiquement sa localisation, à la source de la rivière Maskinongé, le reliait au comté du même nom, d'où sont venus les premiers colons qui se sont installés sur les rives du lac Maskinongé.

Voir aussi sur ce blog : Le Windigo.

mardi 15 mai 2012

La joyeuse pénitence

Le site Le patrimoine immatériel religieux du Québec présente des articles intéressants sur la vie des communautés religieuses.

Croix en broches portée dans le dos
J'y ai trouvé un article sur les anciennes pratiques de mortification des Adoratrices du Précieux-Sang qui avaient un monastère à Trois-Rivières. Le port d'objets blessants visait à favoriser un rapprochement avec le Christ qui a souffert sur la croix : sang pour sang, amour pour amour. Curieusement, ces pratiques  faisaient partie de ce qu'on appelait « la joyeuse pénitence ». Voici un extrait de cet article intitulé L'évolution de la pénitence chez les Adoratrices du Précieux-Sang :
« Les pratiques de mortification corporelle furent présente au sein de la communauté dès sa fondation, mais elles disparurent dans les années 1970. La mortification corporelle se pratiquait alors durant l'Heure réparatrice, une heure de prière communautaire se déroulant à minuit. À l'aide d'objets de pénitence, les religieuses s'astreignaient à une souffrance contrôlée, selon la capacité d'endurance de chacune, ce qui leur permettait de se rapprocher du Christ et de sa propre souffrance sur la croix. Ces objets de pénitence, fouet, bracelet, collier, jarretière, cilice, bandeau, étaient faits à partir de pointes de broche et portés sur la peau durant une courte période de temps. Toutefois, le port d'un seul de ces objets à la fois n'avait pas pour intention de faire couler le sang, même si on pouvait ressentir de la douleur.

De nos jours, la discipline et la pénitence se vivent dans les petites choses du quotidien, comme le simple fait de devoir cohabiter en tout temps avec des personnes fort différentes de soi ou dans le jeûne du vendredi et l'abstinence de viande ce jour là. »
Voir aussi sur ce blog : Des choristes et des converses

Cette idée de joie dans la pénitence et la mortification a vraiment de quoi surprendre aujourd'hui. En plus de porter des vêtements blessants comme le silice, les membres des communautés religieuses pouvaient (ou devaient ?) se « donner la discipline » en se flagellant. La souffrance dans la maladie était aussi valorisée, comme moyen de se rapprocher de Dieu.

samedi 12 mai 2012

Des mendiants à la Pointe-du-Lac

On trouve dans le recensement de 1852 à la Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières, deux familles dont les membres ont déclaré exercer le métier de mendiant (le recenseur a plutôt écrit "mandian"). C'est la première fois que je trouve une telle mention dans un recensement.

Famille Alary

La première famille de mendiants portait le nom d'Alary. Michel Alary, le père, était âgé de 56 ans. Il est né à la Pointe-du-Lac. Sa femme, Angéle Villemaire, âgée de 39 ans, est née à Montréal. Ils avaient 5 enfants : Michel (22 ans), Marie (16 ans), Julie (13 ans), Clarine (9 ans) et Domithilde (7 ans), tous nés à la Pointe-du-Lac selon le recensement.

J'ai retrouvé leur mariage : Michel Alary, fils de François et de Marguerite Héroux, a épousé Angélique Vilmer, fille d'Étienne et de Thérèse Normandin, le 7 août 1826 à Trois-Rivières. Il y a peut-être une erreur sur l'âge de la femme Villemaire dans le recensement. Elle était probablement plus âgée que 39 ans.

Famille Sanspitié

La deuxième famille de mendiants portait le nom de Sanspitié (le recenseur a écrit Sanpitier). Elle était constituée de 5 personnes : Léon Sanspitié, Marguerite Saint-Jean, Louis Sanspitié, Léon Sanspitié et Marie Sanspitié. Le recenseur n'a pas inscrit leur âge, leur religion et leur paroisse d'origine. Ils ont déclaré résider à l'extérieur de la Pointe-du-Lac dans un lieu appelé Saint-André.

La famille Milliard-Sanspitié (drôle de nom pour un mendiant) était originaire du Bas-du-Fleuve, du comté de Kamouraska. J'ai retrouvé le mariage de Léon Milliard-Sanspitié, fils d'Henri et de Marie Bois, avec Marguerite St-Jean, fille de Louis et de Thérèse Benoît, le 25 juin 1844 à Nicolet. Quelques actes relatifs à leurs enfants témoignent d'un nomadisme certain. Ils se déplaçaient continuellement, probablement pour mendier de village en village. La mère accouchait en route : deux enfants prénommés Louis et Léon ont été baptisés à Nicolet en 1845 et à Château-Richer en 1847; un Joseph a été baptisé à Saint-Thomas de Joliette en janvier 1856; un enfant de 3 ans prénommé Georges est inhumé à Saint-Maurice en 1861.

Le lieu de résidence qu'ils ont déclaré au recensement de 1852 était probablement le Saint-André du comté de Kamouraska où vivaient des familles Milliard, descendants du basque Joannis Milliard. Aucune paroisse ne portait le nom de Saint-André en Mauricie.

Léon Milliard-Sanspitié était aussi connu sous les prénoms de Léon-Bruno et de Bruno.

Mis à jour le 6 février 2015.

mercredi 9 mai 2012

Le fort Michilimackinac

Le fort Michilimackinac, construit en 1715, était situé au sud du détroit de Mackinac qui relie les grands lacs Michigan et Huron, à l'extrémité nord de l'État du Michigan. C'était la plaque tournante du commerce des fourrures à l'époque de la Nouvelle-France et sous le Régime anglais. La plupart des Voyageurs qui se rendaient dans les Pays d'en Haut passaient par là pour se réapprovisionner avant de poursuivre leur route.


Les contrats d'engagement des Voyageurs mentionnent très souvent Michilimackinac comme destination ou comme lieu de passage vers l'Ouest. C'était la destination la plus fréquente des contrats que j'ai consultés dans la Banque de données sur les Voyageurs, pour la période de 1730 à 1818.

Comme ces Voyageurs rencontraient souvent des Amérindiennes, une importante population métisse s'est développée à proximité du fort. Au recensement du Michigan de 1830, j'ai trouvé dans le comté de Michilimackinac beaucoup de patronymes canadiens français : des Allard, André, Beaubien, Bertrand, Bisaillon, Blanchard, Boisvert, Bonet, Bouchard, Chamberlan, Champagne, Charbonneau, Chenier, Cloutier, Descôteaux, Desrivières, Durocher, Fontaine, Gauthier, Gauvreau, Gendron, Germain, Gervais, Girardin, Grégoire, Guillet, Hamelin, Homier, Hubert, Lachance, Laframboise, Lapierre, Laverdure, Lavigne, Lebeau, Leduc, Lorrain, Lusignant, Marchand, Martin, Morin, Nadeau, Paquette, Payan, Pelletier, Perrault, Picard, Pilote, Provost, Rainville, Robillard, Rousseau, Saint-Ange, Saint-Arnaud, Sénéchal, Tremblay, Trottier, Trudel, Vaillancourt, Vanier.

Curieusement, selon l'étude de Kerr et St-Onge mentionnée plus bas, il n'y avait pas vraiment d'identité métisse à Michilimackinac. Les sang-mêlé se disaient soit Amérindiens, soit Canadiens français ou encore Anglais.

Voir Lynn L. Morand, « Michilimackinac revisité », Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec, n° 66, 2001, p. 43-45.

Voir aussi Gavin Kerr et Nicole St-Onge, Une communauté migratoire frontalière: les voyageurs de Penetanguishene, 1796-1828, Cahiers Francos-canadiens de l'Ouest vol. 12, No 1, 2000, p. 29-43.

Des Lampron voyageurs

Nous avons vu dans un message précédent que le Centre du patrimoine de la Société historique de Saint-Boniface (Manitoba) a mis en ligne une banque de données sur les Voyageurs. Cette banque contient des informations tirées des contrats notariés signés par les Voyageurs qui se rendaient dans l'Ouest canadien pour le compte des marchands de fourrures (voir Les Voyageurs sur ce blog).


J'y ai effectué une recherche sur le patronyme Lampron (avec les variantes Laspron, Lacharité et La Charité). Voici les onze contrats que j'ai trouvé, classés en ordre chronologique de 1730 à 1818 :
  1. Le 27 mai 1730, Louis Laspron Lacharité de Nicolet s'engage pour Michilimackinac, pour le compte de Charles Nolan Lamarque. Les gages sont de 150 livres et la durée du contrat n'est pas spécifiée.
  2. Le 27 mai 1730, Claude Laspron Lacharité de Nicolet s'engage pour  le même voyage que le précédent, sauf que ses gages sont de 170 livres.
  3. Le 26 mai 1731, Claude Laspron La Charité de Verchères s'engage pour Fort Pontchartrain (Détroit), pour le compte de François Auger. Les gages sont de 160 livres et la durée du contrat n'est pas spécifiée.
  4. Le 26 mai 1736, Claude La Charité de Nicolet s'engage  pour Michilimackinac, pour le compte de Rivard et Compagnie. Les gages sont de 250 livres et la durée du contrat n'est pas spécifiée.
  5. Le 4 mars 1753, Augustin Lapron dit laCharité de La Côte Saint-Léonard (Longue-Pointe) s'engage pour le poste des Illinois, pour le compte d'Alexis Lemoine Monière. Les gages sont de 275 livres pour un an.
  6. Le 7 mai 1756, Augustin Lacharité s'engage pour Michilimackinac, pour le compte de Monière. Les gages sont de 256 livres pour un an.
  7. Le 20 févier 1799, François Lacharité de Nicolet s'engage pour le Nord-Ouest, pour le compte de McTavish, Frpbisher & Co. Les gages sont de 800 livres avec une avance de 96 livres à la signature.
  8. Le 3 janvier 1815, Joseph Lacharité de Maskinongé s'engage pour Michilimackinac, les Dépendances du Nord-Ouet, Fort William et le Portage de la Montagne, pour le compte de A. N. McLeod. Les gages sont de 700 livres pour 3 ans avec une avance de 8 piastres à la signature.
  9. Le 5 janvier 1816, Jean-Baptiste Lampron de Machiche (Yamachiche) s'engage pour Michilimackinac, Fort Williams et  Portage de la Montagne, pour le compte de McTavish, McGillivrays & Co et Alexander McKenzie. Les gages sont de 700 livres pour trois ans.
  10. Le 5 janvier 1816, Joseph Lampron de Machiche (Yamachiche) s'engage pour le même voyage et selon les mêmes termes que le précédent.
  11. Le 2 avril 1818, François Lacharité de Trois-Rivières s'engage pour le compte de W.W. Mathews Negt. Les gages sont de 600 livres pour trois ans. La destination n'est pas spécifiée.
Il est difficile d'identifier les voyageurs avec si peu d'informations personnelles. J'ai réussi à en identifier 5 qui ont signé 7 des 11 contrats ci-haut :

Claude et Louis Laspron-Lacharité étaient les fils de Jean-Baptiste et de Madeleine Geoffroy de Nicolet. Ils ont effectué un premier voyage ensemble à Michilimackinac au printemps 1730. Claude était alors âgé de 28 ans tandis que Louis n'avait que 14 ans. Le marchand Charles Nolan Lamarque a offert 170 livres à Claude, mais seulement 150 à Louis. Claude effectuera deux autres voyages en 1731 à Détroit et en 1736 à Michilimackinac. Il s'est marié à Verchères le 7 mai 1731, vingt jours avant la signature de son deuxième contrat où il est dit résident de cette paroisse. Son premier enfant naîtra à Nicolet en mars 1736, peu avant son troisième voyage.

Augustin Laspron-Lacharité de Longue-Pointe était le fils de Claude et de Marguerite Foucault. Il a effectué deux voyages en 1753 au poste des Illinois et en 1756 à Michilimackinac. Il s'est marié en 1761 à Longue-Pointe. Il était le cousin germain de Claude et Louis Laspron-Lacharité de Nicolet, les deux voyageurs précédents.

Jean-Baptiste et Joseph Lampron de Yamachiche étaient les fils d'Antoine et de Madeleine Desserres. Ils se sont engagés ensemble pour trois ans, le 5 janvier 1816. Jean-Baptiste avait 25 ans et Joseph 22 ans. Leur destination était Michilimackinac, Fort William et Portage de la Montagne. Les deux frères se sont mariés tard : Jean-Baptiste en 1821 et Joseph en 1833. Leur frère Olivier s'est établi à Saint-Boniface de Shawinigan vers 1863 (voir L'arrivée d'Olivier Lampron à Saint-Boniface).


Voir aussi sur ce blog : Une génération de trop chez les Lampron et Les aveux et dénombrements.

lundi 7 mai 2012

Les Voyageurs

Les vieilles paroisses de la Mauricie, de même que celles de la rive Sud du Lac-Saint-Pierre (Nicolet, Bécancour ...) ont été des pépinières de coureurs des bois engagés pour la traite des fourrures. Ils partaient dans des canots d'écorce chargés de marchandises pour aller rencontrer les Amérindiens dans des postes établis dans l'Ouest comme Détroit, Michilimackinac, Fort William, Portage de la Montagne. On les appelait les Voyageurs.


Le Centre du patrimoine de la Société historique de Saint-Boniface (Manitoba) a mis en ligne une banque de données contenant les contrats notariés des Voyageurs qui se rendaient en canot dans l'Ouest canadien pour le compte des marchands de fourrures. Ces voyages pouvaient durer de 1 à 5 ans. Les gages dépendaient de la durée du voyage mais aussi de la qualité du Voyageur.

Le commerce des fourrures était basé à Montréal et les contrats d'engagement se signaient toujours devant les notaires de cette ville. Sous le Régime français, les marchands de fourrures étaient parfois eux-mêmes d'anciens coureurs des bois. Après la Conquête, le commerce passe aux mains de marchands anglophones, des Écossais pour la plupart.

Cette base de données une source d'informations précieuse pour qui veut mettre un peu de chair sur une histoire de famille. Il est cependant difficile d'identifier les Voyageurs. Les contrats ne donnent, comme informations personnelles, que les noms et paroisses d'origine.

On peut obtenir une copie d'un contrat en s'adressant à la Société historique de Saint-Boniface. On peut aussi retrouver certains contrats notariés de Voyageurs sur le site de BANQ.

Voir aussi Gratien Allaire, « Officiers et marchands : les sociétés de commerce des fourrures, 1715-1760 », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 40, n° 3, 1987, p. 409-428.