samedi 29 octobre 2011

Un site sur les Gélinas-Bellemare

La Société historique et généalogique Bellemare a mis en ligne un site d'information nommé Bertpage sur la famille Gélinas-Bellemare. Les responsables sont Bertrand Bellemare webmestre et le généalogiste Roger Bellemare.

J'ai examiné un peu les informations qu'on y trouve et ce site me semble fiable et bien fait.  Il s'est écrit tellement de sottises sur le web, au sujet de la prétendue origine juive de l'ancêtre Étienne Gélineau, qu'on en devient méfiant! En fait, cet ancêtre de la Saintonge appartenait à une famille de paysans, des laboureurs. Il a exercé plusieurs métiers avant d'émigrer, dont celui de sargier (vendeur de serge), ce qui ne fait pas de lui un juif pour autant.

Les auteurs présentent une hypothèse sur l'origine du surnom Bellemare qui viendrait de "belle mer" (bella mare en latin). Ce nom est assez répandu en Normandie. La mère de Jean-Baptiste Gélinas dit Bellemare, Françoise Charmesnil qui était originaire de Rouen en Normandie, lui aurait donné ce surnom.

Le site Bertpage présente aussi des informations sur les familles Béland de la Mauricie.

jeudi 27 octobre 2011

Deux frères homonymes

Certains parents manquent vraiment d'imagination. Anselme Bastarache et Marguerite Melançon, des réfugiés acadiens originaires de Port-Royal, ont donné le même prénom à deux de leurs enfants :
  • Joseph né le 5 mai 1764 à Yamachiche.
  • Joseph né le 11 avril 1770 à Yamachiche.
L'un deux a épousé Françoise Lesieur le 4 mai 1789, tandis que l'autre s'est marié six mois plus tard avec Marie-Louise Rivard, le 9 novembre 1789 à Yamachiche. On pourrait croire, à première vue, que c'est le même Joseph Bastarache qui s'est marié deux fois la même année. Mais non! On trouve de nombreuses mentions des deux couples plus tard dans le registre de Yamachiche.

Comme si ce n'était pas assez de confusion, les frères homonymes ont ensuite engendré des cousins homonymes : les deux Joseph ont eu des fils prénommés Joseph. Et les quatre Joseph Bastarache ont vécu des jours heureux ensemble à Yamachiche.

Les registres de Port- Royal

Heureusement, quelques registres des paroisse acadiennes n'ont pas été détruits par les Anglais lors du Grand Dérangement de 1755. 

Le département des Archives de la Nouvelle-Écosse a mis en ligne une reproduction des registres de Port-Royal qui couvrent la période de 1702 à 1755. Ce sont les seuls registres acadiens qui subsistent dans cette province. À Port-Royal même, les registres antérieurs à 1702 ont malheureusement été perdus.

On peut y accéder par le moteur de recherche où encore examiner les pages, l'une à la suite de l'autre. On y retrouve des familles qui se sont réfugiées en Nouvelle-France après la déportation : des Bastarache, des Melançon, des Richard et des Vigneau, entre autres.

C'est une excellente initiative. Le Québec devrait en faire autant. Les chercheurs auraient ainsi accès à une information de première main, sans perdre des heures à scruter des bobines de microfilms. Ça viendra peut-être un jour.

mardi 25 octobre 2011

Le coconut cake d'Emily Dickinson

Emily Dickinson (1830-1886), née à Amherst dans le Massachusetts, ne sortait presque jamais de chez elle. Elle écrivait des poèmes et cuisinait des pâtisseries. Elle a écrit plus de 1800 poèmes mais seulement 15 ont été publiés de son vivant. Elle laissait ses gâteaux sur le bord de sa fenêtre pour que les enfants du village puissent les prendre et les manger.


Émily Dickinson en 1846

Elle a laissé dans une de ses lettres sa recette de coconut cake (gâteau à la noix de coco). Je l'ai trouvée sur le blog The Salt. C'est très facile à faire et délicieux. Le gâteau est léger mais consistant. Pour vraiment goûter le dix-neuvième siècle, il faut le faire avec les ingrédients qui étaient disponibles à l'époque : du lait entier, du beurre et de la farine blanchie, pas de succédanés modernes.


1 cup coconut
2 cups flour
1 cup sugar
1/2 cup butter
1/2 cup milk
2 eggs
1/2 teaspoon soda
1 teaspoon cream of tartar





On trouve le poème Dying! Dying in the night! traduit par Stéphane Labbe sur son blog Les îles de la nuit.

lundi 24 octobre 2011

De l'accent

Ferdinand Joseph Désiré Constantin (1903-1971), alias Fernandel, avait un accent provençal très prononcé qui était un peu sa marque de commerce. C'était un chanteur et un comédien qui faisait des grimaces mais qui avait aussi de l'esprit. Il a récité ce poème de Miguel Zamacoïs intitulé De l'accent qui nous dit que tout le monde en a un, et que ceux qui prétendent ne pas en avoir sont bien à plaindre. On peut l'entendre ici.


De l'accent, de l'accent...?
Mais après tout, en ai-je?
Pourquoi cette faveur, pourquoi ce privilège?
Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,
Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir très fort
Que nous disons de vous du Rhône à la Gironde
"Ces gens-là n'ont pas le parler de tout le monde
C'est que tout dépendant de la façon de voir
Ne pas avoir d'accent pour nous c'est en avoir.
Eh bien non, je blasphème, et je suis las de feindre
Ceux qui n'ont pas d'accent je ne peux que les plaindre
Emporter avec soi son accent familier
C'est emporter un peu sa terre à ses souliers
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne.
Lorsque loin de chez soi le coeur gros on s'enfuit
L'accent, mais c'est un peu le pays qui vous suit.
C'est un peu cet accent invisible bagage
Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage
C'est pour le malheureux à l'exil obligé
Le patois qui déteint sur les mots étrangers
Avoir l'accent enfin c'est chaque fois qu'on cause
Parler de son pays en parlant d'autre chose.
Non je ne rougis pas de mon si bel accent
Je veux qu'il soit sonore et clair, retentissant
Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille
Emportant mon accent sur le coin de l'oreille
Mon accent, il faudrait l'écouter à genoux
Il vous fait emporter la Provence avec vous
Et fait chanter sa voix dans tous nos bavardages
Comme chante la mer au fond des coquillages
Écoutez! En parlant je plante le décor
Du torride midi dans les brumes du nord
Il évoque à la fois le feuillage bleu-gris
De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris
Et le petit village à la treille splendide
Éclabousse de bleu la blancheur des bastides.
Cet accent-là, mistral, cigale et tambourin
A toutes mes chansons donne un même refrain.
Et quand vous l'entendez chanter dans ma parole
Tous les mots que je dis dansent la farandole!

dimanche 23 octobre 2011

Soldats de la première guerre mondiale

On trouve sur le site Voici ma famille une banque de données qui contient les formulaires de recrutement des soldats de la première guerre mondiale, en vertu de la Loi sur la conscription de 1917. En voici un exemple, celui de Philippe Gélinas, natif de Saint-Barnabé :

Il est né le 7 février 1895 à Saint-Barnabé et habitait la paroisse de Guigues. Sa mère se nommait Aurore. Il était fermier, célibataire, de religion catholique. Il avait 23 ans et 7 jours, mesurait 5 pieds 3 pouces et demi, avait un tour de poitrine de 37 pouce en expansion. Son teint était foncé, ses yeux bruns et ses cheveux bruns. Il avait les pieds plats et deux cicatrices : une grosse sur le dessus de la main gauche et l'autre sur la cuisse droite.

Selon BMS2000, on trouve au registre de Saint-Barnabé-Nord, le baptême de Joseph Philippe Gélinas né le 7 février 1895, fils d'Hormidas Gélinas et d'Aurore Rivard. Le prêtre a noté dans la marge que Philippe Gélinas s'est marié deux fois : avec Marie-Anne Lafrenière le 29 décembre 1919 et avec Diane Cadotte le 14 décembre 1972.

Beaucoup de renseignements pour très peu d'efforts.

Familles pionnières du canton Shawenegan

Nous avons vu dans un message précédent qu'au recensement de 1851, effectué en janvier 1852, 19 familles étaient déjà établies dans le Canton Shawenegan, qui correspond au territoire actuel de Saint-Boniface de Shawinigan. Voici la liste de ces familles avec les  quelques informations que j'ai trouvées sur chacune d'elles :

Beaulieu (Hudon dit), Jean et Élisabeth Bournival mariés le 16 novembre 1847 à Saint-Barnabé-Nord. Elle s'est mariée à 14 ans  Ils avaient 2 enfants au recensement de 1852 dans le canton Shawenegan. Jean Hudon est décédé le 15 février 1853, à l'âge de 33 ans. Son acte de sépulture est au registre de Saint-Barnabé-Nord. Élisabeth Bournival s'est remariée avec Romuald Beauchemin le 24 octobre 1854 à Saint-Barnabé. Elle est décédé 6 mois plus tard, à Shawenegan, le 27 mars 1855 à l'âge de 22 ans. Son acte de sépulture a été enregistré à Saint-Barnabé-Nord.

Bellemare, Isaac et Julie Gélinas mariés le 16 septembre 1828 à Yamachiche. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 8 enfants tous nés à Saint-Barnabé-Nord. Isaac Bellemare était alors âgé de 53 ans, ce qui était un peu vieux pour commencer une nouvelle vie dans un pays de colonisation. Mais il avait quatre garçons à établir : Isaac (20 ans), Joseph (19 ans), Adolphe (17 ans) et Onésime (10 ans) pour qui il fallait trouver des terres.  Isaac Bellemare est décédé le 20 décembre 1867 à Saint-Boniface.

Boisvert, Raphaël et Marguerite Milet mariés le 25 février 1851 à Yamachiche. Ils n'avaient pas encore d'enfant au moment du recensement de janvier 1852. Le 19 octobre 1853, ils font baptiser à Saint-Barnabé-Nord une fille prénommée Élisabeth née la veille à Shawenegan. Raphaël Boisvert est décédé à Shawenegan le 22 juillet 1854, à l'âge de 23 ans. Il a été inhumé à Saint-Barnabé-Nord. Sa veuve s'est remariée avec Charles Doucet le 4 février 1856 à Yamachiche. Ils se sont établis à Saint-Étienne-des-Grès où ils ont fait baptiser 4 enfants entre 1857 et 1863. Marguerite Milet a été inhumée à Saint-Étienne le 9 mai 1884, à l'âge de 68 ans.

Caron, Louis et Elmire Dugré mariés le 14 octobre 1839 à Saint-Barnabé-Nord. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 3 enfants avec eux, tous nés à Yamachiche : Olivier (12 ans), Stéphanie (7 ans) et Caroline (4 ans). Ils avaient vécu quelques années à Saint-Grégoire de Nicolet après leur mariage. Louis Caron est décédé le 13 décembre 1888 à Saint-Boniface, à l'âge de 80 ans. Sa femme est morte onze mois plus tard, le 8 novembre 1889 à Saint-Boniface.

Caron, Louis-Solyme et Josephte Lacerte mariés le 25 février 1835 à Yamachiche. Curieusement, la femme de Louis-Solyme, n'a pas été inscrite au recensement de janvier 1852. C'est probablement une omission du recenseur. Ils avaient alors 8 enfants dont les 7 premiers sont nés à Yamachiche et Saint-Barnabé-Nord. Leur plus jeune Cyriac, âgé de 8 mois, a été le premier enfant né au Canton Shawinigan, le 9 mai 1851. Louis-Solyme Caron est peut-être arrivé dès 1850. Il est généralement considéré comme un des premiers colon de Saint-Boniface avec Augustin (Justin) Gélinas. Louis-Solyme Caron est décédé le 27 juillet 1891 à Saint-Boniface, à l'âge de 80 ans. En décembre 1890, selon le recensement paroissial effectué par le curé Charles Bellemare, Louis-Solyme vivait avec sa fille Marie, son gendre Olivier Lampron et leurs sept enfants.

Charest, Paul et Émerance Lafrenière mariés le 5 octobre 1840 à Saint-Léon-le-Grand. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 3 enfants nés à Saint-Léon-le-Grand et Saint-Paulin dans le comté de Maskinongé. Il n'y avait plus de Charest à Saint-Boniface au recensement paroissial de décembre 1890. Paul Charest est décédé, à l'âge de 80 ans,  le 30 avril 1896 à Saint-Léon-le-Grand dans le comté de Maskinongé.

Dugré, Olivier et Marie Landry. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 4 enfants tous nés à Saint-Barnabé-Nord. Selon l'album À propos de Saint-Boniface de Shawinigan, Olivier Dugré s'est établi sur le lot 4 du cinquième rang au printemps 1851 et il a exploité une industrie de potasse qui a été reprise par son fils Louis. Olivier Dugré est décédé le 29 mai 1876 à Saint-Boniface, à l'âge de 52 ans.

Dugré, Théophile et Émilie Milette mariés le 18 juin 1844 à Yamachiche. Ils ont eu un premier enfant, une fille prénommée Émilie, à Saint-Barnabé-Nord. Leur deuxième enfant, prénommé Auguste, est né à Shawinigan. Théophile Dugré était le beau-frère de Louis Caron (voir plus haut). Il est décédé le 6 août 1893 à Saint-Boniface à l'âge de 68 ans. Au recensement paroissial de Saint-Boniface, en décembre 1890, il vivait avec sa femme Émilie et hébergeait deux veuves : Félicité Martin, veuve d'Olivier Rivard, et Marcelline Hamel, veuve de François-Xavier Leclerc.

Gélinas, Abraham et Luce Audet-Lapointe mariés le 13 janvier 1835 à Yamachiche. Ils avaient 4 enfants au recensement de 1852, tous nés à Yamachiche. Luce Audet-Lapointe est décédée l'année suivante, le 6 juin 1853 à Shawenegan. Son décès a été inscrit au registre de Saint-Barnabé-Nord. Abraham Gélinas est décédé le 9 janvier 1878 à l'âge de 71 ans, à Saint-Mathieu qui était alors une mission relavant de la paroisse de Saint-Boniface.

Gélinas, Augustin, surnommé Justin, et Adélaïde Bellemare mariés le 31 juillet 1832 à Yamachiche. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 7 enfants tous nés à Yamachiche. Selon l'album À propos de Saint-Boniface de Shawinigan, Augustin Gélinas aurait obtenu sa concession du lot 2 du sixième rang le 17 mars 1850. Il est considéré comme le plus ancien colon de Saint-Boniface avec Louis-Solyme Caron. Justin Gélinas est décédé le 23 mars 1884 à Saint-Boniface, à l'âge de 78 ans.

Gélinas, Isaac et Domithilde Dupont mariés le 13 janvier 1852 à Yamachiche. Isaac s'est marié sous le prénom de Georges. Selon l'album À propos de Saint-Boniface-de-Shawinigan, Isaac Gélinas s'est établi sur le lot 118 du quatrième rang vers 1852. Ils ont été recensés à Sain-Boniface en décembre 1890 avec trois enfants adultes célibataires.

Gélinas, Louis et Félicité Desaulniers mariés le 25 aoüt 1851 à Louiseville. Ils n'avaient pas encore d'enfant au recensement de janvier 1852. Félicité Desaulniers est décédée le 1er décembre 1885 à Trois-Rivières. Leurs enfants se marient dans cette ville dans les années 1880-1890.

Gélinas, Thomas et Marie Rivard-Dufresne mariés le 22 octobre 1838 à Saint-Barnabé-Nord. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 7 enfants tous nés à Saint-Barnabé-Nord. Leur fille Philomène a épousé Louis-Onésime Caron, fils de Louis-Solyme et de Marie-Josephte Lacerte, le 2 août 1858 à Saint-Étienne-des-Grès. Marie Rivard-Dufresne est décédée à Saint-Boniface le 6 février 1880, à l'âge de 61 ans.

Jalbert, Pascal et Angèle Gagnon mariés le 24 avril 1843 à Yamachiche. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 6 enfants tous nés à Yamachiche. Il n'y avait plus de Jalbert à Saint-Boniface au recensement paroissial de décembre 1890. On les retrouve dans le comté de Nicolet dans les années 1860-1870.

Lafrenière, François et Adélaïde Gignac mariés le 27 mai 1833 à Saint-Barnabé-Nord. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 6 enfants tous nés à Saint- Barnabé-Nord. Ils ont quitté le canton pour Maniwaki dans le comté de Gatineau où leurs enfants se marient dans les années 1860.

Lefebvre-Boulanger, Gabriel et Angèle Gélinas mariés le 25 février 1840 à Yamachiche : 4 enfants. Gabriel Lefebvre était le beau-frère de Justin Gélinas (voir plus haut). Gabriel Lefebvre-Boulanger est décédé le 18 février 1878 à Saint-Boniface. Leur fille Olivine, épouse de Benjamin Rabouin, a été recensée à Saint-Boniface en décembre 1890.

Magnan, Jean-Baptiste (père) et Marie-Rosalie Lamoureux mariés le 18 janvier 1813 à Saint-Cuthbert dans le comté de Berthier. Ils ont quitté le canton peu de temps après le recensement. On les retrouve ensuite dans le comté de Maskinongé.

Martin, Louis et Émilie Pellerin mariés le 3 février 1846 à Yamachiche. Ils ont été recensé avec une fille de 4 mois née à Shawinigan le 31 aoüt 1851 et baptisée le 1er septembre à Trois-Rivières. Ils se sont établis dans le quatrième rang. Louis Martin a vendu sa terre à Olivier Lampron de Saint-Sévère le 12 décembre 1862, devant le notaire Uldéric Brunelle (voir L'arrivée d'Olivier Lampron à Saint-Boniface sur ce blog). On retrouve ensuite la famille Martin aux Piles.

Rivard-Dufresne, Jean-Baptiste et Mariane Gélinas mariés le 11 février 1842 à Saint-Barnabé-Nord. Au recensement de janvier 1852, ils avaient 4 enfants tous nés à Saint-Barnabé-Nord. Jean-Baptiste Rivard-Dufresne était le beau-frère de Thomas Gélinas (voir plus haut). Je ne sais pas ce qu'il est advenu d'eux. Ils n'ont pas été recensés à Saint-Boniface en janvier 1890.

Voir aussi sur ce blog La population du Canton Shawenegan en 1852.

Les photos sont tirées de l'album souvenir À propos de Saint-Boniface de Shawinigan.

mercredi 19 octobre 2011

La population du Canton Shawenegan en 1852

Voici le premier de deux messages sur la population du Canton Shawenegan en 1852 d'après les résultats du recensement du Canada effectué cette année-là.

Le recensement de 1851 ou 1852

Le recensement canadien de 1851 a connu des retards, de sorte qu'une grande partie des formulaires n'ont été complétés que l'année suivante. On peut voir les résultats de ce recensement sur le site Automated Genealogy.

Dans le comté de Saint-Maurice, on a recensé la population nouvellement établie dans le Canton Shawenegan. C'était le nom qu'on donnait alors au territoire actuel de Saint-Boniface de Shawinigan, avant l'érection de la paroisse. C'était cinquante ans avant la création de la ville du même nom.

La population totale recensée dans le canton était de 241 personnes. On peut diviser cette population en trois groupes distincts :
  1. Une population temporaire formée d'hommes seuls qui avaient leur résidence en dehors du canton. Ces hommes étaient à l'emploi d'entreprises forestières ou travaillaient à la construction d'infrastructures (89 personnes).
  2. Des résidents qui n'avaient pas de famille avec eux au moment du recensement (46 personnes). 
  3. Des cultivateurs qui ont été recensés avec une famille. Ce sont les familles pionnières du Canton Shawenegan (106 personnes).

1. Une population temporaire

Il y avait 89 hommes seuls qui avaient leur résidence à l'extérieur du canton. Ils étaient donc de passage pour un emploi temporaire.  En 1851-1852, on terminait la route qui reliait le fief Saint-Étienne au pied de la chute Shawinigan, tandis que le gouvernement fédéral avait entrepris la construction d'une gigantesque glissade de 1000 pieds de long pour permettre aux billots de pin blanc de franchir la chute et atteindre la baie navigable. C'était un peu le Frontier Town de la Mauricie, la dernière municipalité avant d'entrer dans les grandes concessions forestières.


Il y avait parmi ces hommes seuls des charretiers, des charpentiers, des  voyageurs (c'est ainsi que l'on nommait les coureurs des bois), et des navigateurs. Je ne sais pas ce que le terme navigateur pouvait signifier dans le contexte du Canton Shawenegan. Peut-être des conducteurs de cages (cageux), des draveurs ou encore des canotiers qui effectuaient le transport des marchandises dans les chantiers du Saint-Maurice (portageux). Beaucoup de ces navigateurs étaient originaires de la Pointe-Lévis, en face de Québec.

2. Des résidents sans famille

Ces 46 résidents sans famille étaient cultivateur. Ils venaient des paroisses de la région : Yamachiche, Saint-Barnabé, Saint-Sévère, Saint-Léon, Saint-Paulin, Louiseville. J'imagine qu'ils voulaient commencer le défrichement et construire une maison avant de fonder une famille ou encore, avant de faire venir celle qu'ils avaient laissée dans leur paroisse d'origine. En plus de cultiver la terre, ils pouvaient aussi travailler pour des entreprises forestières. En Mauricie, les hommes étaient souvent cultivateurs en été, bûcherons en hiver et draveurs au printemps.

J'ai fait quelques recherches sur ces colons sans famille et constaté que plusieurs avaient quitté le canton. Ils étaient peut-être moins motivés que ceux qui sont venus avec leur famille.

3. Des familles pionnières

Au printemps de 1851, grâce à la nouvelle route, des familles de colons ont commencé à s'établir sur les  terres fertiles de la future paroisse de Saint-Boniface, au pied des Laurentides.  Quelques-unes sont peut-être arrivées dès 1850. Les familles de cultivateurs suivaient l'industrie forestière dans sa progression, pour profiter des terres qui avaient déjà été défrichées, mais aussi parce que cette industrie leur offrait un débouché pour les produits de la ferme.

Les 19 familles qui avaient leur résidence dans le canton regroupaient 106 personnes. Il y avait 68 enfants dont seulement 3 étaient nés dans le canton : Cyriac Caron (âgé de 8 mois), Émilie Martin (4 mois) et Auguste Dugré (3 mois). Le premier enfant né dans le canton a donc été Cyriac Caron, fils de Louis-Solyme et de Josephte Lacerte, le 9 mai 1851. Il a été baptisé à Trois-Rivières. Le second enfant et première fille a été Émilie Martin, de Louis et Émilie Pellerin, née le 31 août 1851. Elle a aussi été baptisée à Trois-Rivières.

D'après l'âge des enfants, les familles du Canton Shawenegan auraient été recensées en janvier 1852.

Le recensement nous donne aussi le lieu de naissance des individus. Si l'on considère, comme lieu de provenance d'une famille, la paroisse ou est né le plus jeune de ses enfants, on obtient le résultat suivant : Saint-Barnabé-Nord (9), Yamachiche (7),  Saint-Sévère (1), Saint-Paulin (1) et Saint-Cuthbert (1).

Étant donné que Saint-Barnabé-Nord et Saint-Sévère sont des détachements de la paroisse de Yamachiche, on peut conclure que 17 des 19 familles pionnières du Canton Shawenegan venaient de l'ancien territoire de Yamachiche. Les deux exceptions étaient la famille de Paul Charet, originaire de Saint-Paulin dans le comté de Maskinongé, et celle Jean-Baptiste Magnan, originaire de Saint-Cuthbert dans le comté de Berthier.

À quelques exceptions près, ces familles sont demeurées dans le canton.

Nous verrons dans un prochain message la liste des 19 familles pionnières du Canton Shawenegan.

Voir aussi sur ce blog : Les portageux.

La photo du flottage du bois provient du site Tourisme Shawinigan.

vendredi 14 octobre 2011

L'héritier

Je parle rarement de ma famille sur ce blog, mais là je suis grand-père pour la première fois. Le petit Victor Tremblay, fils de Jean-François et de Camille Saintonge, est né le 12 octobre 2011 à 20h06. Sept livres de beau bébé rose.

Pour souligner l'événement, j'ai dressé l'ascendance matrilinéaire du Tipou. C'est toujours une surprise quand on remonte une ascendance de fille en mère parce qu'on change de nom de famille à chaque génération. On ne sait jamais sur qui on va tomber au bout de la ligne­.  Voici le résultat :
  1. Madeleine Couteau et Étienne Saint-Père vers 1626 en Saintonge
  2. Jeanne Saint-Père et Pierre Guillet vers 1648 à Trois-Rivières
  3. Madeleine Guillet et Robert Rivard en 1664 au Cap-de-la-Madeleine
  4. Françoise Rivard et Jean Lafond en 1716 à Batiscan
  5. Françoise Lafond-Mongrain et Jacques Gignac en 1741 à Batiscan
  6. Catherine Gignac et Louis Lamothe en 1774 à Cap-Santé
  7. Josephte Lamothe et Joseph Lesieur-Desaulniers en 1799 à Yamachiche
  8. Julie Desaulniers et Joseph Lord  en 1825 à Yamachiche
  9. Adéline Lord et Sévère Lampron en 1871 à Saint-Barnabé
  10. Eulalie Lampron et Télesphore Descôteaux en 1900 à Saint-Boniface
  11. Alice Descôteaux et Claudio Lampron en 1930 à Joliette
  12. Solange Lampron et Cornelius Van der Poel en 1953 à Saint-Boniface
  13. Ginette Van der Poel et Alain Saintonge en 1975 à Saint-Boniface
  14. Camille Saintonge et Jean-François Tremblay
  15. Victor Tremblay
C'est une lignée presque entièrement mauricienne. L'ancêtre est Madeleine Couteau, veuve Saint-Père, originaire de la Saintonge, une femme qui a eu une vie aventureuse. J'y reviendrai dans un prochain message.

Voir aussi sur ce blog : De mère en fille.

mardi 4 octobre 2011

Radisson de Sarah Larkin

Sarah Larkin, Radisson, Éditions de Bien Public, Trois-Rivières, 1938.

Sarah Larkin (1896-1988) était une Américaine francophile. Elle a vécu quelques années en France après la première guerre mondiale et passait ses étés sur le bord d'un lac en Mauricie. Son mari Albert Loening de New York était un industriel de l'aéronautique.

Madame Larkin entretenait des relations dans le milieu littéraire de la Mauricie qui gravitait autour du régionaliste Albert Tessier et du poète Clément Marchand. Elle a publié quelques oeuvres aux Éditions du Bien Public de Trois-Rivières, dont cette biographie en vers de Pierre-Esprit Radisson (1636-1710), le célèbre coureur des bois. Le Livre est dédicacé : « J'offre ces pages à la Mauricie, le pays de Radisson. »

Pour donner un aperçu du style, voici les premiers vers du chapitre 1 qui traite de l'enlèvement du jeune Radisson par des Iroquois :
« Night passed along the waters and the sky
Quite near the open space of the furrowed fields
Winding to the cooler shade of tamaracks.
Trois Rivières stood a prey to Iroquois.
Full well all knew of danger lurking near;
Had not destruction taken weekly toll
And death been kinder than a lingering fate ?
Passing the heavy, wooden gates three boys
Thought not of fear.
Danger was a wine that stirred
Pierre Radisson's mind and youthful soul. »
Sarah Larkin a présenté en annexe des documents qui prouvent, selon elle, que Radisson n'a pas trahi la France au profit de l'Angleterre. Je crois qu'elle s'est prise d'affection pour son sujet.

Tant qu'à y être : la famille de Sarah Larkin a fait publier, dans le New York Times du 10 octobre 1922, l'annonce de ses fiançailles avec Albert Loening. On y apprend que Sarah a fait ses débuts plusieurs années auparavant  (elle avait en effet 26 ans) et qu'elle a travaillé pour l'American Commitee for Devasted France en 1921. C'est probablement là qu'elle a rencontré Loening qui était major dans l'Air service en France.

lundi 3 octobre 2011

Famine sur le Saint-Maurice

 Un article du jounal Le Trifluvien, du 31 janvier 1891, intitulé Les sauvages du St-Maurice :
« M. Jean Baptiste Boucher, chef des Indiens de la vallée du St-Maurice, est allé à Ottawa demander au Département des sauvages des munitions de bouche pour cette réserve, qui se trouve actuellement dans une profonde misère. L’année dernière la grippe a enlevé plusieurs chefs de famille, de sorte que ces familles se trouvent aujourd’hui sur les bras de la tribu. On manque d’aliments et de vêtements. »
L'article est tiré de Bases de données sur l'histoire de la Mauricie. Voir aussi sur ce blog : Deux portraits de Jean-Baptiste Boucher.