mardi 31 mars 2009

Josaphat Bourassa a disparu

Josaphat Bourassa, fils d'Elzéar et d'Odélie Gélinas, a disparu sans laisser de traces vers 1925. À l'époque de sa disparition, il travaillait avec son frère Adjutor au moulin à scie de la Howe Lumber aux Trois-Rivières. Il habitait alors une maison de chambres dans cette ville.


On sait peu de choses sur lui. Il est né à Saint-Boniface-de-Shawinigan le 18 décembre 1899. Sa famille vivait assez pauvrement sur une terre située sur le flanc d'une colline dans le Rang Quatre. Josaphat a d'abord travaillé quelques années sur cette ferme pour aider son père avant d'aller aux Trois-Rivières vers 1923 ou 1924.


Sa mère était une dévote qui tirait une grande fierté des vocations religieuses de ses enfants : trois Soeurs de la Providence, une Carmélite, une Adoratrice du Précieux-Sang et un Oblat de Marie-Immaculée. Elle souhaitait ardemment que Josaphat entre lui aussi en religion. Le 28 mai 1918, elle écrivait à son fils Antoni qui venait tout juste d'entrer chez les Oblats à Lachine :

"...nous reconnaissons, non les sacrifices, mais les grands bienfaits du bon Dieu, l'honneur qu'Il nous fait en choisissant six de nos enfants pour les enrôler dans l'armée des Vierges, des privilégiés de son coeur. Comment pouvons-nous remercier ce Dieu si bon, si libéral! Jamais nous ne pourrons nous acquitter de cette dette de reconnaissance. Nous prions sans cesse pour ta persévérance. Remercions Dieu de ta vocation et demandons lui la même faveur pour ton petit frère. Il nous faut deux Oblats à tout prix!..."

Le petit frère dont elle parlait, celui qui devait devenir Oblat à tout prix, c'était Josaphat. Ceux qui l'ont connu sont maintenant décédés. Il serait parti un bon jour sans prévenir ses proches. Je n'ai pas trouvé d'acte de mariage ou de décès à son nom. Il a peut-être décidé d'aller refaire sa vie à l'extérieur du Québec, soit aux États-Unis ou dans une autre province canadienne. Si c'est le cas, il pourrait avoir changé son prénom pour un autre qui sonne plus anglais comme Joseph ou Jos.

jeudi 5 mars 2009

Un cas d'homonymie à Yamachiche

Pour construire un arbre généalogique, il faut essentiellement établir des filiations, c'est-à-dire rattacher les enfants à leurs parents et ces derniers aux grands-parents, et ainsi de suite jusqu'aux ancêtres les plus lointains. Cela semble facile à première vue mais il arrive des cas où une filiation est très difficile à prouver, notamment lorsque plusieurs couples ont porté les mêmes noms dans un même endroit et à une même époque. On en trouve un beau cas à Yamachiche où deux couples homonymes se sont mariés à 15 ans d'intervalle :

Couple A : Le 10 mai 1813, Paul Bellemare, fils de Joseph et de Marie-Josephte Leblanc, épouse Marguerite Gélinas, fille de Joseph-Baptiste et de Françoise Lacerte.

Couple B : Le 29 juillet 1828, Paul Bellemare, fils de Pierre et de Pélagie Carbonneau, épouse Marguerite Gélinas, fille de Pierre et de Marguerite Milot.

J'ai relevé 19 mariages d'enfants d'un Paul Bellemare et d'une Marguerite Gélinas dans la région de Yamachiche à cette époque. Il y en a peut-être eu d'autres; je n'ai pas cherché partout mais c'est déjà beaucoup pour deux couples. Voici ces 19 mariages par ordre chronologique :

Enfant 1 : Le 1er février 1841, Marguerite épouse Antoine Gélinas à Yamachiche.
Enfant 2 : Le 10 août 1842, Paul épouse Thècle Gélinas à Yamahiche.
Enfant 3 : Le 21 février 1843, Joseph épouse M-Hermine Gélinas à Yamachiche.
Enfant 4 : Le 26 août 1844, Monique épouse Joseph Trahan à Yamachiche.
Enfant 5 : Le 18 janvier 1848, Marie-Rosaire épouse Damase Gélinas à Yamachiche.
Enfant 6 : Le 15 janvier 1849, Marguerite épouse Louis Lamy à Yamachiche.
Enfant 7 : Le 23 octobre 1849, Hermine épouse Honoré Gélinas à Yamachiche.
Enfant 8 : Le 15 oct 1850, Frédéric épouse Marie Gélinas à Yamachiche.
Enfant 9 : Le 4 février 1851, Paulée épouse Eusèbe Bellemare à Saint-Barnabé.
Enfant 10 : Le 5 avril 1853, Léonard épouse Anne-Hélène Descôteaux à Yamachiche.
Enfant 11 : Le 5 octobre 1854, Adèle épouse Bathélémi Caron à Yamachiche.
Enfant 12 : Le 28 juillet 1857, Paul épouse Émilie Bournival à Saint-Barnabé.
Enfant 13 : Le 13 avril 1861, M-Anne-Élisa épouse Pierre Morin à Saint-Justin de Maskinongé. Le célébrant a noté que les parents de la mariée étaient de Yamachiche.
Enfant 14 : Le 25 octobre 1864, Moïse épouse Olivine Melançon à Saint-Barnabé.
Enfant 15 : Le 13 août 1866, François-Xavier épouse Adèle Melançon à Saint-Barnabé.
Enfant 16 : Le 16 sep 1868, Sophie épouse Arsène Côté à Saint-Barnabé.
Enfant 17 : Le 26 novembre 1872, Émilie épouse Télesphore Rivard à Saint-Barnabé.
Enfant 18 : Le 11 février 1873, Thomas épouse Elzire Boucher à Yamachiche.
Enfant 19 : Le 25 nov. 1874, Pierre épouse Élisabeth M.-Deschesnes à Saint-Barnabé.


La difficulté est de relier chacun de ces enfants Bellemare à un des deux couples présentés plus haut. Un examen rapide de l'information contenue dans les actes de mariage permet de rattacher les enfants 1, 2, 3, 6 et 12 :


  • Les cas des enfants 1 à 3 sont plus faciles. À cause des dates de leurs mariages, Marguerite, Paul et Joseph doivent être rattachés au couple A.

  • L'enfant 6, Marguerite, doit être rattachée au couple B parce qu'elle porte le même prénom que l'enfant 1. Même raisonnement pour l'enfant 12 Paul qui porte le même prénom que l'enfant 2.

Il en reste donc 14. Nous serions tentés de rattacher les mariages les plus récents au couple B mais il n'y a aucune preuve en ce sens. Il pourrait aussi bien s'agir d'enfants du couple A qui se sont mariés sur le tard. Il faut donc trouver autre chose pour les départager (à suivre...).


Voir aussi sur ce blog : Un cas d'homonymie à Saint-Étienne-des-Grès